Après le feuilleton Ronsard Malonda, candidat entérinée par l’Assemblée nationale au terme d’une vive controverse entre les 8 Confessions religieuses mais retoqué par le Président Félix Tshisekedi en juillet 2020, c’est le tour de Denis Kadima, expert électoral de 60 ans porté par l’Église kimbanguiste, de diviser davantage les chefs religieux
Réuni en conférence de presse le 4 octobre, le groupe de 6 conduit par le pasteur Dodo Kamba a accusé le tandem CENCO-ECC de jeter «l’opprobre» sur Denis Kadima, notamment à cause «d’une haine ethnique», précisant que Kadima a été désigné par toutes les 8 Confessions religieuses, demandant au bureau de l’Assemblée nationale de procéder à l’entérinement du spécialiste proposé par les Kimbanguistes. Réponse de berger à la bergère. Trois jours plus tard, soit le 7 octobre, les Catholiques et Protestants ont riposté à l’occasion d’une sortie médiatique commune. À leur tour, ils ont chargé les 6.
Autour de l’abbé Donatien Nshole, ils ont déroulé le rapport global de la plateforme des Confessions religieuses sur la désignation des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, cosigné par le Monseigneur Marcel Utembi et le Révérend André Bokundoa. Dans le processus électoral en cours, signale-t-on dans leur communiqué signé le 6 octobre 2021, l’engagement de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- et l’Eglise du Christ au Congo -ECC- n’a qu’un seul objectif: contribuer à la consolidation de la démocratie par des élections libres, transparentes, inclusives et apaisées. Surtout que le bien-être du peuple RD-congolais en dépend. Les deux Confessions religieuses restent disposées à accompagner la nation RD-congolaise pour gagner le pari des bonnes élections en 2023 et utiliseront tous les moyens légaux, civiques, démocratiques et pastoraux à leurs dispositions pour atteindre cet objectif.
Dans leur communication, les Cathos et les Protestants ont aussi fait quelques recommandations. «En attendant la mise en place du bureau de la CENI, pour éviter un quelconque retard dans le processus électoral, au nom du principe de continuité des institutions, il serait indiqué que l’administration électorale en place s’occupe des préparatifs techniques en vue de faciliter le travail à la nouvelle équipe», ont recommandé la CENCO et l’ECC.
Aux députés nationaux et aux sénateurs, ils ont demandé d’être attentifs et objectifs dans le traitement des dossiers des candidats à la CENI en vérifiant particulièrement la conformité aux articles 10 et 12 de la Loi portant organisation et fonctionnement de la CENI. «Nous invitons le Président de la République, Chef de l’Etat, à jouer son rôle de garant du bon fonctionnement des institutions et de la cohésion nationale afin d’assurer à la nation des élections crédibles, inclusives et apaisées en 2023», ont sollicité les deux Confessions religieuses.
Au peuple RD-congolais, la CENCO et l’ECC ont demandé d’exercer sa souveraineté en barrant légalement la route à toute tentative de prendre en otage le processus électoral par qui que ce soit. Outre les recommandations, les Cathos et Protestants ont préconisé quelques pistes de solution à la crise qui divise les Confessions religieuses. Au nombre de celles-ci, ils ont noté que le présidium a pris plusieurs contacts à plusieurs niveaux dans le but de se retrouver autour d’une même table avec les six autres Confessions religieuses afin d’évoluer sur base d’autres candidats tout aussi valables que de rester figés sur ceux qui les divisent.
«Malheureusement, en dépit des garanties de bonne foi que nous avions données, de ne pas présenter un quelconque candidat, nous avons été butés à un refus catégorique de la part des autres Confessions religieuses. Pour elles, c’est le candidat Denis Kadima ou rien -Annexe 7. Entretemps, le Chef de l’Etat a rencontré séparément le Cardinal Fridolin Ambongo et le Révérend André Bokundoa. Ils ont échangé sur le sujet et une lueur d’espoir de solution était née de ces entretiens», ont expliqué la CENCO et l’ECC.
Et d’ajouter: «comme les choses n’évoluaient pas sur le terrain, le présidium a sollicité une audience auprès du Chef de l’Etat conformément aux articles 68 et 69 de la Constitution du pays pour partager avec lui leurs préoccupations et lui donner la primeur de certaines preuves délicates sur le griefs qui pèsent sur le candidat qui pose problème. Malheureusement, cette audience ne lui a pas été accordée», ont déploré les cathos et les protestants. La balle est maintenant dans le camp de l’Assemblée nationale.
Dorian KISIMBA