Depuis l’avènement de Maurice Tshikuya à sa direction, l’Institut national de préparation professionnelle -INPP- a déjà déversé de centaines de milliers de diplômés sur le marché du travail et contribué à la création de milliers d’emplois directs grâce à ses différents partenariats avec des opérateurs publics et privés. Le manager déborde de projets pour cette fin d’année et les années qui vont suivre. Il veut permettre la création de milliers d’emplois à travers la promotion des micro-entreprises. Au-delà de la formation haut de gamme qu’il assure grâce à l’appui technique des bailleurs, l’INPP prend le pari d’offrir désormais à ses stagiaires en fin de formation l’opportunité de devenir des créateurs d’emplois et des chefs d’entreprises. Sous son leadership, l’INPP a signé mercredi un protocole d’accord avec la banque FINCA et l’Agence Japonaise de coopération internationale -JICA.
Ce partenariat vise essentiellement à encourager l’esprit d’entreprenariat et la création des petites et moyennes entreprises en RD-Congo en vue de lutter contre la pauvreté et réduire sensiblement le chômage des jeunes. La banque FINCA s’est engagée à donner des crédits aux stagiaires ou aux anciens produits de l’INPP afin de les aider à monter leurs propres entreprises au lieu d’être des demandeurs d’emplois.
Ces crédits seront donnés à un prix préférentiel. Contrairement au taux d’intérêt de 17% que la FINCA exige à tous ses autres clients, les stagiaires de l’INPP bénéficieront des taux d’intérêt variant entre 3 et 5%. Pour encourager l’autonomisation de la gente féminine, les entrepreneurs femmes auront jusqu’à 4,5 % de réduction. Les bénéficiaires de ces crédits n’auront pas à donner leurs biens en gage. L’INPP se constitue en caution. Autre avantage de ce crédit: les bénéficiaires auront un délai moratoire de deux mois avant de commencer à rembourser.
De plus, la durée de remboursement ira jusqu’à huit mois. Les frais administratifs sont aussi considérablement réduits. Pour bénéficier de cette offre alléchante, les candidats seront soumis à des critères d’éligibilité. Ils devront tout d’abord prouver qu’ils sont diplômés de l’INPP; remplir les formulaires et ensuite présenter des projets réalistes montés sous la direction de l’INPP. Une fois celui-ci retenu, le candidat sera appelé à suivre une formation en management pour une bonne gestion de son entreprise. Cette formation managériale sera assurée par l’OPEC, un des partenaires au projet. «Ce geste prouve que la RD-Congo est debout. C’est aussi la réponse à l’un des problèmes socioéconomiques dans notre pays, la pauvreté et le chômage. Nous voulons ici capitaliser le potentiel humain pour promouvoir la création d’emplois. Avec ce partenariat, nous venons également de résoudre le problème d’accès aux crédits pour les jeunes entrepreneurs. Ces crédits donnent l’opportunité à nos jeunes stagiaires de créer leurs propres entreprises à moindre coût. Nous voulons nous rassurer qu’après l’INPP, nos stagiaires puissent avoir une occupation et contribuent à la construction de notre pays», a déclaré Maurice Tshikuya.
Et d’ajouter: «Avec ce projet qui entre dans la ligne droite du programme du Chef de l’Etat Joseph Kabila, nous créons ainsi un marché local de création et de consommation des biens et services. Nous allons également créer la richesse nationale».
Tshikuya a, par ailleurs, prévenu que tous les projets ne seront pas retenus. Dans un premier temps, seulement 20 projets seront financés. Et l’argent ne sera pas donné cash. L’INPP assurera l’accompagnement de tous les projets approuvés par ses techniciens. Tshikuya a également indiqué que tant que le crédit ne sera pas totalement remboursé, l’entreprise appartiendra à l’INPP car il ne s’agit pas d’un cadeau mais d’un prêt. «La règle d’or c’est la solvabilité», a-t-il laissé entendre, adressant ses remerciements au Japon qui expérimente pour la toute première un tel projet en vue de l’émergence de la RD-Congo.
A en croire Toshimichi Aoki, représentant résident de la JICA en RD-Congo, ce protocole d’accord entre la FINCA, l’INPP et la JICA, répond au souci majeur de réduire le chômage qui a atteint des niveaux très élevé pour une large partie de la population active, notamment les jeunes qui se trouvent alors trop souvent écartés de la vie sociale et économique. «Tous ceux qui ont le courage d’entreprendre et d’innover, alors qu’ils sont dans des contextes difficiles, il faut avoir l’intelligence de les accompagner et de les soutenir… Nous avons le devoir d’appuyer leurs initiatives, d’encourager leurs projets et leur désir de s’investir car eux également contribueront au relèvement de ce pays», a-t-il fait savoir.
De son côté, la représentante de la FINCA a rappelé que la mission de son institution est de donner des moyens solides aux populations pauvres pour la création d’entreprises durables afin de lutter contre la pauvreté. «Pour combattre la pauvreté, il faut créer la richesse. Et la meilleure façon de le faire, c’est en encourageant la création d’entreprises, sources d’emplois. Nous sommes ravis de participer à ce partenariat pour que les stagiaires de l’INPP puissent créer l’emploi avec leur savoir», s’est-elle flattée.
Abondant dans le même sens, le DG de l’OPEC a estimé qu’il faut susciter dans le chef des RD-Congolais l’esprit d’entreprise. Somme toute, tous ces partenaires se sont engagés à doter les jeunes des capacités et moyens d’entreprendre pour impulser le développement du pays et l’émergence d’une classe moyenne en RD-Congo. Au finish, un appel d’offre a été lancé aux stagiaires conviés à soumettre leurs projets jusqu’au 11 janvier 2016.
Guylain LUZAMBA