Ce lundi 27 mars, c’est le jour prévu pour la clôture des discussions
qui se tiennent depuis près de 4 mois au Centre interdiocésain à
Kinshasa. Cependant, les nouvelles ne sont toujours pas bonnes, ces
discussions placées sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale
du Congo -CENCO- piétinent, alors que les élections attendent
toujours. Sur cette question, sortie une fois de plus de son silence,
le vice-ministre de l’Energie, Willy Mishiki, a tiré à boulet rouge
sur la CENCO. Au cours d’une émission diffusée dimanche 26 mars sur
«Radio 50», le transfuge du Rassemblement des forces politiques et
sociales acquises au changement a indiqué haut et fort que ce qui se
passe aujourd’hui au Centre interdiocésain est une distraction. A l’en
croire, il serait irresponsable d’affirmer que le vrai problème en
RD-Congo serait la mise en application de l’Accord du 31 décembre
2016. «Il est une vraie distraction aujourd’hui de croire que le vrai
problème de ce pays, c’est la mise en exécution de l’Accord de la
Saint Sylvestre, parce que ledit Accord est déjà conflictuel en soit,
d’autant plus qu’il y a une bonne partie de la classe politique et
sociale de notre pays qui n’a pas été associée à cet Accord».
«Comment pouvez-vous comprendre dans un pays sérieux qu’une ASBL, la
CENCO, traine dans la rue toute une nation? Comment expliquez-vous
qu’une ASBL soit invitée à une réunion du Conseil des sécurités?
Pourquoi on veut toujours donner l’impression à la Communauté
internationale qu’il n’y a aujourd’hui que l’Eglise catholique qui
peut résoudre le problème alors que nous avons de centaines d’autres
confessions religieuses. Ça donne une frustration! Aujourd’hui, au
niveau des confessions religieuses, des conflits attendent la CENCO.
C’est une bombe à retardement. Lorsque les autres confessions
religieuses vont se réveiller demain, on va encore dire que Willy
Mishiki est prophète de malheur, non! Cela est en train d’arriver…
Mais pourquoi personne ne se pose la question sur la légitimité de la
CENCO par rapport aux discussions de la Cité de l’Union africaine», a
lancé Willy Mishiki. Pour cet ancien membre du Rassemblement des
forces politiques et sociales acquises au changement, intervenant dans
une émission sur «Radio 50», les participants aux négociations du
Centre interdiocésain ne s’intéressent plus à l’organisation des
élections en décembre 2017 comme prévue par l’Accord du 18 octobre. Il
estime que ces parties prenantes s’occupent par contre du partage des
postes ministériels. «Lorsque vous examinez toutes les discussions,
vous comprendrez que 95% de discussions qui se font à la CENCO
aujourd’hui, portent sur le partage du pouvoir. On se souci très peu
des élections alors que l’objectif des pourparlers était de voir
comment mettre en place le calendrier électoral pour que les
RD-Congolais se choisissent des dirigeants qui pourraient demain les
amener aux élections», a-t-il relevé.
Aucune attention sur l’organisation des élections
Condamnant hermétiquement les discussions sous l’égide des évêques
catholiques, Willy Mishiki a lâché: «ce qui se passe aujourd’hui au
Centre interdiocésain est une distraction». Il a ensuite rassuré que
le peuple RD-congolais souhaite aller aux élections en vue de rétablir
une nouvelle légitimité. «La paix ne pourra jamais venir par
l’application dudit Accord. Le fait d’attribuer aux gens des postes,
ne résoudra aucun problème RD-congolais. La résolution du problème de
notre pays passe uniquement et exclusivement par le rétablissement
d’un ordre politique nouveau. Et cet ordre ne peut venir que par la
voie des élections», a-t-il renseigné. Le vice-ministre a affirmé
qu’on le qualifie de prophète simplement parce qu’il passe beaucoup
son temps à examiner la situation actuelle du pays. «On me surnomme
prophète, mais c’est par expérience parce que nous examinons les
choses. C’est également par rapport à ce qui se passe à la CENCO.
Cette histoire de la CENCO est une pire distraction. Dans cette
allure, ils vont continuer comme ça jusqu’à ce qu’on va se réveiller à
la fin de l’année, rien n’est fait», a souligné Mishiki. Il a ainsi
remis en cause l’inclusivité acquise de l’Accord du 31 décembre. Pour
lui, il n’y aura jamais d’inclusivité autour de la problématique de la
gestion de transition et que ce n’est que l’organisation des élections
libres et transparentes qui peut mettre tout le monde d’accord et
ramener la paix sur toute l’étendue de la République.
Schilo TSHITENGA
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