Réunis au sein de la Coalition des organisations de la Société civile pour le suivi des réformes de l’action publique -CORAP-, plate-forme ayant donné naissance au projet d’appui au plaidoyer pour l’accès inclusif à l’énergie, les acteurs de la Société civile militent pour une représentation au sein du Comité de facilitation du site d’Inga -CEFI. Ce, en vue de faire de la population le principal bénéficiaire dans le projet de construction d’Inga 3. D’après eux, le projet Inga a un caractère commercial plutôt que social puisque les 1000Mw attribués à la population sont insuffisants. Ils plaident pour que de 4800Mw que produira Inga 3, 50% soient affectés au besoin de la population.
Ils réclament une implication totale de la Société civile et des communautés locales dans toutes les phases du projet et que les populations concernées soient régulièrement et immédiatement informées du processus de mise en œuvre de ce projet. Ils ont, en plus, suggéré au gouvernement central d’indemniser les populations victimes de la construction des barrages Inga 1 et Inga 2 et celles d’Inga 3. Aussi, ces acteurs veulent que des études complémentaires, notamment celles d’impacts environnementaux et sociaux, soient menées avant le lancement du projet. Ils n’ont pas manqué d’inviter l’Exécutif à multiplier de micro-barrages, barrages à taille moyenne, et d’autres énergies renouvelables. A les en croire, cette démarche fait suite à l’action initiée de réforme du secteur de l’électricité à travers l’étude de faisabilité du projet Grand Inga afin de rehausser le faible taux -estimé à 15%- de la population RD-congolaise ayant accès à l’énergie électrique.
Selon certains experts, la RD-Congo est à même de produire une capacité de 100.000Mw d’énergie électrique, dont 40.000Mw sont concentrés au seul complexe énergétique d’Inga. Pour atteindre ce chiffre, les mêmes experts attestent qu’il faudrait multiplier les barrages d’Inga jusqu’à 8. Par ordonnance présidentielle, l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga a été instituée pour matérialiser ce projet. La première étape est Inga 3 basse-chute avec une capacité de 4800Mw, avant de passer à Inga 3 haute-chute. Les travaux pour sa construction devront s’étendre sur une période de 5 à 7 ans et se ponctuer sur 7 phases. De ces 4800Mw, 2500 seront vendus à l’Afrique du Sud selon les clauses d’un traité conclu entre la RD-Congo et le pays de Mandela, entré en vigueur le 20 mars 2015. 1300Mw seront conduits vers l’industrie minière de l’ex-Katanga et 1000Mw à la Société nationale d’électricité -SNEL- pour usage domestique. USD 12 milliard, c’est la bagatelle qu’il faudra débourser pour la construction de ce barrage.
Laurent OMBA
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