Vrai ou faux, il importe de creuser dans l’histoire électorale de la RD-Congo. Au cours de la cérémonie d’installation du comité de la Ligue des jeunes du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie -PPRD-, dimanche 24 novembre, Henri Mova Sakanyi a lâché une bombe: «Que personne ne vous trompe que Shadary avait perdu la présidentielle 2018. C’est l’une de nos stratégies». Mova a évoqué le jeu de cartes qui a été joué. «Est-ce vous êtes convaincus qu’il avait perdu? A partir d’aujourd’hui, il faudra reprendre nos habitudes d’installer le parti partout. Les cellules de base. Il ne faut pas vous endormir. Il ne faut pas qu’il y ait de divisions entre vous. Bérets verts, bérets rouges, réveillez-vous. La bataille n’est pas finie. La force du parti c’est sa jeunesse. C’est l’une de nos stratégies», a-t-il ajouté. Les propos tenus par Henri Mova Sakanyi, cadre du PPRD et ancien vice-Premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, ont provoqué un tollé sur la toile. Mova aurait-il pesé les conséquences qui découleraient de sa déclaration qui viennent une fois de plus mettre de l’huile au feu? «Les déclarations d’Emmanuel Shadary et le Prof Henri Mova sont une sorte de terreur à laquelle les Congolais doivent résister tout en luttant pour le changement effectif du système de gestion», a réagi Nathan Mugisho sur son compte Twitter. Un autre internaute, Jean-Claude Katende, activiste des droits de l’homme, se demande: «toutes les déclarations du PPRD en rapport avec les élections de 2018 visent quoi finalement?». A l’analyse de ces propos d’Henri Mova, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- aurait publié de faux résultats. N’empêche. Si Shadary avait gagné la présidentielle comme le prétend Mova Sakanyi, pourquoi son parti, le PPRD ou sa plateforme politique, le FCC, n’avait-il pas saisi la Cour constitutionnelle comme l’a fait Martin Fayulu, candidat Président malheureux de la coalition Lamuka? La question vaut son pesant d’or. Pendant que Vital Kamerhe a entamé une croisade pour ramener la paix après l’incendie des effigies du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et de son prédécesseur Joseph Kabila à Kolwezi, suivi des propos malvenus de Dunia Kilanga du PPRD et de Jean-Marc Kabund de l’UDPS, les responsables des certains partis politiques livrent au peuple RD-congolais un spectacle désolant. Pourtant, Constant Mutamba, sociétaire du FCC et président de la Nouvelle génération pour l’émergence du Congo -NOGEC-, avait tout récemment «condamné avec véhémence les propos outrageants de Dunia Kilanga à l’endroit du Président Fatshi et invité le PPRD de le sanctionner exemplairement». «Notre autorité morale Joseph Kabila Kabange -JKK- n’a jamais incité quiconque à outrager aussi les autorités légalement investies. Ethique politique», avait-il souligné. Puis: «la NOGEC salue la déclaration du Président Fatshi au sujet de son prédécesseur JKK et de l’avenir de la coalition FCC-CACH. Il a ainsi coupé l’herbe sous le pied. La stabilité est le facteur indispensable de l’investissement. Sagesse, intelligence et maturité». Après les réactions à chaud des internautes, Henri Mova s’est rétracté. «Mes propos ont été dénaturés. J’étais en train de louer le courage du camarade Shadary qui, malgré la défaite, a continué à diriger et a même gagné les élections subséquentes. J’appelais les jeunes à la même abnégation», a-t-il tweeté. Et de renchérir: «j’ai posé la question de savoir si quelqu’un qui a perdu, pouvait avoir l’embonpoint et la prestance de Shadary. J’ai dit que cela relevait de la stratégie de notre chef».
Tino MABADA