Société

19 décembre: Parents, enseignants et toute la société appelés au respect des droits des enfants

Les parents d’élèves sont aux abois. Au fur et à mesure qu’approche la date du 19 décembre 2016 marquant la fin du second et dernier mandat constitutionnel du Président Joseph Kabila Kabange, la tension ne cesse de prendre l’ascenseur. Les RD-Congolaises et RD-Congolais restent suspendus aux résultats des concertations politiques entre les signataires de l’Accord du 18 octobre 2016 de la Cité de l’Union africaine sous la modération du Togolais Edem Kodjo et les délégués du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement ainsi que du Mouvement de libération du Congo -MLC. Ces travaux du Centre interdiocésain de la Gombe sont également suivis de très près par la Communauté internationale au regard de la forte incidence des conclusions attendues sur l’avenir et le devenir immédiat de la RD-Congo. Les informations filtrent à peine de ces assises. Ce qui contribue à la constitution d’un bouillon de culture propice aux rumeurs les plus folles. Après le rejet de la demande formulée par l’Opposition sur la retransmission radiotélévisée en direct de ces négociations de la dernière chance, support médiatique qui aurait permis à tout le monde d’être au fait en temps réel des débats sur les 6 points de divergence majeure relevés par la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, chacun y va de son crédo.
Dans tous les milieux socioprofessionnels, le sujet focalise toutes les conversations. Tant que des signaux suffisamment clairs ne sont pas donnés par les acteurs politiques réunis sous l’arbitrage des évêques catholiques, les parents d’élèves notamment sont dans tous leurs états.
Souvenirs indélébiles des événements des 19 et 20 septembre 2016
Les images des douloureux événements des 19 et 20 septembre 2016 sont encore fraîches dans la mémoire individuelle et collective. Certains gestionnaires des établissements scolaires auraient pris le devant en temporisant de façon subtile la dispensation des cours du premier trimestre.
Et pourtant, après ces échauffourées, le ministère qui a l’Enseignement primaire et secondaire dans ses attributions, avait pris la décision d’écourter les vacances de Noël en vue de permettre aux enseignants et aux enfants de respecter le programme et le timing fixés par les instances internationales. Logiquement, les directeurs d’écoles et autres opérateurs du secteur doivent se garder de toute surenchère dans cette période de fortes incertitudes.
Quand on sait que le plus grand investissement de tout parent responsable est la bonne éducation et l’instruction efficiente de ses enfants, tous doivent conjuguer leurs efforts pour créer les conditions favorables à la formation permanente de la jeunesse.
Désapprobation des échauffourées et voies de fait sur de paisibles citoyens
C’est dans de telles circonstances où tout semble perdu que les RD-Congolaises et RD-Congolais sont capables de sursaut. Les exemples foisonnent. De plus, ce peuple est profondément croyant. Voilà une opportunité offerte à tous les chrétiens et leurs encadreurs spirituels qui s’égosillent à longueur de journées dans la recherche des biens matériels, de se concentrer afin d’élever leurs prières vers le Seigneur Dieu Tout Puissant pour le balisage de la voie vers la première passation pacifique du pouvoir en RD-Congo dans le strict respect de la Constitution.
Max Makengo, parent de trois élèves dans un collège de la place, indique qu’il n’est pas responsable de jouer aux prophètes de malheur. A l’en croire, si les dispositions utiles sont prises en amont pour épargner aux enfants les débordements incontrôlés de certains inciviques dans les rues, l’enseignement peut et doit continuer à être dispensé car une jeunesse non formée ou mal formée est une tare pour la société.
Bienvenu Bushiri, professeur de Mathématiques, renchérit qu’à ce jour, personne ne peut certes prédire la réaction de la rue. Tout en désapprouvant les échauffourées et autres voies de fait sur de paisibles et innocentes personnes, il en appelle à la conscience des représentants de l’Etat à divers niveaux de responsabilité dans chaque commune, les parents et les enseignants à privilégier la formation et l’instruction des enfants dans le strict respect du calendrier tel que réaménagé par le ministère de tutelle après les événements des 19 et 20 septembre 2016.
Ignorance coupable des droits des enfants
Eve Mwana Mpwo, infirmière, estime, quant à elle, qu’il appartient aux opérateurs politiques de s’assumer pleinement. Autant ils se rabattent sur les paisibles populations pour quémander leurs voix, autant doivent-ils user de toute la pédagogie nécessaire pour calmer les esprits. Evidemment, ceci passe inévitablement par la réussite des travaux du Centre interdiocésain dont les conclusions doivent prendre en compte les intérêts majeurs et les aspirations profondes du peuple RD-congolais.
Octave Ukundji, fonctionnaire, met l’accent sur la prise de conscience des habitants de Kinshasa sur la vie des enfants. Si ces derniers sont souvent malmenés, cela relève du fait que les RD-Congolaises et RD-Congolais ignorent les droits des enfants protégés pourtant par toute une batterie de dispositions juridiques sur le plan international. Voilà pourquoi, enchaîne-t-il, sous d’autres cieux, de fortes sanctions pleuvent sur tous ceux qui s’en prennent gratuitement aux enfants. Comme la RD-Congo aspire à un Etat de droit, ce fonctionnaire recommande que les autorités judiciaires prennent leur courage à deux mains pour traquer les inciviques qui se plaisent à déranger les enfants non pas seulement sur le chemin de l’école, mais aussi dans leur vécu quotidien.
Maguy Sharufa espère vivement que tous les appels au calme et à la retenue lancés par la Communauté nationale et internationale, vont ramener les opérateurs politiques sur terre et leur faire prendre la mesure des enjeux en vue de baliser la voie de la passation pacifique du pouvoir en RD-Congo et planter le décor pour la tenue des élections pacifiques, crédibles et démocratiques dans un climat apaisé et dans le strict respect de la Constitution. Ceci éloignera à coup sûr le spectre du chaos tant décrié par tous.
Bijou KULOSO

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