PolitiquePrésidentielle 2018

Gizenga-Muzito aux allures d’un conflit des générations

Dans le grand Bandundu, c’est la confrontation inévitable entre l’ex mentor Antoine Gizenga Fundji et son poulain Adolphe Muzito Mfumu Nsi. L’opinion se souviendra qu’en 2006, avec un score de 2.100.000 voix, le patriarche n’a pas su franchir le second tour et a dû appeler ses partisans en renfort à Joseph Kabila Kabange face à Jean Pierre Bemba Gombo.
Le PALU s’en est tiré avec 34 députés nationaux pour chuter à 19 élus nationaux en 2011.  Ce parti en perte de vitesse depuis plusieurs années a besoin d’un souffle nouveau pour se requinquer et se re-propulser au-devant de la scène. Les tribunes animées par Adolphe Muzito à travers l’Université populaire ont commencé à faire mouche en redonnant du baume au cœur des Gizengistes. Fortement combattu de l’intérieur et voué aux gémonies, le Premier ministre honoraire s’est démarqué à temps pour voler de ses propres ailes, entraînant dans son sillage l’électorat jeune et réformateur du PALU.
Le dépôt tardif de la candidature du patriarche de Gungu après la désignation d’Emmanuel Ramazani Shadary comme fer de lance du Front commun pour le Congo, a laissé un goût de cendres sur les lèvres de nombreux militants de ce parti de masse. Ce vieux briscard a été poussé à la bagarre par quelques ténors hostiles à Muzito et favorables à une nouvelle alliance avec le camp Kabila. Remonté par le non-respect des engagements pris en 2011 avec la Majorité présidentielle en faveur de la présentation de la candidature du délégué du PALU à la magistrature suprême, Antoine Gizenga, 95 ans, se prépare à faire de la figuration, selon plusieurs observateurs, plutôt que de chercher à rabattre le caquet à Adolphe Muzito, son produit qui a marqué les esprits en conduisant avec succès la RD-Congo au point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés -PPTE-, en posant les bases de la croissance et de la relance économique, en  augmentant les salaires des fonctionnaires et par l’amorce des travaux de reconstruction, la consolidation des relations avec le FMI et la Banque mondiales ainsi que le financement des élections de 2011. Un conflit larvé des générations.

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