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Me Didier Kondo: «l’investiture de Kadima ouvre la voie à la tenue des scrutins et chasse l’ombre du prétendu glissement»

Scrutins en 2023 en RD-Congo. Me Didier Kondo Pania, porte-parole général de 4 Interfédérales de l’UDPS/Tshisekedi y croit. Il justifie sa position par l’investiture du nouveau bureau de la CENI, espère en la volonté ferme de son président Denis Kadima «d’organiser des élections crédibles, libres, démocratiques, transparentes et apaisées dans le respect des délais constitutionnels». Dans une interview accordée à «AfricaNews» mardi 02 novembre, il affirme que nulle par la loi électorale et celle portant organisation de la CENI ne mentionnent que le président de la CENI doit provenir d’une autre tribu que celle du Chef de l’Etat. Il invite tout le monde à ne pas céder à la manipulation mais à se préparer aux élections. Entretien.  

Comment réagissez-vous à l’investiture du nouveau bureau de la CENI dirigé par Denis Kadima et qui promet aux RD-Congolais des élections crédibles, démocratiques, transparentes et apaisées en 2023?

Je crois à l’organisation de ce genre d’élections car Dénis Kadima Kazadi a su démontrer de quoi il est capable en matières électorales pour avoir supervisé l’organisation des élections dans plusieurs pays sans qu’il y ait de casses et de contestations à l’issue desdites élections. C’est le cas notamment au Soudan, pays qui était en guerre pendant plusieurs années. Depuis ces élections, le pays y était revenu. Or, aujourd’hui, Denis Kadima est dans son pays. S’il promet de mieux faire, c’est pour donner la paix au peuple RD-congolais, lui assurer des bons résultats qui ne feront pas objet de contestation à l’issue des élections.

L’investiture de Denis Kadima est contestée et dénoncée par la CENCO, l’ECC, Lamuka, le FCC et même Ensemble pour la République, car il lui est reproché d’être proche du Chef de l’Etat -NDLR: Luba comme Tshisekedi. Leur crainte n’est-elle pas fondée quand on dit que ces liens tribaux pourraient jouer en faveur de l’actuel Président à la prochaine présidentielle?

Il y a un adage français très populaire qui dit: «Lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse de rage. Même si en soi il n’a pas de rage». En RD-Congo, la loi électorale et celle portant organisation et fonctionnement de la CENI ne disent pas que le président de la CENI doit être d’une autre tribu que celle du Chef de l’Etat. En 2011, nous avions le Président Joseph Kabila à la tête du pays et le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la CENI, ils étaient tous deux les Baluba du Katanga -Balubakat- du même village de surcroit. Et aucun religieux ni acteur politique n’avait soulevé ce problème d’appartenance tribale entre le Chef de l’Etat et le président de la centrale électorale. Mais pourquoi soulever cette question tribale aujourd’hui? Dire que Denis Kadima est frère à Félix Tshisekedi sans en donner une seule preuve. Tous les Baluba sont-ils frères de l’actuel Président? Tout cela est un discours vain, dépourvu de tout fondement. Etant au service des impérialistes, ils cherchent comment répondre à leur volonté en divisant les RD-Congolais. C’est tout, il n’y a pas autre chose. Nous sommes dans un pays démocratique, l’heure n’est pas encore à l’organisation des élections puisque la loi électorale dit que l’électorat est convoqué 90 avant le jour du scrutin. Mais le mandat de Tshisekedi est en cours. C’est curieux de constater que les gens s’acharnent sur l’organisation des élections 3 ans avant la fin du mandat du Président actuel. Cet acharnement cache quelque chose. Tout homme de valeur doit reconnaitre ses erreurs et les Confessions religieuses le savent très bien. Elles étaient 8 et 6 ont désigné Kadima, elles doivent s’incliner sur base de leur charte qui, en défaut de consensus, prévoit le vote. 

Une marche est projetée pour ce samedi 6 novembre car le camp de la contestation estime que l’investiture du Bureau Kadima est un forcing de la part du Chef de l’Etat. Ne craignez-vous pas de troubles et surtout la rupture avec le régime?

