Jeudi 4 mai 2017, vers 14 heures un huissier de justice accompagné d’une escouade des policiers ont fait irruption dans ces installations. Tout le personnel de l’Union nationale des travailleurs du Congo, tous ceux qui y exercent le petit commerce dans les boutiques logées dans cette parcelle ainsi que tous les visiteurs ont reçu l’instruction formelle de vider les lieux illico presto
Le monde du travail est en ébullition. Deux centrales syndicales de grande notoriété vivent à couteaux tirés depuis plusieurs années. La Confédération syndicale du Congo -CSC- et l’Union nationale des travailleurs du Congo -UNTC- n’émettent plus sur la même longueur d’ondes. A la base de leur différend, l’occupation du siège social de l’UNTC situé sur l’avenue Kasa-Vubu non loin de l’Hôpital général de référence, ex-Mama Yemo. Ces deux centrales se disputent en effet la propriété de cette parcelle occupée par la pionnière des centrales syndicales depuis 1967.
Selon des sources concordantes, la CSC détiendrait des titres de propriété du siège social de l’UNTC. Pour tirer la situation au clair et permettre au vrai propriétaire d’en obtenir jouissance, l’affaire a été portée devant les Cours et Tribunaux. Jeudi 4 mai 2017, vers 14 heures un huissier de justice accompagné d’une escouade des policiers ont fait irruption dans ces installations. Tout le personnel de l’UNTC, tous ceux qui y exercent le petit commerce dans les boutiques logées dans cette parcelle ainsi que tous les visiteurs ont reçu l’instruction formelle de vider les lieux illico presto.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Des jeunes désœuvrés ont été mis à contribution pour faire évacuer tout le mobilier des bureaux -tables, chaises, armoires- ainsi que divers dossiers. Tous ces effets de l’UNTC et toute la documentation ont été entassés au bord de l’avenue Kasa-Vubu devant la station de vente de carburant et se trouvent ainsi exposés aux intempéries.Certains dirigeants de l’UNTC trouvés sur place ont parlé d’un acharnement et indiqué que la vague est venue de loin. Une première fois, un huissier de justice a tenté de réaliser cet exploit. Il en a été dissuadé suite à l’intervention du Procureur général de la République. Le siège de l’UNTC est présentement occupé par les forces de l’ordre. C’est une première dans l’histoire du syndicalisme en RD-Congo où l’UNTC se fait ainsi défénestrer par une autre centrale syndicale née pratiquement dans le cadre du pluralisme syndical déclenché par le discours du Maréchal Mobutu du 24 avril 1990. Jusqu’au moment où nous couchons ces lignes, nos efforts tendant à obtenir le son de cloche des responsables de la CSC, se sont avérés vains.
Tino MABADA