Sacré Inioki Lamfel, sénateur élu du Kwilu, a élargi le cercle de l’Union sacrée de la nation -USN- en s’alignant, sur demande de sa base et par «conviction intime», derrière la «nouvelle manière de conduire les affaires de l’Etat», prônée par le Président Félix Tshisekedi. Il a confirmé son adhésion à l’USN à la faveur d’un entretien avec la consoeur Solange Ntumba. «En énumérant les valeurs sur lesquelles il fallait s’appuyer et la vision programmatique résultant des problèmes identifiés pendant les consultations, j’avais l’impression que le Président Fatshi parlait de ce qui a toujours constitué mes propres préoccupations et qui m’a déterminé à faire la politique. J’étais intimement convaincu de la démarche présidentielle depuis le début. Il s’agit avant tout de l’Union sacrée et je me prénomme Sacré», a expliqué l’élu des élus du Kwilu. Et de poursuivre: «je n’avais plus à tergiverser dès lors que ma base du Kwilu et du territoire d’Idiofa avait marqué sa préférence pour l’USN en m’enjoignant à l’unanimité de prêter main forte au Président Fatshi. J’espère que vous êtes au courant de la liesse populaire dans la cité d’Idiofa depuis la confirmation de mon atterrissage à l’USN».
A la surprise générale vous êtes enfin membre de l’Union sacrée. Qu’en est-il?
Pourquoi enfin? Je suis membre de l’Union sacrée au même titre que tous les collègues qui ont accepté d’accompagner la vision du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi qui avait sollicité la requalification de la Majorité parlementaire afin de rencontrer rapidement les aspirations de la population de qui il a reçu mandat pour améliorer leurs conditions de vie. Le Chef de l’Etat avait plutôt l’impression que l’ancienne majorité FCC-CACH devenait une pesanteur pour la réalisation de ses promesses électorales.
Une impression qui a été confirmée par l’ensemble des couches socio-politiques lors des consultations nationales pendant près d’un mois. Il fallait une rupture avec la manière de gérer la République afin d’apporter au peuple le changement qu’il attendait. Et comme la plupart de mes collègues, j’ai pris mes responsabilités pour faire évoluer les choses dans la bonne direction. Voilà tout.
Mais votre adhésion est intervenue en retard, soit après la signature et le succès des pétitions contre les membres du bureau Thambwe?
Il n’y a aucun retard madame. Ma décision de m’aligner sur la vision du Chef de l’Etat était déjà prise, notamment après ses discours du 23 octobre, 6 décembre et 14 décembre 2020. Le premier d’entre les RD-Congolais était très explicite sur la manière dont il entendait désormais conduire les affaires de l’Etat dans l’intérêt du «peuple d’abord».
En énumérant les valeurs sur lesquelles il fallait s’appuyer et la vision programmatique résultant des problèmes identifiés pendant les consultations, j’avais l’impression que le Président Fatshi parlait de ce qui a toujours constitué mes propres préoccupations et qui m’a déterminé à faire la politique. On fait la politique pour améliorer le quotidien de la population, pas pour le statu quo. J’étais intimement convaincu de la démarche présidentielle depuis le début. Il s’agit avant tout de l’Union sacrée et n’oubliez pas que je me prénomme Sacré -rires.
Un homme politique a toujours besoin du temps nécessaire pour mûrir ses choix. En ce qui me concerne, je n’avais plus à tergiverser dès lors que ma base du Kwilu et du territoire d’Idiofa avait marqué sa préférence pour l’Union sacrée en m’enjoignant à l’unanimité de prêter main forte au Président Fatshi, leur beau-père. La fille aînée de notre Président de la République à nous tous, Madame Fanny Tshisekedi, a épousé un originaire de mon village natal. Avais-je vraiment la possibilité de voguer à contre-courant de la volonté de ma base et de mes propres convictions? Je ne pense pas.
J’espère que vous êtes au courant de la liesse populaire dans la cité d’Idiofa depuis la confirmation de mon atterrissage à l’Union sacrée. Je leur avais promis que mon choix se fera en accord avec leurs intérêts et c’est désormais chose faite. Tout dépend maintenant de la forme à donner à cette adhésion qui a obéi à une stratégie très simple.
Quelle est cette stratégie?
N’oubliez pas que la session de septembre 2020 a été clôturée le 15 décembre 2020, un jour seulement après le discours du Président de la République sur l’état de la nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès. Le temps était aux discussions en interne pour savoir comment donner une suite favorable à l’Union sacrée de la nation. Pendant ce temps, à la chambre basse, les lignes commençaient déjà à bouger avec les pétitions concluantes contre le bureau Mabunda.
Sur ces entrefaites, certains députés nationaux se sont laissés aller à des aveux fantaisistes sur la perception des pots de vin à la signature des pétitions. Je n’ai jamais cru à ces révélations d’autant plus que je ne vois pas le Président de la République corrompre les élus nationaux pour obtenir leur adhésion à une vision aussi salutaire pour leurs propres électeurs. Je reste par contre convaincu que ces déclarations saugrenues avaient pour finalité de jeter insidieusement le discrédit sur la nouvelle majorité parlementaire en la faisant passer aux yeux de l’opinion comme une bande de corrompus et de prébendiers.
Je suis élu d’une province, le Kwilu, où les gens sont très allergiques aux antivaleurs, et surtout à l’achat de conscience. Pour me hisser au-dessus de tout soupçon, j’avais résolu de ne pas dissimuler mon adhésion à l’Union sacrée derrière la signature des pétitions comme cela s’était passé à l’Assemblée nationale, mais plutôt de m’assumer seul devant ma conscience et devant l’histoire. Ma stratégie consistait en cette démarche simplifiée auprès de l’informateur qui avait reçu mission d’identifier la majorité parlementaire. Et tout s’est passé comme prévu. Il n’y a donc aucun retard. Je ne suis pas un ouvrier de la onzième heure. Loin s’en faut.
Vous êtes réputé très proche des caciques de l’ancien régime, est-ce que cela n’expliquerait-il pas votre conversion à la dernière minute?
Aucunement. Les proches de l’ancien régime sont ceux qui ont eu à assumer des responsabilités importantes au sein des institutions. Avant d’être élu sénateur, je n’étais que simple avocat. Rien à voir avec le cercle de décideurs auquel vous faites allusion. Sinon j’aurais été appelé à gérer dans la mesure où je n’en manquais pas les compétences requises.
Je suis de ceux qui sont venus à l’Union sacrée le cœur léger contrairement à ceux qui ont la conscience chargée pour avoir trempé dans les antivaleurs décriées par le Chef de l’Etat. L’Union sacrée de la nation n’est pas une blanchisserie pour ceux qui ont des comptes à rendre aux RD-Congolais. Ils seront certainement rattrapés par la justice malgré leur adhésion opportuniste.
Quant à nous autres, qui avons les mains propres, l’occasion nous est enfin offerte de donner le meilleur de nous-mêmes aux côtés du Chef de l’Etat qui lui aussi a des mains propres. Voilà pourquoi dans l’Union sacrée, le sénateur Sacré se sent comme un poisson dans l’eau. C’est clair comme l’eau de roche.
Propos recueillis par Solange Ntumba