Le DG ai Kirumba donne une nouvelle alerte et envisage «la négociation avec l’INPP, l’ONEM, l’INSS et la DGI pour différer et échelonner tous les paiements dus avec l’objectif d’obtenir à terme une subvention du gouvernement pour les apurer; suspension des engagements de nouveaux agents permanent et mise en place d’une sous-traitance de gestion des journaliers»
Les choses vont de mal en pis à la société Transports au Congo -TRANSCO. Cette entreprise qui aurait dû être le fleuron de l’ère Matata, montre des signes d’essoufflement juste la veille du départ du Premier ministre. Dans sa dernière lettre datée du 20 octobre 2016, son Directeur général a.i, Michel Kirumba Kimuha, a annoncé à sa hiérarchie que la situation financière de l’entreprise affiche depuis quelques mois des soldes de gestion négatifs -hors carburant et amortissement. La situation s’est détériorée davantage en septembre avec un solde négatif de l’ordre de FC 358 724 199, 75, soit environ USD 300.000. Ces chiffres inquiétants viennent corroborer le précédent courrier du DG a.i. daté du 30 septembre qu’il a adressé au PM Matata Ponyo, lui rappelant les risques de faillite que courrait la société. Aujourd’hui, les dés semblent jetés. A en croire Kirumba, la direction de la société a déjà anticipé des actions pour entamer «la douce descente de TRANSCO aux enfers».
Qui l’eut cru! Il y a juste 3 ans et 4 mois, le 30 juin 2013, les RD-Congolais vivaient en direct sur la Radiotélévision nationale congolaise -RTNC- le lancement en grande pompe des bus TRANSCO par le Président de la République Joseph Kabila. Un ouf de soulagement pour ces populations de Kinshasa qui, depuis, dépensent seulement 500 francs sur le trajet UPN-Gare centrale ou Victoire, par exemple. Mais, tout cela risque de changer parce que TRANSCO n’a pas conjuré le sort de STK, OTCZ, SOTRAZ, City Train ou GESAC.
TRANSCO est aux abois. C’est son DG a.i. Michel Kirumba Kimuha, qui sonne le tocsin. Le 20 octobre, dans une missive adressée au ministre des Transports et voies de communication Justin Kalumba avec ampliation au Premier ministre -qui plus est son beau-frère-, mais pas au Chef de l’Etat -suspect!-, Kirumba rappelle une fois de plus: «nous tirons la sonnette d’alarme face à la situation financière de TRANSCO qui affiche depuis quelques mois des soldes de gestion négatifs -hors carburant et amortissement- et pour ce mois de septembre, il est de l’ordre de FC 358 724 199, 75 soit USD 3. 119. 340 et ce, conformément aux prévisions du Business Plan».
Puis: «Ainsi, en attendant la réunion de travail préconisée à ce sujet avec les experts du ministère, nous avons anticipé avec quelques actions suivantes pour entamer la douce descente de TRANSCO aux enfers».
Il a dit douce descente aux enfers? Kirumba a visiblement un certain don pour la poésie, mais cela ne diminue en rien les chocs. Parmi les actions entamées, le DG a.i. cite «la négociation avec l’INPP, l’ONEM, l’INSS et la DGI pour différer et échelonner tous les paiements dus avec l’objectif d’obtenir à terme une subvention du gouvernement pour les apurer; suspension des engagements de nouveaux agents permanent et mise en place d’une sous-traitance de gestion des journaliers».
Plus grave, TRANSCO se voit contraint de réduire ses effectifs des agents sédentaires au profit des agents du réseau qui produisent réellement. En clair, l’entreprise procèdera -si ce n’est pas déjà fait- au licenciement d’un grand nombre parmi le personnel administratif afin d’alléger la masse salariale et d’autres obligations. Aussi, a-t-elle décidé de la suspension des certaines activités relativement couteuses telles que le balayage des bus aux terminus.
Autre action entamée, la mise en place d’une prime de performance pour les agents de réseau afin de booster les recettes.
Cette lettre de Kirumba vient en fait confirmer ce qu’il a signalé dans sa correspondance du 30 septembre et qu’«AfricaNews» a publié en facsimulé dans sa livraison série II n°1296 parue le vendredi 28 octobre 2016 dans l’article intitulé: «Le directeur général Kirumba alerte le chef du gouvernement/ Un courrier annonce la faillite de TRANSCO». Dans celle-ci, Kirumba a déploré le fait que les dépenses mensuelles obligatoires de TRANSCO se sont élevées à environ USD 2.100.000 et les recettes mensuelles ont avoisiné à peine USD 1.800.000. «Si malgré nos efforts de supprimer certaines dépenses, la même pression de charge continue, en janvier 2017, nous ne serons plus capables de payer les salaires et ça sera le début des tensions sociales et la ruine de TRANSCO», avait prédit le DG a.i. Kirumba
Hugo Robert MABIALA
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