L’influence exercée par un individu sur d’autres individus parce que ces derniers lui reconnaissent une compétence,
une stature, une personnalité, un statut, un parcours et un combat particulier… L’ancien Premier ministre a atteint cette dimension à laquelle il ajoute l’aspect communication et formation en échangeant, depuis un certain temps, des informations avec les différentes couches sociales, désormais associées au débat et à l’exercice démocratiques ainsi qu’à l’apprentissage de la gouvernance adaptée à la réalité actuelle… Le public le lui rend bien dans un sondage
L’influence exercée par un individu sur d’autres individus parce que ces derniers lui reconnaissent une compétence, une stature, une personnalité, un statut, un parcours et un combat particulier… Adolphe Muzito, l’ancien Premier ministre, a atteint cette dimension à laquelle il ajoute l’aspect communication en échangeant, depuis un certain temps, des informations avec les différentes couches sociales, désormais associées au débat et à l’exercice démocratiques.
L’opinion publique lui en sait gré. En témoigne la meilleure cote accordée à ses tribunes populaires à l’issue du dernier sondage de l’Institut Les Points. Au terme de cette enquête, l’Université populaire a arraché la palme du forum politique le plus prisé en 2015 en glanant, à elle seule, 58% des suffrages. Elle distance de très loin les autres forums de la spécialité organisés l’année dernière: les congrès du PPRD et de l’AFDC de Modeste Bahati, ex-æquo avec 9% de vote.
Muzito, le technocrate, ça ne suffit plus. L’ancien Premier ministre s’est découvert une nouvelle vocation: celle d’un tribun doublé de leader engagé à montrer la voie à la population via des débats de fond et des échanges citoyens dans le cadre des tribunes populaires. La mayonnaise prend inexorablement. L’Université populaire, la marque de fabrique d’Adolphe Muzito, séduit. Elle a récolté un franc succès en 2015 au point de se hisser au premier rang des forums politiques organisés l’année dernière. La pertinence des thèmes y abordés et la qualité des débats suscités ont forcé l’admiration et le public lui a attribué le plus grand score à l’issue de la récente enquête réalisée par Les Points: 58% des suffrages. Moralité: Muzito monte en puissance, il tisse sa toile et marque son territoire. Son nouveau visage est attrayant. En dépit de l’effet néfaste dont a été victime l’ancien ministre du Budget, notamment sa suspension du PALU, le travail abattu est salué par la population.
A en croire les sondés, les tribunes populaires de Muzito transcendent les clivages politiques en privilégiant uniquement l’intérêt de la Nation. «En ce sens, elles -les tribunes- contribuent suffisamment à la promotion de la démocratie représentative et pousse le peuple RD-congolais à devenir davantage acteur du jeu démocratique», a expliqué Fréderic Panda, Directeur général de l’Institut Les Points. Puis, percutant: «les sondés considèrent l’Université populaire comme une véritable école de démocratie et d’apprentissage de la gouvernance adaptée à la réalité actuelle et la seule structure à s’occuper de la formation de la population».
Crise des leaders? Crise d’innovations? Les tribunes populaires, l’Université populaire à Kinshasa. Notamment dans les districts de Tshangu, Funa, Lukunga et Mont-Amba, dans les amphithéâtres des universités et instituts supérieurs de la capitale, devant un public hétéroclite, des milliers de personnes assises pour écouter Muzito. L’orateur parle politique, économie, social, enjeux de l’heure et enjeux futurs. Il partage son expérience, critique l’action de sa Majorité et la sienne propre en faisant des propositions constructives et des projections. Les bloc-notes se noircissent, les androïdes enregistrent. Un nouveau style. Une nouvelle approche. Un nouvel objectif. Les populations prennent goût. L’initiative, elle, fait tache d’huile.
Pour les Kinois, les autres tribunes organisées pendant la même période ont été d’ordre purement politique et n’ont servi qu’à des intérêts partisans, essentiellement le renforcement des capacités idéologiques des cadres des formations politiques. Logique que le public n’ait pas pu retenir grand-chose de ces rencontres et ne les ait pas non plus bien cotées.
L’écart très profond entre l’Université populaire de Muzito et ses poursuivants directs se justifie donc: le congrès du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement -PPRD- à la FIKIN et celui de l’Alliance des forces démocratiques pour le changement -AFDC- n’ont amassé que 9% des suffrages, chacun. Ces derniers, de par leur caractère exclusif, ont moins intéressé la population et n’ont pas contribué à l’amélioration de leurs capacités à accompagner les institutions dans la gestion des affaires publiques. Leur nature purement politique et l’homogénéité des participants en sont aussi pour quelque chose.
En dépit de l’engouement qu’il a suscité, le congrès du MSR, un ancien parti de la majorité passé à l’Opposition, n’a pas non plus échappé à cette logique. Il a engrangé 5% et pointe ainsi à la quatrième position. Le Congrès de l’ARC du mois de novembre 2015 tire la queue des forums classés avec 2% pour n’avoir servi qu’à renforcer le divorce entre Olivier Kamitatu et la Majorité présidentielle. Tous les autres forums des partis politiques n’ont pu récolter 2% et ne sont de ce fait pas classés. 15% des personnes approchées par ce sondage ont préféré s’abstenir.
AKM
Laurent OMBA
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