Politique

Succession de kombo: voici les 12 candidats qui s’affrontent

La succession de feu Timothée Kombo Nkisi à la 2ème vice-présidence du bureau de la chambre basse du Parlement vire à une guerre fratricide. Au sein du groupe parlementaire UDPS et Alliés, d’où doit naturellement provenir le descendant, les ambitions foisonnent. Au total 12 candidatures ont été enregistrées à la clôture jeudi 9 juin au Palais du peuple. Samy Badibanga, Serge Mayamba, Remy Massamba, Basile Olongo, Papy Nyango, Emmanuel Mbuela, Toussaint Alonga, Corneille Masuasua, André Paluku, Vasco Mbuyi Mamba, Benjamin Mwamba et Guylain Tshibala prennent le départ de la course. Mais, tous ne bénéficient pas des mêmes chances pour espérer l’emporter le 15 juin. Désigné candidat officiel du groupe parlementaire à l’issue des primaires organisées mercredi, Samy Badibanga croise les doigts. S’il peut compter sur le retrait à son profit de certains candidats UDPS qui passent pour des illustres inconnus, pas facile pour lui de convaincre les alliés Toussaint Alonga et Basile Olongo, qui ont pris des contacts utiles avec des écuries de la Majorité en vue d’un éventuel soutien. Ou ses camarades du parti, notamment Papy Niango, Remy Masamba ou Serge Mayamba, réputé le plus proche de la majorité.
 
Dans la course à la succession de feu Timothée Kombo Nkisi à la 2ème vice-présidence de l’Assemblée nationale, Samy Badibanga Ntita, président de l’UDPS et Alliés, vainqueur des primaires organisées la veille, a les faveurs du groupe parlementaire. Face à lui, 11 candidats issus du même groupe. Le décor laisse présager une guerre dévastatrice qui aura pour seul et principal arbitre, la Majorité présidentielle, au moment où les grosses pointures de l’Opposition sont en concertation à Bruxelles autour du patriarche Etienne Tshisekedi wa Mulumba. L’opportunité d’accéder au bureau s’offre ainsi à l’opposant jugé le plus raisonnable et qui aura réussi à arracher le soutien du camp du Pouvoir.
Mais, sur le plan des ambitions ou des forces en présence, Samy Badibanga est servi: il voit se dresser en face de lui 11 candidatures dans ses propres rangs. D’abord, les alliés dont sont issus Toussaint Alonga et Basile Olongo. Peu après les obsèques de Kombo Nkisi, les deux compères ont sillonné plusieurs écuries de la Majorité présidentielle à la recherche d’un éventuel soutien. Si leur principale faiblesse demeure leur poids politique jugé faible et leurs interventions très souvent virulentes face à la même Majorité, l’un et l’autre espèrent, chacun en ce qui le concerne, grappiller des voix au sein du regroupement des députés Anamongo -REDAN- avec plus d’une centaine d’élus du peuple. Après le dépôt de sa candidature, Basile Olongo a affirmé qu’il entend représenter la ville-province de Kinshasa au bureau et y apporter l’expérience acquise pendant les 4 ans passés à la vice-présidence de la Commission Environnement.
En plus de ce premier groupe, Badibanga va devoir en découdre avec ses propres camarades du parti, l’UDPS, ceux avec lesquels il a mené la révolution de palais contre le mentor Tshisekedi avec lequel ils n’ont jamais coupé le cordon ombilical. A commencer par Papy Niango, élu de Bandundu mais originaire de la province du Maindombe, un fonceur, avec plusieurs atouts dans sa manche, et André Paluku, élu de Kinshasa issu du Nord-Kivu, handicapé par la présence d’Elysée Munembwe au bureau.
Autre obstacle, les frères du Grand Kasaï, qui fournit le gros des troupes de l’UDPS avec 27 députés. Il s’agit notamment de Vasco Mbuyi, Benjamin Muamba, Guylain Tshibala et Corneille Musuasua, desservi par la présence de Tshimanga Bwana au bureau.
Si Badibanga peut espérer bénéficier d’un probable retrait de ce groupe du Grand Kasaï constitué d’illustres inconnus, il peut additionner les 27 voix kasaïennes du parti en plus de 50 voix kasaïennes de la Majorité et faire parler le poids sociologique.
De ce point de vue, la bataille s’annonce rude entre le Grand Kasai, le fief de l’UDPS dont est issu Samy Badibanga, et l’espace Ne-Kongo, qui aligne 03 députés dans la compétition sur les 05 élus du parti et 23 pour l’ensemble de la province. L’ex Bas-Congo est représenté par Remy Masamba, présenté comme «candidat» de Mgr Marini Bodho, ce prélat protestant réputé influent dans le cercle du pouvoir, grâce à leur appartenance à l’Eglise du Christ au Congo. Sans oublier Emmanuel Mbuela, élu UDPS de Moanda désigné par le Caucus du Kongo-Central.
Et, enfin, Serge Mayamba, élu UDPS de Kinshasa, 50% Kwango et 50% Kongo central, territoire de Madimba, qu’il avait en partage avec feu Timothée Kombo Nkisi. Alors que le groupe parlementaire UDPS et Alliés évoque sa présumée exclusion, Mayamba a des cartes à faire valoir, susceptibles de séduire la Majorité, principale arbitre dans ce scrutin: son appui aux Concertations nationales, où il avait pris une part active, sa proximité avec Léon Kengo wa Dondo, patron de l’Opposition républicaine, alliée du Pouvoir au sein du gouvernement issu des Concertations nationales, et sa contribution via sa signature à la requête en interprétation de l’article 70 de la Constitution. Il passe pour un adepte du vrai donnant donnant. Toujours à l’offensive et droit dans ses convictions, il aime à répéter que son attitude assumée a toujours été dictée par son esprit républicain.   Le dépôt des candidatures a eu lieu hier jeudi ainsi que la clôture peu avant 17 heures. La journée de vendredi 10 juin 2016 est consacrée à l’examen des candidatures. L’affichage est prévu samedi 11 juin 2016. La campagne est programmée lundi 13 juin et le vote mardi 14 juin 2016.
 
Guylain LUZAMBA
Philotée NDAYE
 

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