La RD-Congo a besoin de se développer. Pourtant, elle néglige certaines notions essentielles de la santé capables de faciliter et de rendre réel ce développement tant souhaité par tous. Nombre de RD-Congolais souffrent et plusieurs maladies persistent dans la société faute d’une prise en charge psychologique. D’autres encore meurent sans que personne ne s’en rende compte. Se confiant dernièrement à «Africanews», Oléa Balayulu Makila, président de l’Union nationale des psychologues cliniciens -UNPC-, psychologue clinicien, chef des travaux à la faculté de Psychologie à l’Université de Kinshasa -UNIKIN- et ancien directeur de la Clinique Psy de Kinshasa, a fait savoir qu’aucun pays ne peut se développer sans une prise en charge psychologique efficace de sa population. Il a en outre convié le gouvernement RD-congolais à utiliser ses experts psychologues dans tous les domaines de la vie sociale et à apporter un soutien efficace à sa structure en vue de lui permettre d’assurer la promotion ainsi que la sécurité du métier de psychologue.
La psychologie, une branche sanitaire très importante pour la vie humaine, semble être un laissé-pour-compte dans les institutions de la RD-Congo. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé -OMS- en reconnait l’impact dans sa définition soulignant que la santé est un état de bien-être physique, mental et social. Soucieux de faire de la population RD-congolaise un peuple suffisamment informé sur les notions psychologiques, d’en faire la promotion à travers le pays, et d’organiser leur secteur de travail, les psychologues cliniciens ont, depuis 2003, mis en place une structure dénommée «Union nationale des psychologues cliniciens» -UNPC. Oléa Balayulu, président de cette structure, a, au cours d’une interview accordée au tabloïd de Lingwala, estimé que c’est très important d’avoir une structure réunissant en son sein nombre d’experts en santé mentale. «C’est très nécessaire pour nous de nous réunir au sein d’une plateforme. Celle-ci nous permettra d’organiser notre secteur de travail, de protéger notre profession et d’en assurer une promotion efficace auprès de toute la population RD-congolaise. Cette association sans but lucratif a pour buts de marquer par des actes spécifiques la place et la présence du psychologue clinicien dans le secteur de la santé en général et de la santé mentale en particulier, promouvoir et protéger la profession du psychologue clinicien», a-t-il expliqué avant de signifier: «dans ce combat, nous avons énormément besoin du soutien du gouvernement et de tous les partenaires extérieurs œuvrant dans le secteur sanitaire ou autre. Si le gouvernement nous soutient, nous apporterons certainement un plus dans le pays». Pour ce chef des travaux à la faculté de Psychologie à l’Université de Kinshasa -UNIKIN-, l’absence sur terrain des psychologues cliniciens demeure inquiétante. Il le déplore, car, a-t-il estimé, aucun pays ne peut se développer sans une prise en charge de la santé mentale de sa population. «Aucun pays ne peut vraiment vouloir se développer sans prendre en compte la situation psychologique de son peuple. Cet aspect mental n’est pas pris en compte en RD-Congo. L’absence des experts psychologiques cliniciens en RD-Congo est fortement remarquable. Cette absence de prise en charge psychologique de la population met en défaut tout le pays. Le gouvernement nous forme, mais il ne nous utilise pas dans la société. Il ne fait même pas allusion à cette spécialité qu’il a créée lui-même», a déploré Oléa Balayulu non sans éclaircir que le psychologue clinicien est un expert en santé et s’occupe de l’être humain pris par des situations problèmes. A son avis, la psychologie est l’étude des comportements humains et des processus mentaux invisibles mais capables d’influencer ses comportements. Le but poursuivi par cette discipline est de décrire, expliquer, prédire et de modifier un comportement quelconque. «Ces définitions nous renvoient à reconnaître que tout comportement n’est pas normal. C’est ainsi qu’en RD-Congo, nous avons la situation de banditisme urbain -Kuluna- qui persiste malgré de multiples stratégies prises par les autorités nationales pour l’éradiquer. Nous espérons que ces autorités tiendront aussi compte de l’aspect psychologique de ce phénomène, car il est difficile de mettre fin à une situation sans l’avoir étudié à long et à large», a-t-il souhaité. Et de conclure: «on ne peut jamais développer un pays avec une santé mentale médiocre».
Parousia MAKANZU
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