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Enrôlement des électeurs : Patrick Muyaya choqué par l’absence des témoins des partis politiques

Il n’est décidément pas du genre à dormir sur ses lauriers. Le député national Patrick Muyaya a profité de la période de vacances parlementaires pour s’imprégner de l’évolution des opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs lancée depuis le 28 mai 2017 à Kinshasa. Dans ce cadre, il a effectué pendant une tournée dans différents centres d’inscription d’électeurs avec ses équipes, puis en compagnie du président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Corneille Nangaa.
Il ressort de ce travail de terrain quelques constats. Le plus frappant, à en croire cet élu de la Funa, est l’absence des témoins des partis politiques dans les centres de la CENI. «Ma plus grande tristesse pendant ma tournée dans les centres d’inscription. Je n’ai vu aucun témoin des partis politiques», a-t-il fait savoir. Pour Muyaya, il y a nécessité que les partis politiques envoient des observateurs régulièrement. «Comment on va s’assurer de la crédibilité du fichier si on ne voie pas ce qui est en train d’être fait? Nous sommes tous très suspicieux. Nous soupçonnons, nous dénonçons. C’est bien beau de le faire, mais il faut aller sur terrain. Je voudrais bien exhorter les partis politiques, y compris le mien, à déployer le maximum de témoins sur place pour voir comment ces opérations se déroulent. La présence d’observateurs peut être un facteur d’encouragement, un facteur pour lutter contre la tricherie si elle peut être planifiée», a-t-il souligné. Pragmatique, l’élu de la Funa a fait que les partis politiques devraient s’intéresser davantage au processus d’enrôlement, plutôt que de se focaliser sur d’autres enjeux qui sont aussi importants: le partage du pouvoir, l’application intégrale de l’accord,… «L’enrôlement c’est la seule chose qui n’a pas été remis en cause», a-t-il lâché.
La campagne: «Par les urnes, pour les urnes et avec les urnes»
Derrière un silence qui est loin d’être synonyme de léthargie, le député Patrick Muyaya réfléchit déjà à sa réélection. Il sait que cela passe forcément par les élections et donc par un enrôlement massif de son électorat en amont. «Je suis élu de Kinshasa. J’ai des ambitions pour demain et je compte sur mes électeurs. Je souhaite que les électeurs se mobilisent davantage», a-t-il signifié. Ainsi, il a annoncé le lancement prochain de la campagne dénommée «Par les urnes, pour les urnes et avec les urnes». En fait, l’élu de la Funa est d’avis que c’est à travers les urnes que les RD-Congolais apporteront le changement voulu. Un mois après le lancement des opérations d’enrôlement, l’on compte 1, 64 million d’enrôlés. Si le rythme se maintenait, Kinshasa aurait 3 millions d’électeurs. Ce qui est en dessous des estimations de la CENI.
Autres constats
En outre, le député Patrick Muyaya a énuméré quelques constats qu’il a pu faire dans les différents centres d’inscription où il est passé. Il y a notamment un important engouement de la population dans les lieux d’enrôlement, seulement ceux qui y viennent sont souvent impatients, soit parce qu’ils doivent aller au boulot, soit faire autre chose. A cela s’ajoute le fait que peu de Kinois connaissent bien leurs les chefferies, les territoires, villages ou même provinces d’origine. Autre hic: la maitrise des outils techniques par les agents commis à l’enrôlement. «La vérité est que les outils techniques requièrent un certain temps. Je crois que pour ce premier mois qui vient de se passer, les opérateurs n’ont pas été à la hauteur, ils n’ont pas été les meilleurs par rapport au temps prévu. Globalement, le constat que je fais est qu’il y a une forte mobilisation. Il y a la lenteur, il y a pas assez de machines, il y a des difficultés que nous-mêmes les électeurs créent», a relevé Muyaya. Et d’exhorter les RD-Congolais: «lorsque vous allez vous enrôler, vous trouvez une file, mais faites comme on fait quand vous allez prendre le bus TRANSCO. Ne cherchez pas à donner 1. 000 FC ou 2000 FC à quelqu’un. C’est ça qui occasionne les troubles». Ce député national a insisté sur le fait que chacun des RD-Congolais doit s’approprier le processus d’enrôlement.
Hugo Robert MABIALA

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