Le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Denis Kadima Kazadi, a animé l’atelier préparatoire pour la relance du cadre de concertation de son institution avec la Société civile. Et ce, en perspective des prochains scrutins.
Au cours des échanges avec les représentants de la Société civile réunis, vendredi 18 février en la salle Abbé Apollinaire Malu Malu, le patron de la Centrale électorale a réaffirmé la détermination de l’ensemble de son équipe à œuvrer pour la réussite du processus électoral en cours en RD-Congo. C’est ainsi qu’il a, à cette occasion, salué l’intérêt manifesté par des différents partenaires associés à la rencontre notamment la Fondation internationale pour les systèmes électoraux -IFES- par l’entremise de son représentant pays, Sylla Mountaga, qui prend une part active aux activités de la CENI.
«C’est pour moi un immense plaisir de vous accueillir pour réfléchir ensemble sur le cadre de concertations qui existe depuis longtemps. Nous avons pensé que le moment est venu de le redynamiser. A la fois heureux d’être en cet instant à cet endroit, quand je pense aux premiers pas du cadre de concertations vers les années 2004-2005 avec l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique -EISA-, l’organisation pour laquelle j’ai travaillé -plus de 20 ans durant-, ayant appuyé la CENI à l’époque en vue d’établir un cadre de concertations», a fait savoir Denis Kadima, précisant: «c’était un concept nouveau pour une commission électorale nouvelle. Aujourd’hui, voir que ce mécanisme existe encore, cela me procure du plaisir. Celui-ci doit être bien évidemment enrichi pour qu’il continue à être pertinent dans l’évolution du processus électoral en RD-Congo».
Puis: «La concertation, c’est le mot-clé qui implique dialogue et échanges. Ce qui est essentiel pour un processus électoral qui se veut inclusif et ouvert à tout le monde. C’est aussi un mécanisme par lequel la CENI veut être accessible. L’idée que nous avons eue au moment où nous avons pensé organiser cette rencontre, c’était que nous n’allions pas convier nos partenaires à discuter des questions électorales avant d’en avoir fait le point. Qui dit dialogue signifie interaction. Donc, il convient de savoir si ces cadres de concertations ont évolué pour atteindre leurs objectifs. Quelles en sont les leçons à tirer? Cela doit être le premier pas, donc évaluer le chemin parcouru. Et cela devra venir de vous en tant que partie prenante».
Puis encore: «Nous souhaitons que cela soit une occasion d’appropriation du processus électoral par toutes les parties en présence. Soyons réalistes et c’est important de savoir que ce n’est qu’un exercice pour montrer qu’il y a une certaine ouverture. Nous reconnaissons l’apport de la Société civile, des partis politiques pour enrichir ce cadre consultatif pour que les craintes formulées par les uns et les autres soient prises en considération».
Le vœu du numéro 1 de la CENI est de l’élargir au maximum. Denis Kadima n’a pas caché son intention d’une ouverture la plus large possible. «Notre souhait est que certaines de ces réunions se tiennent en provinces d’autant que Kinshasa n’est pas la RD-Congo. Chaque fois, nos membres du bureau et de la plénière seront en déplacement à l’intérieur du pays pour qu’ils puissent donner un coup de main aux secrétaires exécutifs provinciaux. Étant évidemment dans un monde qui change, nous pouvons également utiliser de nouvelles technologies pour recueillir des avis de ceux qui ne peuvent pas physiquement se déplacer, et cela via notre site à réactiver. Il est important de savoir qu’à l’issue de cette réunion, nous discutions du contenu de notre agenda. Cela devra provenir de vous, nos partenaires, pour savoir ce que vous souhaitez qu’on évoque lors de nos prochaines rencontres. La seule façon de pouvoir parvenir aux résultats escomptés», a-t-il souhaité.
Bien auparavant, Didi Manara, 2ème vice-président de la CENI, a salué «la tenue de ce cadre d’échanges et de partage sous la direction de son animateur attitré, le président de la Centrale électorale», rappelant que «la dernière rencontre de cette nature a réuni les parties prenantes au processus en novembre 2018. Bien de choses se sont passées depuis lors, entre autres une alternance pacifique au sommet de l’État par voie d’élection et une nouvelle loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI a été promulguée pour une nouvelle configuration».
Et d’ajouter: «de nouvelles organisations au niveau de la Société civile ont vu le jour, de nouveaux leaders ont émergé aspirant plus d’engagements pour une participation encore plus accrue. Notre environnement a aussi connu des mutations, voilà pourquoi par l’avènement de Denis Kadima Kazadi, la CENI s’est engagée à faire les choses autrement pour imprimer une nouvelle marque à l’institution. Les élections requièrent l’implication de toutes les parties, ce qui, à l’évidence, justifie cette rencontre. Une occasion pour partager d’abord notre engagement et cheminer ensemble et, ensuite, vous écouter, recueillir vos avis, vos suggestions afin de réussir de concert ce processus électoral».
Pour sa part, Sylla Mountaga, représentant pays de l’IFES, s’est réjoui de l’enthousiasme dont fait montre la Société civile au regard de l’engagement de la CENI à mener à bien le processus électoral en cours. Il a souligné qu’il n’y a «pas de bonnes élections sans concertation, sans inclusivité» et s’est félicité «du partenariat sans cesse croissant établi avec la Centrale électorale». Au cours de ces échanges en forme d’exhortations, les participants se sont engagés à redynamiser ce cadre de concertations.
Octave MUKENDI