Société

La RD-Congo veut connaitre la capacité réelle de sa forêt à stocker le carbone

Fruit de la collaboration entre le Fonds mondial de la nature -WWF- et le gouvernement de la RD-Congo, la première carte de la biomasse forestière RD-congolaise s’inscrit dans le projet «Carbon Map and Model -CM&M» et devra préciser les quantités de carbone stocké pour chaque hectare de forêt.
Pour WWF, cette carte vient appuyer les efforts nationaux de surveillance de la couverture forestière tout en facilitant les évaluations des émissions annuelles de carbone provenant de la déforestation nécessaire au paiement éventuel de la REDD+. Cette réalisation a été appuyée par l’Initiative internationale pour le climat -IKI- du ministère fédéral allemand de l’Environnement, de la protection de la nature, de la Construction et de la sûreté nucléaire -BMUB-, et la Banque de développement. «Cette carte permet une compréhension du stock de carbone forestier à travers le pays. Elle pourra être utilisée, à plusieurs niveaux, tant local, provincial que national et même international, comme base de référence pour d’autres activités de conservation, et développement de projets ainsi que pour l’aménagement du territoire dont la réforme a été lancée récemment», peut-on lire dans le communiqué du WWF. La carte de la biomasse forestière va, par ailleurs, soutenir la démarche REDD+ initiée par le gouvernement de la RD-Congo depuis 2009, tout en facilitant la poursuite des travaux d’investissement au niveau juridictionnel par son appui à la stratégie nationale REDD +. «La carte de la biomasse forestière est une carte vivante qui peut être mise à jour et améliorée en intégrant de nouvelles données et informations -par exemple, les données de l’inventaire forestier national, l’information nationale sur la densité du bois- afin que la RD-Congo puisse continuer à améliorer la précision de ses données en utilisant les meilleures pratiques dans la gestion de ses forêts», a expliqué WWF.
Une première en Afrique
Par ses travaux conjoints, la RD-Congo est devenue le premier pays africain à avoir une carte nationale de biomasse aussi précise et basée sur cette méthode d’échantillonnage aléatoire systématique dérivée de l’approche de la télédétection par laser -LiDAR. Pour le directeur de conservation à WWF-RDC, Bruno Perodeau, cette carte est une avancée importante pour la RD-Congo. Il a ajouté qu’elle vient renforcer les connaissances sur le deuxième plus grand massif forestier tropical au monde et le rôle qu’il joue par rapport au changement climatique. «La réalisation concertée de cette carte constitue une étape remarquable en termes de méthode nouvellement mise en œuvre et de précision qui en résulte. Les résultats de ce projet permettent d’espérer bientôt des systèmes scientifiquement robustes pour le paiement à la performance des pays et leurs populations engagées dans le mécanisme REDD+», a-t-il projeté. La campagne aérienne a été exécutée entre juin 2014 et février 2015. En plus des 216 placettes d’échantillon LiDAR -pour un total de plus 430.000 ha-, il y a eu également 150.000 ha de couverture de données LiDAR supplémentaires acquises en parcourant les placettes LiDAR. Ce qui fait un total global autour de 580.000 ha de couverture des données LiDAR. À la suite de cette approche de cartographie, la RD-Congo possède ainsi un ensemble de données LiDAR disponible pour un large éventail d’applications et de recherches. Les données d’inventaires sur le terrain ont été compilées auprès de diverses parties prenantes, conformément aux partenariats de partage de données, y compris la Direction des inventaires et aménagements forestiers -DIAF.
Christian MM
 
 

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