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UDPS: les ambitions du tandem Tshibala-Loseke

Le président délégué de l’Union pour la démocratie et le progrès social – UDPS/Tshibala-, a tenu, jeudi 28 décembre 2017 à l’hôtel Africa dream à Kinshasa, son premier point de presse depuis sa désignation par l’autorité morale Bruno Tshibala pour diriger le parti. Face aux médias, Tharcisse Loseke a démontré que le congrès tenu dernièrement sous l’égide de Bruno Tshibala revêt de toute sa légitimité et fait part des ambitions du duo qu’il forme avec la nouvelle autorité morale du parti. «La jurisprudence interne et l’article 19 alinéa 2 du statut de l’UDPS constituent la disposition statutaire ayant permis de convoquer le congrès», a-t-il fait savoir. Pour lui, il était impérieux, après la mort du président Etienne Tshisekedi, que le parti procède à l’élection d’un nouveau président, comme l’indique l’article 26 des statuts de l’UDPS. «A ceux qui pensent que la succession du président Etienne Tshisekedi devrait se faire autrement, nous leur disons que l’UDPS, parti qui a vu mourir au combat de milliers de combattants, ne peut pas accepter une succession dynastique à sa tête», a souligné le président délégué de l’UDPS/Tshibala.
 
Lors de sa toute première sortie médiatique, jeudi 28 décembre à Kinshasa, Tharcisse Loseke, président délégué de l’UDPS/Tshibala, a clarifié l’opinion sur des questions essentielles de l’heure concernant le fonctionnement de son parti. Pour le président délégué, leur congrès a été organisé conformément à la jurisprudence interne ainsi qu’à la logique de l’article 26 des statuts de l’UDPS stipulant qu’ «en cas de décès, de démission, d’empêchement définitif, d’expiration de mandat ou d’interdiction d’exercer les fonctions du président du parti, un directoire composé du président en exercice de la Convention démocratique du parti, du secrétaire du parti et du président de la Commission électorale permanente du parti assurent l’intérim pour un délai ne dépassant pas  30 jours au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès en vue de l’élection du nouveau président du parti. Les décisions pendant l’intérim doivent être prises par consensus». Tharcisse Loseke a noté que le directoire étant du reste incomplet lors du décès du président Etienne Tshisekedi, il s’est posé un problème de fonctionnement. «Avec cette situation d’inapplicabilité de cet article 26, le parti était devenu ingouvernable non seulement à cause de l’absence de deux autres membres du directoire, mais surtout par le fait que les décisions à prendre étaient dépourvues d’un consensus impératif. Ce qui signifie que toutes les décisions prises par Jean Marc Kabund sont nulles. La seule possibilité qui restait pour le parti était de convoquer le conclave comme instance d’habilitation pour convoquer le congrès dont l’initiative a été prise de la base au sommet du parti», a-t-il expliqué.
A l’en croire, la succession du président Etienne Tshisekedi ne devrait pas se faire autrement: l’UDPS, parti qui a vu mourir au combat de milliers de combattants, ne peut pas accepter une succession dynastique à sa tête. Bruno Thsibala a été élu démocratiquement comme successeur d’Etienne Tshisekedi, et est devenu l’autorité morale de l’UDPS suite à ses fonctions actuelles de Premier ministre. Il a désigné Tharcisse Loseke pour diriger le parti. Et actuellement, le parti est en train de s’employer à la mise en œuvre des résolutions issues du congrès extraordinaire. «Nous sommes à pied d’œuvre pour parachever la mise en place de nos structures en vue de placer l’UDPS en ordre de bataille. Nous avons salué la publication du calendrier électoral, et la promulgation de la loi électorale par le Chef de l’Etat. La torpeur qui s’est installée après la mort du président Tshisekedi est terminée. Nous avons maintenant un parti débout et prêt à affronter les échéances électorales», a-t-il rassuré.
Des faits qui confortent Tshibala à la tête de l’UDPS
Selon le président délégué de l’UDPS, Bruno Tshibala et Etienne Tshisekedi sont les deux combattants qui ont résisté jusqu’au bout face à la dictature de Mobutu. Tous les autres fils du pays qui avaient commencé la lutte avec eux, ont soit déserté le parti, soit courbé l’échine devant la dictature à l’époque. En 1994, après le conclave de Bondeko qui avait occasionné la révision des statuts élaborés en clandestinité, le parti a été obligé de recourir à ce conclave pour vider les divergences majeures qui existaient entre Fréderic Kibassa Maliba et Etienne Tshisekedi. «C’est Bruno Tshibala à l’époque qui fut chargé de mener des démarches de réconciliation entre les deux personnalités pour sauver le parti. Malheureusement, les conditions posées par Kibassa Maliba exigeant que la rencontre entre lui et Etienne Tshisekedi se fasse en terrain neutre, n’avaient pas permis l’aboutissement heureux de cette médiation de Bruno Tshibala. C’est en ce moment là qu’il a été amené à prendre effet et cause pour Etienne Tshisekedi pour devenir son éminence grise jusqu’au moment où la mort du président Thsisekedi vienne séparer les deux combattants», a-t-il rappelé. Et de renchérir: «Il importe de signaler que tout ce qui a été signé en son temps par Etienne Tshisekedi était toujours inspiré et concerté avec  Bruno Tshibala depuis des années». Un autre fait significatif est que Tshibala avec qui Tshisekedi avait décidé la révision des statuts de 2013, était devenu cosignataire de ces statuts qui  régissent aujourd’hui le parti.
Poursuite du processus de réconciliation
Le congrès extraordinaire auquel tous les membres du parti de l’intérieur et de l’extérieur ont répondu nombreux, avait comme thème: «l’unification, la redynamisation et la revitalisation du parti». Selon Tharcisse Loseke, à présent,  tous leurs objectifs ont été atteints mais ils poursuivent les efforts de réconciliation. «Aujourd’hui, nous estimons avec modestie que 70% des membres du parti sont à la ligne que nous avons tracée», a-t-il soutenu.
Au cours de cet échange avec la presse, le président délégué de l’UDPS/Tshibala a également abordé d’autres sujets. Quant à l’affaire du notaire de Matete, Tharcisse Loseke a indiqué que personne de son parti n’a exercé une pression quelconque sur le notaire qui, par ailleurs, a notarié sans ambages les statuts de l’UDPS/Tshibala en date du 16 décembre 2017. En ce qui concerne le la récupération de l’immeuble abritant le siège de l’UDPS sur 10ème rue Limete/résidentielle, il a fait savoir que ce siège appartient à l’UDPS et non à un individu. «Nous connaissons bien l’origine des fonds ayant servi à l’achat de ce bâtiment. Nous savons qui en détient les titres. Nous finirons par avoir ce siège, mais pour le moment, nous sommes préoccupés à parachever les structures du parti», a-t-il expliqué. La marche du 31 décembre n’a pas été en reste. Tharcisse Loseke a dit ne pas soutenir cette initiative du CLC du fait que les objectifs de cette marche ne sont pas clarifiés. «Il est temps pour nous de nous concentrer sur les élections. Le calendrier électoral a été publié, la loi électorale vient d’être promulguée par le Chef de l’Etat, et l’Accord a été bel et bien appliqué. Ne perdons pas le temps. Tout incident majeur qui surviendrait lors de cette manifestation risquerait de retarder la tenue effective des élections», a conseillé le président délégué de l’UDPS/Tshibala.

Olitho KAHUNGU  

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