Coordonnateur national du regroupement politique Le changement en marche -LCM-, allié privilégié de l’UDPS/Tshisekedi, Me John MbayaNtita, se réjouit de la nomination de l’informateur par le Chef de Etat pour identifier la nouvelle majorité parlementaire. Il est également content que le bureau d’âge ait convoqué la session extraordinaire dès le mardi 5 janvier pour, entre autres poursuivre la pétition contre le questeur adjoint ainsi qu’élire et installer le nouveau bureau de l’Assemblée nationale. Déjà, il prédit la défaite du Front commun pour le Congo -FCC- s’il présentait des candidats à la succession de bureau Mabunda et accorde toutes les chances à l’Union sacrée pour la nation. Entretien.
Comment réagissez à la déclaration du Front commun pour le Congo -FCC- accusant le Président Tshisekedi d’avoir créé une crise artificielle pour instaurer la dictature au sommet de l’Etat en recherchant une majorité parlementaire en pleine législature?
Nos amis du FCC ont tout faux. Comment les sociétaires du FCC qui prétendaient avoir la majorité parlementaire dans les deux chambres -Sénat et Assemblée nationale-, diriger à 99% les institutions provinciales et les territoires, avec 70% au gouvernement Ilunkamba et 100% dans les entreprises du Portefeuille de l’Etat pouvaient-ils contrecarrer l’action du Chef de l’Etat, de surcroit leur allié qui les protégeait contre beaucoup d’abus qu’ils ont commis dans ce pays? Ils ont fait une mauvaise lecture de la situation, affichant la mauvaise foi contre le Chef de l’Etat et ce dernier a usé de la sagesse et de ses prérogatives constitutionnelles pour rompre une coalition qui lui était hostile et se frayer une nouvelle majorité parlementaire. Il n’y a pas eu violation de la Constitution. C’est conforme à nos lois.
Le Chef de l’Etat ne s’est pas limité là. Il a encore nommé un informateur en pleine législature pendant que le Premier ministre n’a pas encore démissionné ni n’a été déchu. Voudrait-il défier le FCC?
Nullement! Le Président de la République fait son travail. Quand il a constaté que ses alliés n’étaient sincères avec lui et qu’ils bloquaient ses actions, il l’a dit clairement au peuple. Ce qui se passe n’est qu’une suite logique de sa politique en faveur du peuple. Au début de la législature, le camp de Joseph Kabila s’est déclaré être majoritaire au Parlement au nom du FCC. C’est ainsi que le Chef de l’État, de bonne foi, a cru en leur volonté de travailler en coalition. Hélas! Il a été dupé, au point d’évoquer «des humiliations qu’ils a supportées».
Le FCC n’est pas un regroupement politique reconnu au ministère de l’Intérieur. C’est une plateforme électorale autant pour le Cap pour le changement CAP. Tout le monde réclamait la nomination de l’informateur. Voilà que les bénéficiaires de la majorité non confirmée par un informateur ont mal joué la carte politique en faisant voler en éclats la coalition FCC-CACH et provoquant la nomination d’un informateur. La désignation de Modeste BahatiLukwebo comme informateur est conforme aux lois. N’en déplaise au FCC! Ils vont apprendre à faire de la bonne politique et non celle des coups bas.
Le fait que le Chef de l’Etat ait réuni, entre autres les députés FCC ayant adhéré à l’Union sacrée pour la nation, n’est-ce pas là sa politique de débauchage décriée par son ancien allié le FCC?
Le Président Tshisekedi n’applique pas la politique de débauchage. Il a été élu sur base d’un programme de gouvernance au suffrage universel direct. Les députés nationaux ont été également élus au suffrage universel direct. Pour bien appliquer son programme, le Président de la République avait besoin d’une majorité parlementaire acquise à sa cause, car le Premier ministre est issu de cette majorité.
Cependant, l’ancien régime a gardé tous les postes au niveau national et provincial. Félix Tshisekedi, élu Président de la République, s’est retrouvé sans majorité. C’est ainsi qu’il a négocié la coalition. Puisque ses alliés dans la coalition préparaient déjà son échec pour récupérer le pouvoir, lui mettant les croques-en-jambes, il a demandé aux députés qui aiment le peuple de s’aligner derrière lui. Il a encore la latitude de dissoudre le Parlement pour se taper cette majorité. Mais il ne l’a pas fait à cause de plusieurs difficultés auxquelles le pays fait face.
Les députés qui ont compris qu’ils ont été élus par le peuple et non pour défendre un individu, ont adhéré à la vision initiative. Le FCC peut-il encore insinuer que Félix Tshisekedi a débauché Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba? Loin delà. L’heure est grave et appelle à l’unité autour du Chef de l’Etat.
Pour s’assurer de sa nouvelle majorité, le Président a réuni, le dimanche 3 janvier, 309 députés, le bureau d’âge ainsi que l’informateur qu’il a nommé. Est-ce pour leur donner la ligne de conduite à suivre?
Avec ces 309 députés nationaux ayant répondu présents à cette rencontre, le Chef de l’Etat peut compter sur eux car ils sont majoritaires. C’est ainsi qu’il leur a rappelé l’enjeu politique de cette rencontre, précisant que la RD-Congo est à un tournant dont les élus nationaux sont les acteurs principaux. Il a saisi cette occasion pour dire aux députés nationaux issus du FCC ayant rejoint l’Union sacrée de ne pas se sentir gênés face aux chantages de leur ancienne famille politique.
Le bureau d’âge a convoqué la session extraordinaire pour, entre autres élire et installer le nouveau bureau de l’Assemblée nationale. L’Union sacrée pourrait-elle damer les pions au FCC qui a fait le rappel des troupes et se prépare à remplacer Mabunda par un cadre de son camp?
Sans tomber dans les travers ni le satisfecit, la déchéance du bureau Mabunda, la dissolution de la coalition FCC-CACH et la nomination de l’informateur ont rapproché Félix Tshisekedi du peuple RD-congolais. Du fait qu’il a le soutien du peuple, des leaders socio-politiques et de 309 élus nationaux, ce qu’il a la majorité parlementaire. Le FCC serait battu s’il présentait des candidats au perchoir de l’Assemblée nationale. Je vous assure qu’avec cette nouvelle majorité, le Chef de l’Etat va répondre positivement aux attentes des RD-Congolais en 2021.
Propos recueillis par Octave MUKENDI