Dossier à la UneNationPolitique

Congolité | Des ministres de la République incitent la communauté nationale à la haine: Jean-Lucien Bussa prêche la discrimination au Sud-Ubangi

Le ministre du Commerce extérieur a prêché la haine au Sud-Ubangi. Devant une foule visiblement acquise à sa cause, Jean-Lucien Bussa a tenu des propos identitaires incendiaires. «Tout celui dont le père n’est pas congolais est notre ennemi», a-t-il clamé haut et fort. Une déclaration qui énerve les lois nationales et internationales dans lesquelles le vivre ensemble entre communauté est prôné.

En tentant d’enterrer un adversaire politique, Bussa s’est tiré une balle au pied en contredisant même le Président de la République. En novembre dernier devant les jeunes de 26 provinces, Tshisekedi avait appelé à considérer les Rwandais, dont le pays est pourtant à la base de l’occupation d’une partie du territoire de la République Démocratique du Congo, comme des frères.

Un ministre en fonction contre l’article 30 de la Constitution!

Bien pire, la déclaration de Bussa est clairement une entorse à l’article 30 de la Constitution qui exclut la xénophobie, le tribalisme, la haine ou l’aversion raciale. L’article 1er de l’Ordonnance-Loi 66-342 portant Répression du racisme et du tribalisme dispose à cet effet: «Quiconque, soit par paroles, gestes, écrits, images ou emblèmes, soit par tout autre moyen, aura manifesté de l’aversion ou de la haine raciale, ethnique, tribale ou régionale, ou aura commis un acte de nature à provoquer celle aversion ou cette haine puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans et d’une a de cinq cents à cent mille francs, ou d’une de ces peines seulement. Si l’infraction a été commise par un dépositaire de l’autorité que dans l’exercice de ses fonctions, la servitude pénale sera de six mois au moins et l’amende de cinq mille francs au moins».

Congolité, un dangereux virage

Aux termes de l’article 7 de la Loi sur la nationalité congolaise, tout enfant dont l’un des parents -père ou mère- est congolais est en droit d’être congolais dès sa naissance. Ainsi, dans l’opinion, le discours de Busa est venu déterrer un vilain débat sur la «Congolité», à la fois dépassé et inconstitutionnel.

Union européenne et HRW invitées à agir!

Sur Twitter, le ministre du Commerce extérieur a vite été remis dans les rails. Pour Olivier Bahati, ces propos tenus de surcroit par un ministre national sont «graves». Cet internaute exhorte d’ailleurs Human Rights watch et l’Union européenne à se pencher rapidement sur cette affaire, «susceptible d’alimenter les confrontations ethnico-tribales à l’approche des élections».

Réaction presque similaire pour Yannick Kundulado: «La campagne électorale de cette année risque d’être la pire que le Congo n’a jamais connu. La fibre tribale est tellement brandit que le sentiment du vivre ensemble s’étiole. Que Dieu nous prenne en pitié».

Parti au gouvernement, le député Jean-Lucien Bussa n’a pas trouvé mieux que son fils Gaël pour occuper le siège du parti à l’Assemblée nationale

Pour plusieurs, Bussa est devenu amnésique. Dans sa déraison, il a oublié que l’ancien premier ministre et ancien speaker du Sénat Léon Kengo wa Dondo, originaire de Libenge, dans la même région d’Ubangi, un peu plus au Nord, est né d’un père Juif Polonais réfugié en Belgique du nom de Lubicz et que jamais son discours séparatiste ne pourrait être toléré par le clan Kengo et tous ses descendants. Bussa ne saura jamais dire à la communauté nationale en quoi il est plus Congolais ou plus exemplaire que Kengo.

Norbert Imana, parent et suppléant de Jean-Lucien Bussa au Sénat

Député national de son parti, le CDER, son premier réflexe a été de désigner son fils biologique, Gaël, comme suppléant, comme si les membres de son parti politique étaient tous devenus incompétents. Il a fait autant au Sénat en laissant le siège du parti à son parent Norbert Imana Mbule.

Natine K.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page