En observateur averti, la Nouvelle société civile congolaise -NSCC- voit la RD-Congo sombrée dans une crise institutionnelle et constitutionnelle de légitimé due à la non organisation des élections, cette année en cours.
Préoccupée d’épargner le pays de cette situation qu’il traverse déjà avec le Sénat, les Assemblées provinciales ainsi que les gouvernements provinciaux qui sont largement hors-mandat, la NSCC préconise l’accélération de l’organisation de l’élection présidentielle couplée aux législatives d’ici 2017. Cette structure de la Société civile propose également l’organisation des élections provinciales, sénatoriales, des gouverneurs et vice-gouverneurs dans un délai court, soit 60 jours après les premiers scrutins.
Pendant que certains acteurs politiques et de la Société civile ayant pris part au dialogue ont convenu au terme d’un accord de mettre en place un gouvernement de transition en vue de l’organisation des élections en avril 2018, la Nouvelle société civile congolaise -NSCC- estime, quant à elle, que cet accord semble avoir résolu le problème de survie des parties prenantes sans tenir compte des aspirations réelles du souverain primaire sur l’alternance démocratique par la tenue des élections d’ici la fin de l’année. Au regard de cette réalité qu’elle déplore, la NSCC laisse entendre, à la faveur d’un point de presse tenu en son siège lundi 24 octobre dernier, que le pays risque de plonger dans une crise institutionnelle et constitutionnelle de légitimité.
Elle est d’avis que les autres institutions du pays vont également être hors-mandat à l’image du Sénat, les Assemblées provinciales et les gouvernements provinciaux qui n’ont pas été remplacés depuis 2006. Afin de pallier à cette situation, la NSCC préconise l’accélération de l’organisation de l’élection présidentielle couplée aux législatives d’ici fin 2017. Elle appelle également dans un délai court, soit 60 jours après, à l’organisation des élections provinciales, sénatoriales et celle des gouverneurs et vice-gouverneurs.
De ce fait, la NSCC demande au gouvernement RD-congolais et aux partenaires techniques et financiers l’accélération de cette opération en dotant la Commission électorale nationale indépendante -CENI- des moyens financiers, techniques et logistiques conséquents en vue d’assurer sa mission en toute transparence. «La NSCC estime suffisant et raisonnable l’an 2017 pour la tenue des scrutins présidentiel et législatifs. A ce sujet, la CENI est appelée à publier en priorité le calendrier global de toutes les opérations électorales et le budget y afférent qui tiennent compte des aspirations de la population et du contexte sociologique du pays agité», confie Jonas Tshiombela, coordonnateur national de la NSCC.
Par ailleurs, la NSCC se dit surprise de constater que la CENI estimait techniquement à son temps qu’elle cherchait d’obtenir des participants au dialogue 504 jours après la refonte du fichier électoral pour arriver à organiser en une seule séquence les élections présidentielle, législatives et provinciales, alors que cette demande technique a été politiquement réduite sans explications de six mois, cela tout en maintenant la proportion de séquence électorale sans en tirer les conséquences techniques. «La NSCC estime irréaliste cette initiative politique et soupçonne la préconisation d’un autre subtil glissement en avril 2018 par les auteurs de cette proposition», déclare Tshiombela.
NSCC contre l’impunité
Tout en déplorant la dégradation de la situation sécuritaire du pays, notamment à Beni au Nord-Kivu, à Kananga au Kasaï Central où il y a eu des tueries entre miliciens du chef Kamunia et la Police, la NSCC estime inacceptable l’accueil réservé au chef Maï-Maï, Gédéon Mutanga, par les autorités RD-congolaises. Au nom de milliers de victimes innocentes et de la lutte contre l’impunité, la NSCC exige que justice soit faite.
Dialogue et inclusivité
Prête à soutenir toute démarche de rapprochement entre la classe politique RD-congolaise dans la recherche de l’inclusivité et du consensus, la NSCC réitère son souci d’un deuxième dialogue inclusif bénéficiant de l’implication de toutes les forces politiques et sociales majeures de la RD-Congo. Ceci, pour la relance du processus électoral et la gestion de la période allant du 19 décembre 2016 au 19 décembre 2017.
Appelant le Président Kabila à rompre son silence sur les spéculations autour de son dernier mandat et sa prochaine éventuelle candidature à la présidentielle, la NSCC suggère une rencontre au plus haut sommet entre Joseph Kabila, Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi afin de décrisper l’environnement sociopolitique RD-congolais. Dans le même ordre d’idées, la NSCC attire l’attention des participants au Sommet de Luanda prévu demain jeudi 27 octobre, de s’abstenir à prendre des positions en faveur d’une ou l’autre partie en conflit en RD-Congo.
Guylain LUZAMBA

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