Un accord politique a été signé le mois dernier au terme du dialogue politique national, tenu à la Cité de l’Union africaine -UA-, sous la facilitation du Togolais Edem Kodjo. Depuis la signature de cet accord issu de ce forum national auquel n’a pas participé une bonne partie de l’Opposition, les évêques catholiques mènent une mission de bons offices. Ils ont notamment rencontré plusieurs responsables de l’Opposition -du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement dirigé par Etienne Tshisekedi, Mouvement pour la libération du Congo -MLC- de Jean-Pierre Bemba Gombo, incarcéré à la Haye, et autres. Cette frange de l’Opposition qui avait refusé de prendre part à ces assises, accuse le Président Kabila de chercher à prolonger son mandat à la tête du pays au-delà des limites constitutionnelles.
Pour leur part, les Etats-Unis qui participent également à la recherche d’un consensus politique plus inclusif, disent, dans un communiqué rendu public lundi 7 novembre dernier, soutenir les efforts de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO. «Le dialogue inclusif et le respect des principes démocratiques fondamentaux sont cruciaux pour empêcher de nouveaux troubles, sauvegarder les nombreuses années durant lesquelles des gains importants ont été engrangés et garantir un avenir paisible à tous les citoyens RD-congolais», soulignent les Etats-Unis. Ils précisent que les violences tragiques du 19 et du 20 septembre à Kinshasa ont souligné le besoin urgent d’un accord élargi et inclusif sur la date de l’élection présidentielle et sur le leadership de la RD-Congo après l’expiration du deuxième et dernier mandat constitutionnel du Président Kabila, le 19 décembre prochain.
Les Etats-Unis invitent toutes les parties à respecter les principes fondamentaux de la démocratie, à rejeter la violence et à s’abstenir de tout langage pouvant susciter la violence. Ils se disent «profondément préoccupés» par le risque de violences et d’agitation sociale.
Un nouveau cadre en vue d’aplanir les divergences
La CENCO appelle les acteurs politiques à se retrouver dans un autre cadre pour aplanir leurs divergences. Cette structure de l’église catholique a lancé cet appel, jeudi 19 octobre, au cours d’une réunion organisée à Kinshasa. «Il s’avère urgent et nécessaire pour toutes les parties de se retrouver dans un cadre à convenir en vue d’aplanir les divergences pour l’intérêt supérieur de la nation», signifient les membres de la CENCO. Les prélats catholiques jugent impérieux qu’il soit clairement mentionné dans le consensus à trouver que l’actuel Chef de l’Etat ne se représentera pas pour un troisième mandat, conformément à l’article 220 de la Constitution. Pour plus de garantie et de crédibilité de la mise en œuvre des recommandations du consensus à trouver, les membres de la CENCO souhaitent que le Comité de suivi de l’Accord politique du dialogue conclu le 18 octobre 2016 soit renforcé par une présence active de l’ONU.
Les évêques catholiques souhaitent également que les acteurs politiques mettent en œuvre les moyens afin de réduire la période transitoire pour qu’elle ne dépasse pas l’année 2017. Pour eux, les attributions du Parlement, du gouvernement et de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- doivent être formulées en termes précis, contraignants et péremptoires au cours de ce processus électoral.
CENCO prend acte des résolutions du dialogue
Les évêques catholiques affirment prendre acte des résolutions du dialogue politique national. «Bien que la CENCO ait suspendu sa participation pour manque d’inclusivité, elle en a cependant encouragé la poursuite des travaux du dialogue en faisant des recommandations par souci du respect de la Constitution et en vue d’un large consensus. Nous prenons acte des résolutions issues de ces assises qui peuvent contribuer au dénouement de la crise», déclarent les membres de la CENCO. Par ailleurs, ils regrettent que malgré la tenue de ce forum national, les acteurs politiques RD-congolais n’arrivent pas à accorder leurs avis à deux mois de la fin du mandat constitutionnel de l’actuel Chef de l’Etat. «Les acteurs politiques ne réussissent pas encore à se mettre d’accord pour trouver des solutions pacifiques et consensuelles à la crise socio-politique qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes et qui risque de plonger notre pays dans le chaos», préviennent-ils.
Tino MABADA
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