Société

La Rainforest Foundation UK initie le Projet forêts communautaires

À quoi ressemblerait une forêt gérée par les communautés en RD-Congo? C’est à cette question que la Rainforest Foundation UK tente de répondre à cette question, en initiant le projet de forêts communautaires, financé par le Département britannique pour le développement international -DFID.
La Rainforest Foundation UK -RFUK-, ses partenaires RD-congolais et les communautés locales de la province de l’Equateur sont en train de mettre en place des pilotes du Projet forêts communautaires sur le terrain. Après avoir exploré 40 sites potentiels dans l’Ouest de la RD-Congo, lors d’une première mission d’évaluation, six sites pilotes potentiels répartis dans la province d’Equateur ont été déjà identifiés alors que, renseigne-t-on, des sites seront sélectionnés plus tard dans l’année. «Ces pilotes sont dans des forêts d’une très grande valeur, à la fois d’un point de vue écologique et pour les gens qui y vivent», a déclaré Colin Robertson, coordonnateur RD-Congo à RFUK. Alors que la RD-Congo abrite la deuxième forêt tropicale la plus large du monde, ce projet a un grand potentiel bénéfique aux communautés forestières souvent marginalisées.
Dans le cadre de ce projet, les communautés locales reçoivent le soutien de la RFUK et de ses partenaires RD-congolais dans le développement de leurs concessions, elles établissent, par contre elles-mêmes, leurs priorités et forgent leur propre avenir. «C’est vraiment important que ces concessions des forêts des communautés locales soient développées par et pour les communautés et les peuples autochtones, et non imposées par un accompagnateur», a expliqué Blaise Mudodosi, chargé de plaidoyer avec Réseau ressources naturelles -RRN. Pour la RFUK, les sites ont été choisis en grande partie pour leur diversité. Leur superficie va de 1 000 à 30 000 hectares -la limite maximale étant de 50 000 hectares-, et leur population s’étend de 600 à 10 000 habitants. Certaines communautés sont composées d’un seul groupe ethnique alors que d’autres sont pluriethniques.
La force dans la diversité
Certaines spécificités viennent impacter considérablement la manière dont la forêt communautaire va être développée. C’est le cas par exemple des communautés qui habitent en bordure d’un parc national ou d’une réserve, ou encore de celles dont le territoire chevauchent une concession d’exploitation forestière industrielle. A la Rainforest Fondation UK, on renseigne que chaque site pilote présentera ses propres défis et opportunités. Par exemple, beaucoup de communautés sont dans l’incapacité de mettre leurs produits sur le marché, souffrent d’un manque d’infrastructures locales, ou ne peuvent tout simplement pas accéder à des crédits pour investir dans leurs entreprises. Par contre, d’autres communautés ont exprimé le souhait de mieux s’organiser pour exploiter de nouvelles sources de revenu respectueuses de l’environnement, comme la production de cacao.
Alors que chaque forêt communautaire sera unique en son genre, pour les organisateurs, cette diversité vient complexifier le processus de mise en place de la foresterie communautaire. Cependant, ils reconnaissent que cette diversité est également une des forces principales du projet, car, ajoute-t-on, «on met ainsi en évidence le fait qu’il n’y a pas qu’une seule bonne façon de concevoir une forêt communautaire, mais bien plusieurs». Pour la Rainforest Fondation UK, la prochaine étape du projet sera de travailler avec les communautés concernées pour évaluer leurs besoins et développer un plan d’action en vue de les aider à prendre le contrôle de leurs forêts et de leur futur. Ce projet est initié de la suite de l’adoption en février 2016, par le gouvernement RD-congolais de la loi en matière de foresterie communautaire, créant une opportunité sans précédent pour les communautés locales et les peuples autochtones de gérer leurs forêts durablement.
Christian MUTOMBO

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page