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La MP et la Dynamique de l’Opposition dans la rue ce jeudi

Si la plateforme Majorité présidentielle entend élever sa voix pour soutenir la tenue du dialogue national, la Dynamique, une aile de l’Opposition qui s’oppose audit dialogue se propose de dénoncer les massacres des civils à Beni et Lubero ainsi que l’arrêt de la Cour constitutionnelle qu’elle accuse d’avoir accordé la possibilité à Joseph Kabila de rester au pouvoir au-delà de 2016
La journée du jeudi 26 mai sera consacrée à deux grandes marches politiques. L’une initiée par la Dynamique de l’Opposition conduite par Vital Kamerhe et l’autre par la Majorité présidentielle. A voir les forces protagonistes en présence, il y a de quoi réfléchir deux fois. L’opinion craindrait l’affrontement, sinon le débordement de part et d’autre. Une situation qui conduirait à des conséquences graves. A cette période des tractations politiques intenses, les esprits sont surchauffés. La tenue du dialogue national inclusif sous la médiation d’Edem Kodjo est très critiquée. Entretemps, l’UDPS, accusée à tort ou à raison de retarder ledit dialogue a entamé des consultations avec le camp du refus. Après avoir rencontré les membres du G7, les délégués de l’UDPS ont tourné les yeux vers ceux de la Dynamique. Pendant ce moment, la Dynamique de l’Opposition a annoncé lundi à Kinshasa sa descente dans la rue ce jeudi pour dénoncer les massacres des civils à Beni et Lubero et s’opposer à l’arrêt de la Cour constitutionnelle qu’elle accuse de consacrer le maintien de Joseph Kabila à la tête du pays au-delà de 2016. Pour sa part, la Majorité présidentielle se jette à l’eau et entend également marcher ce même jeudi pour apporter son soutien au dialogue national. L’affront de la rue est lancée.
C’est un jeudi mouvementé auquel l’opinion assistera ce 26 mai sur l’ensemble du territoire national. Les marches politiques pacifiques annoncées revêtent chacune d’un caractère significatif pour son organisateur. Le combat pour la démocratie trône à la tête de chacune de l’initiative. Actuellement, le climat politique est tendu en RD-Congo. Le respect des délais constitutionnels, l’organisation des élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées qui doit passer impérativement par l’identification et l’enrôlement de nouveaux majeurs requièrent un consensus. Une situation qui fait appel à l’organisation d’un politique inclusif pour réunir autour d’une même table tous les protagonistes censés élaborer une feuille de route en vue de mettre fin à la crise politique actuelle. A la crise politique s’ajoutent également des questions d’ordre sécuritaire, social et économique.
Pour dire son ras-le-bol, la Dynamique de l’Opposition politique, sous la houlette de Vital Kamerhe, ancien speaker de l’Assemblée nationale et président national de l’Union pour la nation congolaise -UNC-, a annoncé sa marche pacifique ce jeudi 26 mai. A en croire Vital Kamerhe, qui évoquait la question lundi dernier à Kinshasa au cours d’un point de presse, ladite marche a pour mobile de dénoncer les graves violations des droits de l’homme à l’Est de la RD-Congo, notamment à Beni, Lubero et Rutshuru, où des populations civiles sont massacrées par les rebelles ougandais des ADF. Non seulement la Dynamique condamne ces massacres, elle décrie également l’arrêt de la Cour constitutionnelle rendu dernièrement en interprétation de l’article 70, 103 et 105 de la Constitution ainsi que d’autres articles dépendant de ces premiers. Pour la Dynamique, cet arrêt favoriserait Joseph Kabila, actuel président de la RD-Congo qui restera au pouvoir au-delà des délais constitutionnels, donc au-delà de 2016. La Dynamique accuse aussi le pouvoir en place d’avoir créé des conditions non orthodoxes pour ne pas organiser des élections en violation de la Constitution. La mobilisation est en cours.
Pour sa part, la Majorité présidentielle -MP- n’entend pas laisser le passage libre à ses adversaires politiques. Selon les propos tenus par Ramazani Shadari, président du groupe parlementaire PPRD à l’Assemblée nationale et cadre de la MP, sa plateforme sera également dans les rues ce jeudi à Kinshasa pour apporter son soutien sans faille à l’organisation du dialogue national inclusif. Comment ça se passera-t-il si jamais les manifestants de deux camps se rencontreraient dans la rue? La question vaut son pesant d’or. Quitte aux services de défense et sécurité d’encadrer les manifs. Souvent, les manifestations de l’Opposition à Kinshasa et à l’intérieur du pays finissent par les bars de fer avec la police.
Actuellement, l’Opposition est divisée quand à l’organisation du dialogue. Une frange dont l’UDPS soutient ce dialogue et une autre dont la Dynamique s’y oppose. Alors que le facilitateur désigné par l’Union africaine -UA-, le togolais Edem Kodjo est à Kinshasa pour la tenue dudit dialogue, il y a blocage. C’est ainsi que les délégués de l’UDPS favorable au dialogue ont entamé des consultations avec le camp du refus. Après avoir rencontré les membres du G7, composé des transfuges de la MP, les hommes de Tshisekedi vont aussi à la rencontre des membres de la Dynamique. On tend peut-être vers l’unification de l’Opposition à la veille de la tenue de ce grand rendez-vous national.
Octave MUKENDI            
 

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