Des militants, des femmes et surtout des jeunes du Parti lumumbiste unifié -PALU- ayant appris la convocation d’une réunion du Bureau politique élargie aux Conseillers généraux sous la conduite du secrétaire permanent, Lugi Gizenga, ont assiégé samedi la permanence du parti, perturbant et empêchant la rencontre. Motif: ils réclamaient la présence et l’investiture d’Adolphe Muzito à la présidentielle du 23 décembre 2018 pour le compte de cette grande formation politique. «Sans Adolphe Muzito, pas de réunion», ont lancé ces militants lors d’une manifestation spontanée. Un fait rare et inhabituel. Cette importante réunion a été également programmée, selon certaines sources sûres, pour harmoniser les candidatures à tous les niveaux, y compris la présidentielle.
Ce mouvement de protestation des militants du PALU a contraint le Bureau politique à reporter la réunion, où l’ancien PM Adolphe Muzito était convié, selon certaines sources. Ce report a, une fois de plus, accentué la colère des militants, des femmes et des jeunes, d’autant plus que leur candidat Muzito était en route pour ladite rencontre. «Nous ne comprenons pas pourquoi le dossier du candidat PALU à la présidentielle fait l’objet d’un tabou au niveau du Bureau politique alors que l’option avait déjà été levée depuis 2011 par le Patriarche Antoine Gizenga et réitérée tout récemment?», se sont interrogés les manifestants. Et de préciser: «nous avons notre joker Adolphe Muzito. Pourquoi ne pas l’investiture et nous aligner en ordre de bataille? Ils doivent décider sur la candidature de Muzito. Nous sommes là pour ça».
Pour les protestataires, Adolphe Muzito, populaire chez les militants du PALU, est la seule personnalité du parti du Patriarche Antoine Gizenga pouvant honorablement prendre la course lors de la présidentielle de 2018. Il a exercé les fonctions de Premier ministre de 2008 à 2010, en remplacement d’Antoine Gizenga, ayant démissionné le 25 septembre 2008 pour raison de son âge avancé. «S’il n’est pas investi à la présidentielle alors que c’est lui la personnalité la mieux placée du parti gizengiste, l’implosion du PALU n’est pas à écarter», a prévenu une manifestante, recommandant à Lugi Gizenga de faire preuve de beaucoup de finesse et d’obéir à la base pour sauver l’unité du PALU. Affaibli par l’âge, Antoine Gizenga n’arrive pas à réunir les camps qui se sont créés dans sa formation politique c’est-à-dire le groupe de ceux souhaitant continuer l’alliance avec la Majorité présidentielle -MP- et la frange favorable à une rupture avec la grande plateforme qui soutient le Président de la République Joseph Kabila Kabange, pour s’allier avec les partis de l’Opposition, dont MLC, l’UNC et l’UDPS.
Le deal entre le PALU et Joseph Kabila remonte au second tour de la présidentielle en 2006 et s’est poursuivie en 2011. Le PALU, au nom de la Gauche congolaise, attendait que Kabila et sa Majorité présidentielle puissent soutenir un candidat issu de ses rangs. Une requête que le PPRD et alliés ne digèrent pas. D’où le souhait du PALU de nouer de nouvelles alliances avec d’autres forces politiques. Pour le moment, le PALU, l’UDPS et le PPRD sont considérés comme les partis politiques implantés sur l’ensemble du territoire national.
Christian BUTSILA
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