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Katumbi huile sa machine à Kikwit et Bulungu

A quelques semaines des élections, Moise Katumbi réussit bien la tournée de redynamisation de son parti, Ensemble pour la République, dans la partie Ouest de la République Démocratique du Congo. En provenance de l’Equateur, en plein pays «Mongo», où il a fièrement été pendant 5 jours au contact de ses troupes de Mbandaka, Makanza et Lukolela, sur les rives du fleuve Congo, succès à la clé avec le concours des leaders relais de son écurie, notamment Wina Lokondo, Tania Mokolo et Jose Endundo, il a entamé mercredi 13 l’étape de la province du Kwilu.

Porte d’entrée, la ville de Kikwit, où son avion s’est posé sous une pluie battante mais où, comme à Mbandaka, il a marché sur une distance longue de 7 kilomètres, montrant qu’il dispose des ressources physiques en prévision de l’exigeante campagne électorale. Peuplée d’un million d’âmes, Kikwit, plongée dans le noir et alimentée en grande partie par des générateurs, attend encore et toujours d’être connectée au courant de Kakobola.

Sans port malgré la grande rivière Kwilu qui la baigne, privée d’entreprises malgré la vitalité de sa jeunesse et sa vocation agricole, la grande cité de Mayumbu attend son heure et son sauveur. Ses populations ambitionnent de miser sur Katumbi, à en croire leurs propres témoignages. Le président de TP Mazembe et ancien gouverneur de l’ancienne province y a été précédé par sa double renommée qu’il a pu renforcer ces derniers mois après avoir construit, sur fonds propres, un pavillon des soins intensifs à l’Hôpital général et financé des interventions chirurgicales gratuites au profit des milliers d’autres personnes. «Ce pavillon nous est d’une très grande utilité. Son plateau technique ultramoderne a déjà aidé à sauver des milliers de vies humaines», assurent bénéficiaires de Kikwit.

Avec son flair politique, Katumbi a choisi donc cette grande agglomération pour huiler la machine d’Ensemble pour la République dans le Kwilu. Mercredi, il a tenu un meeting à l’esplanade de la Cathédrale Saint François, pour remercier ses militants et sympathisants, avant de promettre de revenir à la faveur de la campagne présidentielle pour partager avec eux son projet de développement du pays avec des programmes spécifiques basés sur les spécificités de leur province. A la demande de la population, il a visité les ravins du quartier populaire de Kanzombi avec en tête un plan d’y construire un collecteur le moment venu.

Vigilance le jour du vote

Jeudi, il a fait un aller-retour Kikwit-Bulungu-Kikwit. Le marathon lui a coûté environ douze heures compte tenu du mauvais état de la route, pourtant longue de seulement 108 kilomètres. Bourbiers, ravins et ponts défectueux, qui ne font exister le programme de développement des 145 territoires que de nom et des panneaux géants, n’ont pas eu raison de la détermination de Katumbi de se rendre au pays «Mbala», dans le territoire de Bulungu, fief de son directeur de cabinet, Olivier Kamitatu Etsu. Sur la route de Bulungu, en passant par Lusanga, en pays «Suku», un ancien centre de production industrielle des huiles de palme aujourd’hui à l’abandon. Que de doléances! Que d’espoirs suscités aussi!

«Président Moise, merci d’être venu voir de vos yeux dans quelles conditions de précarité nous vivons. Merci d’être venu voir de vos propres yeux l’état de nos routes et de nos écoles», a dit une paysanne, disant avoir accompli son rêve de voir Katumbi de visu, exprimant «le vœu de le voir conduire aux destinées du pays». C’est aussi le souhait des jeunes amassés sur son passage, «désespérés par le chômage», faisant constater «l’absence des autorités», précisant qu’entre Kikwit et Bulungu le seul hôpital viable qui puisse exister et fonctionner, œuvre d’un privé, un ancien Directeur général de la Gecamines, se trouve au village Kinguaya. Le périple de Katumbi sur cet axe routier a émerveillé la population du coin. «C’est pour la première fois qu’un prétendant à la magistrature suprême emprunte cette route Kikwit-Bulungu», relate un père de famille, ému.

Pour matérialiser le vœu légitime de ces compatriotes, Katumbi leur a recommandé la vigilance pendant le jour du vote. «Soyez jaloux de vos cartes d’électeur et de vos précieuses voix. C’est vous les patrons. Ne cédez pas aux sollicitations des vendeurs d’illusions. Ils viendront avec les pagnes et autres, prenez mais votez utile et, surtout, restez dans les centres de vote jusqu’aux derniers dépouillements et à la publication des résultats bureau par bureau», leur a-t-il dit. Comme dans l’ex-Katanga et dans le grand Equateur, Katumbi est revenu sur le contexte de sa présence au grand Bandundu. «Je ne suis pas encore en campagne. Je suis venu redynamiser notre parti, votre parti», a-t-il répété aux populations de Kikwit et de Bulungu après avoir palpé certaines réalités. «J’ai aussi profiter de cette opportunité pour voir la réalité sur terrain. J’ai constaté que l’eau et le courant manquent», a-t-il fait remarquer.

A Bulungu, le chairman d’Ensemble a également évoqué les «tracasseries» et «l’insécurité» dans laquelle vivent les populations locales. «Les autorités sont de mauvaises foi», a-t-il regretté, promettant de revenir parmi ses frères durant la campagne électorale pour dévoiler son programme pour cette contrée abandonnée. «Je reviendrai pour partager avec vous les rêves d’un grand Congo. Je reviendrai aussi avec un projet de construction d’une école de football parce que Bulungu, la terre de Trésor Mputu, est une pépinière des talents», a annoncé Katumbi devant une foule admirative.

A part son directeur de cabinet, Katumbi s’est fait accompagner dans ce périple du Secrétaire général de son parti, Dieudonné Bolengetenge, son haut représentant pour la région du Grand Katanga, Christian Mwando, ses teams spécialisés en infrastructures ainsi que quelques membres de son staff de communication et presse. Partout, un constat: communion et complicité entre l’hôte et les contrées visitées. Les signes ne trompent pas. Il y a besoin d’un autre leadership, d’une autre vision. Comme dans l’ex-Katanga et dans le grand Equateur, Katumbi est revenu sur le contexte de sa présence au grand Bandundu. «Je ne suis pas encore en campagne. Je suis venu redynamiser notre parti, votre parti», a-t-il dit aux populations de Kikwit et de Bulungu.

AKM

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