C’est depuis 1984 que les RD-Congolais -ex-Zaïrois de la deuxième République- ont reçu leurs dernières cartes d’identité nationale et, depuis 2006, c’est la carte d’électeur qui fait office de carte d’identité provisoire. 40 ans après, les RD-Congolais possèdent leurs cartes d’identité nationale sécurisées. L’Office national d’identification de la population -ONIP- a procédé, le vendredi 26 avril 2024, au cours d’une cérémonie à Kinshasa, précisément au ministère de l’Intérieur, à la reprise de l’opération d’octroi de la carte d’identité, début de l’identification de masse après la pause suite aux élections de décembre 2023. Cet événement a été marqué par la présence de plusieurs personnalités de haut rang dont le président de la Cour constitutionnelle et le 1er président de la Cour de cassation, ainsi que des patrons des médias.
«Nous avions commencé depuis le 30 juin de l’année dernière, avec la remise de la carte au premier RD-Congolais d’entre nous, le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Aujourd’hui, c’est la reprise de l’identification de masse», a fait savoir Stanislas Kenza, Directeur général intérimaire de l’ONIP. Et de préciser: «nous avons repris après avoir marqué une pause lors des élections, laissant aussi le temps d’importer les matériels afin que nous puissions faire ce que nous faisons aujourd’hui». Au cours de la cérémonie, Stanislas Kenza a également signalé qu’il y aura une autre pause après cette nouvelle opération, «pour reprendre, sans arrêt, à la première semaine du mois de mai».
«Nous sommes fiers de posséder une carte d’identité…»
Quelques autorités politiques et patrons de maisons de presse invités y ont reçu, sur place, ces documents dont le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta. Au sortir des bureaux de l’ONIP, ce haut magistrat a souligné que cette carte d’identité octroie aux RD-Congolais non seulement leur droit mais également leur dignité au niveau national et international.
«C’est un sentiment de fierté parce que si je prends le domaine qu’est le mien, quand nous parlons de l’état de droit, cela se fonde aussi sur l’identification nationale. Donc avoir une pièce d’identité pour aller voter mais qui vous identifie entant que RD-Congolais. C’est un droit que le RD-Congolais n’a pas pu jouir depuis plusieurs années», s’est exprimé le numéro 1 de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta. Et de poursuivre: «aujourd’hui, ce n’est plus un rêve, mais une réalité et nous entrons dans une nouvelle marche de dignité, non pas seulement nationale mais aussi internationale. Et je crois que c’est un motif de reconnaissance pour tout RD-Congolais même si pendant un certain temps les RD-Congolais sont devenus tellement extravertis qu’ils ne savent pas ce qui est bien pour eux. Combien ont pu parler en bien de ce processus… Nous avons beaucoup critiqué même sans fondement alors que ce qui peut faire en sorte que nous soyons réellement ce grand peuple, c’est reconnaître les résultats de notre lutte et de cette recherche de dignité et de confirmation».
Pour sa part, le premier président de la Cour de cassation, Élie Léon Ndomba, s’est dit satisfait, félicitant le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour avoir permis, 40 ans après, aux RD-Congolais de posséder une carte d’identité. «Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être identifiés, de nous dire qu’on est RD-Congolais. Coup de chapeau à tous ceux qui ont travaillé dans le projet. Chaque RD-Congolais aura un numéro unique d’identification», a souligné Élie Léon Ndomba.
Quelques conditions d’octroi de la carte d’identité
Presque tous les invités d’honneur ont exprimé leur soutien total à cette initiative, soulignant son rôle dans la promotion de la bonne gouvernance. Ils ont également salué les efforts déployés par l’ONIP pour garantir que chaque citoyen RD-congolais obtienne facilement sa carte d’identité dont l’opération de masse débute d’ici peu. Par ailleurs, le Directeur général intérimaire de l’ONIP, Stanislas Kenza, a rappelé quelques conditions d’octroi de la carte d’identité, notamment être de nationalité RD-congolaise, être porteur d’une pièce d’identité -une carte d’électeur, ou un passeport ou encore un permis de conduire. «Ceux qui ne seront pas en possession des pièces d’identité, seront obligés d’apporter trois témoins déjà identifiés par l’ONIP», a-t-il précisé.
Validation de 10 ans
L’opération va débuter dans un premier temps dans les communes pilotes de Bandalungwa, Lingwala, Limete et de la N’sele, et plus tard dans huit autres communes, avant les 12 restantes. Le DG ai Stanislas Kenza a également fait savoir que l’opération d’octroi des cartes d’identité sera programmée dans des provinces après la clôture de celle de Kinshasa. Il a par ailleurs relevé que l’ONIP et la Centrale électorale RD-congolaise avaient travaillé ensemble, dans le cadre de la mutualisation de l’opération d’identification et d’enrôlement.
Une opération qui a été arrêtée pendant l’organisation des élections, selon ce gestionnaire, qui a enfin précisé que la carte d’identité actuellement délivrée aux RD-Congolais aura une validation de 10 ans. La carte d’identité, dotée de technologies avancées, est conçue pour garantir l’authenticité et la fiabilité des données des citoyens. D’ores et déjà, la RD-Congo va disposer d’un fichier général et fiable, répondant aux besoins de l’efficacité de gestion de sa population et de la sécurité du territoire national. Conçue par la firme internationale IDEMIA, cette carte pour citoyen est sécurisée grâce à la technologie de gravure laser Lasink.