Les chefs de missions des pays membres de l’UE accrédités en RD-Congo ont publié, samedi 8 avril, une déclaration four tout mettant en garde, d’une part l’Opposition pour éviter tout débordement dans sa marche prévue ce lundi 10 avril et, d’autre part la Majorité présidentielle, appelant les forces de l’ordre à éviter toute utilisation disproportionnée de la force
Dans la résolution de la crise politique qui sévit en RD-Congo, l’Union européenne -UE- souffre le chaud et le froid. Ses prises de position ne sont pas claires tant elles n’appuient pas ouvertement un camp ou un autre. On comprend bien, car il s’agit là de la position prise par les diplomates. Le langage diplomatique est un langage assez réconciliant publiquement mais offensif dans les coulisses. Par rapport à la situation qui prévaut en RD-Congo, l’Union européenne a rendu publique sa déclaration samedi 8 avril. Elle brandit des menaces en soulignant que des sanctions individuelles seront prises contre les acteurs politiques RD-congolais qui se rendraient coupables de provocation, des violation des droits de l’homme et d’obstruction à l’application de l’Accord du 31 décembre 2016, censé amener le peuple aux élections pour élire ses nouveaux dirigeants. Qui de l’Opposition ou de la Majorité l’UE soutiendrait-elle? Analyse de la déclaration.
En accord avec les chefs de missions des pays membres de l’Union européenne -UE- accrédités en RD-Congo, la délégation de l’UE a publié une déclaration samedi 8 avril axée sur la situation en RD-Congo dans laquelle elle souffre le chaud et le froid. Il s’agit là d’une déclaration four tout mettant en garde, d’une part l’Opposition pour éviter tout débordement dans sa marche prévue ce lundi 10 avril et, d’autre part, la Majorité présidentielle, appelant les forces de l’ordre à éviter toute utilisation disproportionnée de la force.
«En vue de la tenue des manifestations prochaines annoncées par une partie de l’Opposition, l’UE rappelle que le droit de manifester pacifiquement est le corollaire de tout processus politique. Elle demande à tous les acteurs de tout faire pour éviter les débordements et invite les autorités à garantir le respect de l’espace public et à éviter l’utilisation disproportionnée de la force par les responsables du maintien de l’ordre», peut-on lire dans cette déclaration.
Au demeurant, l’UE dit suivre la situation de près en partenariat avec les pays de la région et les autres membres de la Communauté internationale. Et de poursuivre: «en référence à ses conclusions du 6 mars 2016, elle -UE- rappelle à tous les responsables politiques et aux membres des forces de sécurité que des nouvelles mesures restrictives individuelles pourront être adoptées contre ceux qui seraient responsables de graves violations des droits de l’homme, inciteraient à la violence ou qui feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique et respectueuse de l’aspiration du peuple RD-congolais à élire ses représentants».
A la lumière de cette menace d’imposer des sanctions, l’opinion se demande: Qui de l’Opposition ou de la Majorité l’UE soutiendrait-elle? Une prise de position qui n’est pas claire, car quand on sait que sous d’autres cieux, les mêmes Occidentaux s’affichent clairement soit en faveur de l’Opposition soit en celle de la Majorité au pouvoir. Il n’y a qu’en RD-Congo où ils jouent au ping-pong. Dès l’entame de la déclaration, l’UE, tout en prenant «note du discours du Président Kabila, suivi de la désignation d’un nouveau Premier ministre, contrairement à la lettre et à l’esprit de l’Accord du 31 décembre 2016», affirme aussi qu’elle «observe le manque de consensus sur cette nomination et marque sa grande inquiétude à ce sujet».
Pour elle, le rétablissement d’un large consensus national pour un gouvernement mandaté pour les élections avant la fin de l’année est au cœur dudit Accord. L’UE dit appuyer pleinement la nouvelle Résolution 2348 adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU priant toutes les parties prenantes en RD-Congo de mettre en œuvre sans délai l’Accord du 31 décembre 2016, en toute bonne foi et dans son intégralité. Entretemps, le Président Joseph Kabila, après l’échec de la signature de l’arrangement particulier par les délégués au dialogue au Centre interdiocésain, a déjà porté son choix sur Bruno Tshibala Tshishimbi, issu de l’aile du Rassemblement Olenghankoy, pour former le nouveau gouvernement.
Octave MUKENDI
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