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[Dossier spécial Kwango] Le bâtonnier Matadi Wamba : les députés lui doivent les passeports diplomatiques et les avocats la Loi sur le barreau !

En 1977, le Président Mobutu Sese Seko organise les élections des membres du Bureau politique et du Conseil législatif du MPR, Parti-État. Ces élections sont imposées et contrôlées par l’administration Carter.

Dans la circonscription électorale du Kwango, deux jeunots se jettent dans la bataille: Christophe Mboso N’kodia Pwanga et Matadi Wamba Kamba Muntu. Les deux se connaissent depuis l’école primaire. Le premier vient de terminer ses études des Sciences politiques et administratives à Lubumbashi. Le second revendique déjà six ans de profession d’avocat.

Mais tous les deux veulent bousculer la hiérarchie, dominée par un certain Mungul Diaka, le serpent de Masimanimba dont les tentacules vont au-delà de son district du Kwilu.

En juillet, Mboso N’kodia et Matadi Wamba sont élus. L’un siège au Bureau politique et l’autre à l’hémicycle, dans l’actuel Palais de la Nation.

Le commissaire du peuple Matadi Wamba déborde d’initiaves. Dans ce Parlement placé sous la direction d’André Boboliko Lokonga, il excelle dans le contrôle parlementaire. C’est lui qui interpelle le ministre de l’économie d’alors, le professeur Nyembo Shabani. Le parlement de 1977 est en fait un repaire des révolutionnaires.

Si quelques années plus tard les Tshisekedi, Lusanga Ngiele, Dia Onken Ambel qui en sont aussi membres vont rédiger la Lettre des 13 parlementaires à l’origine de la naissance historique de l’UDPS, Matadi Wamba constitue avec ses collègues Betina, Beltchika et Mananga Mapholo un autre groupe qui empêche Mobutu de dormir.
Le léopard a alors l’idée de les faire partir du Parlement pour le gouvernement et la diplomatie.

Matadi Wamba prend, lui, la direction du Conseil exécutif. La veille, son vieil ami Mboso se charge de lui annoncer la bonne nouvelle.

L’avocat devient ministre 15 ans après Kimvayi, son autre aîné du Kwango et devancier au gouvernement, ancien patron du Travail et prévoyance sociale, le père du Code du travail encore en vigueur sur l’étendue du territoire national. Tour à tour, il est nommé ministre des Affaires foncières sous le Premier commissaire d’État Boboliko, de l’Energie sous Joseph Nsinga Udjuu.

Une fois à la tête de ce Département, il pèse de tout son poids pour rendre à l’actuelle ville de Kenge son tout premier réseau d’alimentation en eau potable.

Si Kenge lui doit l’eau, les députés nationaux, jadis limités aux passeports de service et contraints de passer la frontière après les membres de la sécurité, lui doivent l’accès aux passeports diplomatiques après une revendication parvenue aux oreilles de Mobutu, et les avocats la Loi sur le barreau.

Le barreau c’est cette seconde maison où l’avocat qui a connu une longue série de grands procès dont celui de Laurent Désiré Kabila, a passé le deux tiers de sa vie. En fait, le bâtonnier national fête ses 50 ans de carrière ce 16 février. Sans conteste, ce grand et digne fils du Kwango est devenu un patrimoine national.

AKM

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