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Rachel Malondo: «Le principe de la présomption d’innocence est consacré par notre code pénal»

Elle est encore étudiante en L2, Faculté de Droit, à l’Université de Kinshasa -UNIKIN. Elle s’applique bien et affirme être formée par les éminents professeurs, spécialistes en Droit dans ses divers domaines, à savoir: Wane Bameme, Manadi Nkusu, Ngumbi Tasoki et les autres. Rachel Malondo, 26 ans, livre ses impressions sur la présomption d’innocence en droit RD-congolais. Elle n’apprécie pas la manière dont les non-initiés qui ne sont pas un tribunal jugent et condamnent, verbalement et à travers les médias sociaux, des personnes présumées commettre telle ou telle autre infraction. Dans un entretien avec «AfricaNews», elle affirme qu’en droit RD-congolais, toute personne accusée d’un crime est présumée innocente jusqu’à ce qu’un tribunal puisse établir ou non sa culpabilité. Entretien. 

Mme Rachel Malondo, pensez-vous que la réputation d’une personne accusée d’un crime en RD-Congo est préservée?

Bonjour Mr. le journaliste. Le respect d’une personne accusée est lié au principe de la présomption d’innocence qui est un fondement essentiel du droit pénal, et qui garantit que toute personne accusée d’un crime est considérée comme innocente jusqu’à preuve du contraire. Dans notre pays, en République démocratique du Congo, ce principe est inscrit dans la Constitution et les lois pénales qui reflètent l’engagement de la RD-Congo envers les droits de l’homme et les normes internationales.

Que dit ce principe de la présomption d’innocence en droit positif RD-congolais?

En RD-Congo, la présomption d’innocence est consacrée par plusieurs textes juridiques. D’abord, la Constitution de la République. Notre Constitution garantit le droit à un procès équitable et stipule que toute personne accusée est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par un jugement définitif. A part la Constitution, il y a le Code pénal et le Code de Procédure pénale. Ces deux textes renforcent ce principe en établissant des procédures qui respectent les droits de la défense et en interdisant les condamnations sans preuve suffisante.

Mais pourquoi le législateur n’a pas voulu introduire la présomption de culpabilité?

Le choix du législateur RD-congolais de ne pas instituer la présomption de culpabilité peut être motivé par plusieurs raisons. Primo, la protection des droits fondamentaux. Ici, la présomption d’innocence est un droit fondamental reconnu par les instruments internationaux, comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Adopter une présomption de culpabilité irait à l’encontre de ces normes et pourrait exposer l’État à des critiques internationales. Secundo, l’équilibre entre la sécurité et la justice. A ce niveau, le législateur peut craindre qu’une présomption de culpabilité ne mène à des abus, à des arrestations arbitraires ou à des violations des droits humains. En maintenant la présomption d’innocence, il s’agit d’assurer un équilibre entre la nécessité de lutter contre la criminalité et le respect des droits individuels.

Peut-on faire confiance en la justice RD-congolaise?

La confiance est essentielle dans le système judiciaire. La présomption d’innocence contribue à renforcer la confiance du public. Je demande tout simplement aux RD-Congolais de cesser à ternir l’image d’une personne accusée d’un crime dans les médias sociaux en dehors du verdict de la justice.

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