Fils du même terroir, ayant grandi ensemble et formés à l’école du Sphinx de Limete, Samy Badibanga Ntita et Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi -Fatshi- ont tout pour être des frères jumeaux. Il s’avère qu’en politique les états d’âme ont peu de place par rapport aux intérêts. Conseiller spécial de feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Samy Badibanga qui a été sur tous les fronts, notamment aux négociations d’Ibiza en Italie avec les délégués du pouvoir en place, a pris de l’envergure depuis son passage aux commandes de la Primature à la suite du Dialogue de la Cité de l’Union africaine présidé par le Togolais Edem Kodjo. En se positionnant sur la ligne de départ de la présidentielle, cet originaire du Kasaï et produit de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- a pris tout le temps de réflexion nécessaire avant d’abattre ses cartes. En face de lui se trouve le fils biologique du père de la démocratie, en la personne de Fatshi. Présentement, le successeur du Sphinx de Limete a le vent en poupe. Compté parmi les poids lourds ayant de fortes chances de peser significativement sur l’issue des prochaines échéances électorales, Il en a fait l’éclatante démonstration avec la marée humaine des personnes présentes lors de son retour à Kinshasa, du meeting de l’UDPS à Ndjili et du dépôt de sa candidature à la magistrature suprême. Son appel lancé en faveur de la réconciliation de tous les cadres du parti de Limete ainsi que le choix du port des habits à la couleur blanche dominante semblent ne pas avoir convaincu tous les caciques pour leur retour au bercail.Autant Fatshi se réclame de l’UDPS originelle qui est sur la voie de fusionnement avec l’UDPS/Kibassa, autant Samy Badibanga se présente partout sous le même label de la fille aînée de l’Opposition. En allant siéger à la chambre basse contre l’avis de Tshisekedi, cet homme d’affaires pense avoir contribué à la consolidation de la jeune démocratie RD-congolaise. En acceptant de participer au Dialogue de la Cité de l’Union africaine, l’ancien Premier ministre estime avoir été l’une des personnalités ayant suffisamment déblayé le terrain pour l’avènement de l’alternance à la tête du pays. Aussi entend-il engranger les dividendes de ces deux actes hautement patriotiques. Obtiendra-t-il gain de cause? Rien n’est sûr d’autant qu’avec l’option levée par la grande Opposition de se présenter avec un candidat commun, des surprises de taille sont en l’air.
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