La Coalition des organisations non gouvernementales de développement RD-congolaises de lutte contre la corruption -COCOLUCO- a organisé une conférence de presse, vendredi 31 décembre 2021 en la salle Sam House, dans la commune de Kalamu à Kinshasa pour éclairer l’opinion publique sur la situation de l’Est du pays.
Dans son allocution, Sam Bakasenda wa Kasenda, coordonnateur délégué national de la COCOLUCO, a donné l’évolution de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. A l’en croire, l’Armée RD-congolaise, la Police et les Services de sécurité sont quasiment infiltrés. «Il y a un sérieux problème à l’Est de notre pays. Il y a inefficacité d’action liée aux animateurs qui sont les FARDC, la Police et les Services spécialisés. Ce n’est pas un secret, les personnes à qui le Chef de l’Etat a confié la mission pour assurer la paix dans cette partie sont toutes infiltrées. Cette infiltration est en train de rendre inefficace l’état de siège décrété le 3 mai 2021 par le Président de la République», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre: «nous ne cessons de dénoncer le degré de la trahison au sein de notre Armée. Elle n’arrive pas à identifier au juste qui est l’ennemi de la population, une chose qui n’est pas normale».
Puis: «La COCOLUCO lance un message au Président de la République, aux ministres de la Défense, des Finances et du Budget afin de mettre des moyens conséquents pour que l’état de siège soit efficace». Selon lui, à l’exception de 8 facteurs explicatifs établis par le groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité -GRIP- sur la persistance de l’insécurité dans les deux provinces sous l’état de siège, la COCOLUCO a, à son tour, ajouté deux facteurs. Il s’agit notamment de l’irresponsabilité et la complicité de certaines personnalités politiques sur fond d’un comportement antipatriotique ou antipathique vis-à-vis du Président Tshisekedi, d’une part. Et, d’autre part, de la mollesse de la justice. Malgré les difficultés que racontent les animateurs sur le terrain, la COCOLUCO s’est dite favorable au maintien de l’état de siège.
Elle a également sollicité l’instauration de cet état de siège dans la province voisine du Sud-Kivu. «Je soutiens tambour battant l’installation de l’état de siège. J’en profite pour solliciter ce système dans le Sud-Kivu. Nous avons évoqué les recommandations. Je cite: repenser l’approche sécuritaire actuelle, établir une chaîne de commandement efficace et hiérarchisée, renforcer les moyens logistiques et les effectifs des militaires, mettre en place des stratégies efficaces pour la réintégration sociale des combattants», a expliqué le coordonnateur délégué national Sam Bakasenda wa Kasenda.