Je vais vous dire que c’est même une insulte à notre peuple. Le Chef de l’Etat dans tout ce processus-là n’intervient qu’au niveau de l’investiture après avoir reçu la liste venant de l’Assemblée nationale et précisant que telle ou telle autre personnalité a été désignée à tel poste par sa composante. Kadima n’a pas été désigné par le Président Tshisekedi mais plutôt par les six Confessions religieuses, exceptées la CENCO et l’ECC.

Nous avons tous suivi comment une commission paritaire a été mise en place à l’Assemblée nationale pour vider cette question car les Confessions religieuses y ont déposé deux PV. Celui de six Confessions ayant voté en faveur de Kadima et celui de l’ECC et la CENCO évoquant le manque du consensus. Cette commission a fait son travail et la plénière a décidé. Où est le forcing là-dessus car le Chef de l’Etat a été saisi en bonne et due forme par le bureau de l’Assemblée nationale.

D’ailleurs, lui-même dans un message à la nation a expliqué les raisons l’ayant poussé à investir le nouveau bureau de la CENI. Pour notre part, nous n’avons pas peur de marches car nous avons passé 37 ans à mener des actions citoyennes pour réclamer l’Etat de droit mais non pas pour réclamer le partage des postes avec le régime en place. Ceux qui projettent la marche veulent le dialogue. Mais ils doivent attendre l’organisation des élections car l’investiture de Kadima ouvre un boulevard à la tenue des scrutins dans notre pays et nous éviter le glissement dont ils accusaient faussement le Président Tshisekedi. 

Quelle votre réaction aux propos du speaker de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, à la base de l’entérinement du bureau Kadima, décourageant les organisateurs des marches estimant qu’elles ne produiront rien et les invitant au dialogue?   

Les conseils du président Mboso ne sont mauvais car ces marches sont convoquées d’une manière irrégulière étant donné que les institutions de la République ne refusent pas d’organiser des élections. Cette marche ne se justifie pas car le bureau de la CENI a été mis en place pour juste organiser des élections. Souvenez-vous que lors de son passage à l’Est du pays, le Chef de l’Etat, répondant à une des questions de votre collègue journaliste, avait dit que, si Martin Fayulu a des propositions à faire sur les réformes électorales, il est député nationale et n’a qu’à aller le faire à l’Assemblée nationale. Mais pas dans la rue comme ils veulent le faire aujourd’hui, en dehors des institutions. Cette marche ne donnera pas de résultats. Lorsque notre population était contre la désignation de Ronsard Malonda, elle l’a manifesté aussitôt que son nom a été entériné à l’Assemblée nationale. Ce qui n’a pas été le cas pour Denis Kadima. Dites-moi depuis que le nouveau bureau de la CENI a été investi par le Chef de l’Etat, quelle est cette population qui a contesté? Il n’y a que de leaders politiques et sociaux assoiffés du pouvoir qui ont décidé de concocter de plan de déstabilisation de la CENI pour obtenir le dialogue et se retrouver dans les institutions qui donnent de la voix. N’oubliez pas que dans une de ses sorties médiatiques, l’abbé Nshole, secrétaire général de la CENCO, avait dit qu’en 2023, il faut qu’il y ait alternance à la tête du pays, oubliant que celui qui est au pouvoir aujourd’hui a droit à un second mandat. Nous comprenons que c’est la tête de Félix Tshisekledi à la tête du pays qui les dérangent. Mais Tshisekedi a été élu, pourquoi combattent-ils aujourd’hui le bureau de la CENI, institution chargée de l’organisation des élections en RD-Congo pour permettre aux RD-Congolais de se choisir leurs dirigeants à tous les niveaux? 

Quel message adressez-vous au peuple RD-congolais en ce moment?

Je demande à notre peuple de soutenir les actions du Chef de l’Etat en vue d’amorcer le développement de notre pays et surtout de prier afin que Dieu puisse lui donner la force de surmonter toutes embuscades dressées devant lui et réaliser ainsi son programme de gouvernance en faveur de ce peuple.  

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