A l’issue du forum qui se tiendra dans cette ville, il est prévu la signature d’un pacte d’engagement entre les notables, la famille Kamuina Nsapu et le gouvernement en vue d’enterrer la hache de la guerre et favoriser les opérations d’enrôlement des électeurs
Pour concrétiser les recommandations de la première réunion extraordinaire du Conseil des ministres tenu à Kinshasa le 09 mars dernier, Emmanuel Ramazani Shadary, vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et sécurité, séjourne depuis dimanche 12 mars à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central. Motif: tenir un forum qui débouchera sur la pacification et la réconciliation entre les populations meurtries et les institutions de la République à la suite du phénomène feu chef coutumier Kamuina Nsapu. La délégation conduite par le patron de l’Intérieur et sécurité comprend Venant Tshipasa, ministre des Affaires coutumières, les élus de la Majorité présidentielle et de l’Opposition politique ainsi que quelques notables Kasaiens. On apprend que la population du Kasaï Central, à travers ses cinq territoires -Demba, Dibaya, Dimbelenge, Kazumba et Luiza-, en appelle vivement à la paix pour le retour des centaines des déplacés et la reprise des écoles après 7 mois des affrontements entre les hommes de Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre.
Emmanuel Ramazani Shadary, vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et sécurité, à tête d’une forte délégation composée de Venant Tshipasa, ministre des Affaires coutumières, des parlementaires de la Majorité présidentielle et de l’Opposition politique et de quelques notables Kasaiens, est arrivé à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central depuis dimanche. Cette visite officielle s’inscrit dans le cadre d’organiser un forum pour pacifier cette partie du pays et réconcilier ses fils et filles avec les institutions de la République et les forces de l’ordre. Tous les participants à ce forum devront concourir à l’instauration d’une paix durable. Arrivé au centre ville de Kananga à 20 heures locales, sans aucun incident, Shadary préside le conseil provincial de sécurité avant d’échanger avec les députés provinciaux.
«Déjà au départ de Kinshasa, le chef de la délégation a appelé la milice de feu Kamuina Nsapu à cesser toutes formes de violence, à ne plus s’attaquer aux forces de l’ordre et la population à soutenir cette initiative prise par le Chef de l’Etat Joseph Kabila et dont la matérialisation est confiée au vice-Premier ministre de l’Intérieur et sécurité qui, durant un mois, a étudié avec les filles et fils de cette partie du pays les pistes de solution susceptibles de mettre fin à la prolifération de cette milice dans l’ex-Grand Kasaï avec des dégâts collatéraux regrettables», confie une source proche de la délégation.
Enterrer la hache de la guerre
Sur place, des sources provinciales indiquent que la famille régnante de feu Kamuina Nsapu, déjà présente à Kananga en provenance de Dibaya, territoire où les violences ont débuté, à l’invitation de Ramazani Shasary, est favorable quant au dialogue avec le gouvernement pour des funérailles de Kamuina Nsapu selon les us et coutumes avant la désignation du successeur qui devra être intronisé suivant le programme à convenir avec la délégation gouvernementale. «Un pacte d’engagement entre les parties prenantes pour enterrer la hache de la guerre et favoriser les opérations d’enrôlement des électeurs est aussi envisagé», confie-t-on. Et de poursuivre: «la population du Kasaï Central à travers les 5 territoires -Demba, Dibaya, Dimbelenge, Kazumba et Luiza- en appelle vivement à la paix pour le retour des centaines des déplacés et la reprise des écoles après 7 mois des turbulences sur fond de télé-récupération politicienne».
Une enquête indépendante souhaitée
Shadary, sur ordre de Kabila, ne s’est pas déplacé mains vides. Il a dans sa gibecière une aide humanitaire constante pour la population et surtout les victimes innocentes de ce phénomène dit Kamuina Nsapu, dont tout le monde espère avoir la page tournée. Une vidéo publiée sur la toile fait état des présumés massacres dans le Kasaï. Suite au déploiement par le gouvernement RD-congolais d’une mission d’enquête composée des hauts magistrats militaires pour faire la lumière sur ces allégations, les Nations unies ainsi que quelques RD-congolais regroupés au sein des partis politiques et des ONG de défense des droits de l’homme ont appelé à une enquête indépendante.
Octave MUKENDI
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