En ce mois de mars, dédié à la promotion de la femme, Dina Kalonji,
médecin, ne fait pas dans la dentelle pour sensibiliser la jeunesse
sur la santé sexuelle. Une mission qu’elle s’est assignée et qui la
distingue dans son domaine professionnel. Epris d’amour maternel, elle
a tiré les oreilles des adolescents, les informant que leur organisme
ne se développe pas en fonction des rapports sexuels, plutôt suite à
des transformations physiologiques liées à la croissance physique.
«L’élasticité du vagin permettant un accouchement est un phénomène
naturel qui ne dépend nullement de la fréquence des rapports sexuels»,
a-t-elle signifié. Et de marteler: «uriner après le rapport sexuel ne
protège pas contre les IST/SIDA. Il faut plutôt porter un préservatif,
soit rester fidèle à un seul partenaire, soit encore s’abstenir.
L’abstinence est une valeur à rechercher chez les jeunes. Elle
n’entraine aucune maladie».
Est-ce vrai une jeune fille a besoin d’une expérience sexuelle avant le mariage?
Voilà une croyance qui peut entrainer bien de peurs et d’insécurités.
On n’a pas besoin d’une expérience sexuelle avant le mariage. Au
contraire, si on fait les rapports avant le mariage, on risque de ne
pas être soi-même satisfait au foyer si l’on se marie avec un conjoint
moins meilleur qu’un ancien partenaire. On sera alors tenté de se
prostituer dans le foyer. L’attirance sexuelle est un sentiment
naturel et tout a fait normal. Une fille qui le ressent doit demander
conseils auprès des parents, des éducateurs ou des agents de santé.
Les adolescentes ne doivent pas toujours être promptes à faire
l’amour.
Quand le désir s’amplifie, la fille peut se masturber ou recourir au
rapport sexuel avant le mariage?
Ce n’est pas tout a fait bien. Le désir est un besoin primaire mais
vital. Et si l’esprit est préoccupé et le corps pressant, on peut
facilement passer à côté. La jeune fille doit canaliser son énergie à
travers des loisirs sains tels le sport, la lecture… et surtout être à
l’écoute des petits messages provenant de son corps pour ne pas céder.
Aussi, elle doit éviter de se retrouver seule avec un garçon dans des
endroits pouvant favoriser l’acte sexuel.
L’abstinence peut-elle entrainer la stérilité?
Rien ne sert de courir derrière le sexe. Une jeune fille peut
s’abstenir des rapports sexuels toute sa vie sans préjudice.
L’abstinence est une preuve que l’on peut être maitre de son corps et
n’entraine aucune maladie moins encore la stérilité.
Que peut être la durée moyenne du port de préservatif pendant l’acte sexuel?
En vérité et sans doute, moins longtemps que vous ne le pensez! Ce
temps varie fortement d’un couple à un autre. Cette étude a également
démontré que l’utilisation d’un préservatif n’influe en rien sur la
durée du rapport et qu’il n’y avait aucune différence marquante si le
pénis de l’homme était circoncis.
A quel âge une jeune fille doit commencer l’activité sexuelle sans
courir des risques?
Compte tenu des risques liés aux grossesses, aux avortements, à la
maternité précoce, aux IST/SIDA, il est préférable qu’une fille
commence l’activité sexuelle dans le mariage et cela au-delà de 18
ans.
Et si elle tombait enceinte avant 18ans…
Une grossesse avant 18 ans comporte plus de risques que chez l’adulte,
car le développement du corps n’est pas encore terminé. On risque
d’avoir beaucoup d’enfants et l’auteur de la grossesse peut nier sa
paternité. La jeune fille peut être rejetée par sa famille et cette
grossesse peut mettre fin à ses études. Vu que les organes génitaux ne
sont pas encore bien développés, cela peut amener des complications
depuis la grossesse jusqu’à l’accouchement.
Que peut faire une jeune fille pour ne pas tomber enceinte avant l’âge
de la majorité?
Il faut plutôt porter un préservatif, soit rester fidèle à un seul
partenaire, soit encore s’abstenir. L’abstinence est une valeur à
rechercher chez les jeunes. Elle n’entraine aucune maladie. Prendre
les contraceptifs peut éviter des grossesses indésirables avant 18
ans.
Faut-il transgresser les tabous et parler de la sexualité avec les adolescents?
Parler de la sexualité avec un adolescent est un thème délicat. Les
jeunes sont en proie aux doutes. Ils entendent des informations
contradictoires venant de tout bord et sont exposés à une multitude
d’expériences. Parler du sexe aux jeunes, leur permettra d’obtenir des
informations nécessaires sur les risques physiques et émotionnels qui
accompagnent cet acte. Et cela permet aussi de leur fournir une bonne
base, renforcer leur estime et de les rendre moins vulnérables.
Vos conseils?
L’organisme d’une fille ne se développe pas en fonction des rapports
sexuels, plutôt suite à des transformations physiologiques liées à sa
croissance physique. L’élasticité du vagin permettant l’accouchement
est un phénomène naturel qui ne dépend pas de la fréquence des
rapports sexuels. On peut attraper une grossesse même si on se met
debout et on saute, car les spermatozoïdes sont attirés par la force
vers l’ovule. Uriner après le rapport sexuel ne protège pas contre les
IST/SIDA.
Bijou KULOSO

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