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Grand rendez-vous politique: j-3 pour la présidentielle au Congo Brazzaville

Denis Sassou Nguesso, candidat à sa propre succession, se mesurera à ses challengers Guy Brice Parfait Kolelas, Claudine Munari, Jean-Marie Michel Mokoko, André Okombi Salissa, Clément Miérassa et autres dans une bataille électorale dont le dernier mot revient au peuple souverain avec un taux élevé des jeunes chômeurs
A 72 heures du vote au sommet de l’Etat, tout le monde retient son souffle. Les électeurs, eux, attendent se prononcer dans l’urne après avoir écouté chaque candidat lors de la campagne électorale. L’on retient qu’en grande partie, les candidats ont axé leurs promesses sur la lutte contre le chômage des jeunes. Les statistiques sont criantes: 60% des jeunes congolais dont l’âge varie entre 15 et 25 ans sont des chômeurs au pays de Marien Ngouabi. Il est aussi vrai que la majorité d’électeurs est constituée des jeunes. En votant ce dimanche 20 mars, ils scellent leur sort.
Le Congo Brazzaville la verte est à l’heure cruciale de son histoire. Le pays est appelé à choisir son président pour les 5 ans à venir. La pièce sera jouée ce dimanche 20 mars 2016 sur toute l’étendue de la République. Les challengers ont déjà peaufiné de stratégies. Ils ont battu campagne depuis le 4 mars en vue de solliciter l’adhésion des électeurs. Une lecture de message abordé par presque la quasi-totalité des candidats repose sur le chômage qui frappe la jeunesse. Environ 60% des jeunes congolais croupissent dans le chômage. Ce dénominateur commun qu’est le chômage a mis d’accord les candidats du pouvoir en place et ceux de l’Opposition. Le chômage des jeunes est considéré comme un désastre en République du Congo. Oui, le chômage rivalise avec la pauvreté freinant ainsi tout élan à entreprendre dans le sens du développement individuel et collectif.
Du côté du candidat du pouvoir, il a été révélé, ce qui est une réalité, que le niveau d’enseignement au Congo a augmenté au cours du dernier mandat du Président sortant Denis Sassou Nguesso, candidat à sa propre succession. Cette croissance académique n’est pas accompagnée de création d’emplois. Lors de la campagne électorale, il a été démontré qu’environ 60% des jeunes universitaires sont formés à l’unique université publique basée à Brazzaville, à savoir: l’Université Marien Ngouabi. Faute de trouver un emploi en rapport avec leurs études, ils se contentent de la débrouillardise, bien sûr tout en restant sous le toit paternel.
Dans cette perspective, le président sortant, qui réunit encore toutes les chances de l’emporter, évoquant ses grandes réalisations et les chantiers en cours, promet, au cas où il serait réélu, de consacrer le quart du budget de l’Etat à l’éducation nationale, contre environ 3% aujourd’hui. Ne dit-on pas que le travail ennoblit l’homme? Ce qui a fait dire au candidat président Guy Brice Parfait Kolelas, pendant sa campagne «qu’il n’y a pas de paix sans un emploi digne». Cet ancien ministre de Sassou a promis de former 150 000 jeunes sur 5 ans, notamment dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme, mettant ainsi l’accent sur les filières professionnelles.
Pour sa part, l’ancienne ministre Claudine Munari, candidate de la parité, a promis de rassurer les banques, souvent trop frileuses à ses yeux lorsqu’il s’agit de soutenir les jeunes entrepreneurs. Question d’accéder au crédit bancaire pour monter une activité créatrice de revenu. A l’instar de cette dame, deux candidats, notamment le général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa ont suggéré la création d’une banque exclusivement consacrée à cette action. Ce sont des intentions. C’est le vote qui tranchera en faveur de tel ou tel autre candidat. Guy-Brice Parfait Kolélas est le candidat de la Conférence des démocrates humanistes africains -CODEHA- et Clément Miérassa représentera le Parti social démocrate congolais -PSDC.
L’élection présidentielle, initialement prévue en juillet 2016, a été ramenée au 20 mars par le Président Sassou Nguesso à la suite des dispositions de la nouvelle Constitution promulguée début novembre 2015. Sassou Nguesso cumule plus de 30 ans à la tête du Congo qu’il a dirigé sous le règne du parti unique entre 1979 et 1992. Au terme d’une guerre civile en 1997, il est revenu au pouvoir et a été élu en 2002 et réélu en 2009.
Octave MUKENDI

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