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RDC : La CNSS veut gagner le pari de la sécurité et de la santé au travail

Chaque année, environ 3 millions de travailleurs meurent suite à des accidents de travail et des maladies professionnelles. A ce chiffre se greffent 3,74 millions autres victimes d’accidents de travail non mortels. Ces chiffres à la fois «alarmants» et «catastrophiques» sont tirés du dernier rapport de l’Organisation internationale du travail -OIT. Mardi 30 avril, la Caisse nationale de sécurité sociale -CNSS- a réuni, dans le cadre de la 28ème «Journée africaine de la prévention des risques professionnels» -JAPRP-, les partenaires sociaux et autres experts -employeurs, syndicats et autres- pour cogiter et identifier les défis et d’élaborer les stratégies de la prévention des risques professionnels.

Pour cette 28ème JAPRP, «Sécurité et santé au travail dans les secteurs d’activités à fort potentiel de risques défis et stratégies» était le thème retenu par l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels -IAPRP-, association panafricaine initiatrice de la journée dont la CNSS est membre.

A Kinshasa, la célébration de la 28ème Journée africaine de la prévention des risques professionnels était l’occasion, pour chaque partie prenante du monde du travail, «de réaliser le danger que l’activité professionnelle représente de plus en plus pour les travailleurs particulièrement ceux qui œuvrent dans les secteurs d’activités à fort potentiel des risques».

Dans son exposé, le Directeur général de la CNSS, Charles Mudiayi, a rappelé que la majorité des décès dus aux accidents de travail ont pour cause des maladies professionnelles. Les hommes sont, selon l’OIT, plus touchés avec 51,4 décès pour 100.000 adultes en âge de travailler contre 17,2 femmes pour 100.000. «Selon les secteurs d’activités, le rapport -de l’OIT, NDLR- estime que l’agriculture, la construction, la sylviculture, la pêche et l’industrie manufacturière sont les secteurs les plus dangereux avec 200.000 accidents mortels par an soit 63% de l’ensemble des accidents de travail mortel».

Aux grands maux, de grands remèdes!

Dans cette situation alarmante, la RD-Congo n’est pas épargnée. Pour y remédier, la CNSS, jouant pleinement son rôle d’organisme gestionnaire du régime général de la sécurité sociale, a pris le pari de s’atteler sur la sécurité et du santé au travail, notamment en comprenant les «spécificités du cadre légal et réglementaire en matière» de ces deux concepts. Cette journée de réflexion a également permis d’identifier les «défis des stratégies de la santé et sécurité au travail dans les secteurs des mines et carrières ainsi que l’industrie chimique en RD-Congo», tout en réalisant l’importance de l’investissement dans le capital humain.

Avant-gardiste, la CNSS a déjà entrepris de mener des actions afin de prévenir les risques professionnels. Sous la vision du DG Mudiayi, la Caisse a institué depuis peu une direction de la prévention des risques professionnels. «17 agents contrôleurs en prévention ont été formés en Côte d’Ivoire et seront déployés dans les jours qui suivent dans les entreprises pour exercer leur ministère, fraîchement revenus et bien formés», s’est réjoui le DG Charles Mudiayi. Ces contrôleurs seront déployés sur terrain très prochainement afin «d’aider les entreprises à réduire significativement les risques professionnels à la source et ainsi contribuer à l’amélioration de leur productivité».

Loin de se limiter en chemin, la CNSS compte également «mener une étude diagnostic dont les résultats permettront d’établir la cartographie des entreprises réputées les plus accidentogènes en vue de les appuyer en priorité pour inverser ainsi les tendances et résoudre l’épineux problème d’offrir au pays des statistiques fiables en matière de risques professionnels».

Toujours dans le souci d’outiller ses équipes, la CNSS entend envoyer, cette fois-ci, des médecins en formation toujours en Côte d’Ivoire à partir du mois prochain. «La CNSS de la RD-Congo compte chaque année envoyer à cette formation un nombre important d’autres médecins de manière à couvrir, d’ici 5 ans, la majorité de ces grands centres de gestion en médecins-conseil. Cela permettra de réduire au maximum le temps anormalement long que prend le traitement des dossiers des accidents du travail et des maladies professionnelles soumis dans nos centres de gestion», a martelé le DG Mudayi, annonçant au passage le projet de construction d’un grand laboratoire de prévention répondant aux standards internationaux. Ce laboratoire viendra ainsi «contribuer à la protection des travailleurs à leur poste de travail par une gestion prévisionnelle face aux diverses expositions dangereuses».

Autant d’efforts consentis par la CNSS qui ravissent le gouvernement, représenté à cette célébration par Emmanuel Lukombe, secrétaire général à la Prévoyance sociale. Ce dernier a salué la détermination de la CNSS à former son personnel en vue «de mettre en œuvre les dispositions de la Loi en matière de prévention». Pour le n°1 de l’administration de la Prévoyance sociale, la constitution d’un corps des contrôleurs en prévention au sein de la CNSS va permettre à celle-ci d’accomplir les missions lui dévolues dans les cadres de la réforme du régime général de la sécurité sociale. De son côté, la Caisse est convaincue d’être en mesure de «relever le défi de la prévention des risques professionnels et rebâtir une véritable culture de prévention en RD-Congo».

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