
La tension est à son comble entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Kinshasa a affirmé, en Conseil des ministres et à l’issue d’une réunion du Comité de sécurité, que des soldats rwandais mèneraient des opérations directement sur son sol. Photos et vidéos à l’appui, deux soldats RDF capturés dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, ont été présentés aux médias. La République démocratique du Congo est donc passée à une étape supplémentaire, à en croire les informations de «RFI», après avoir accusé ces derniers jours le Rwanda de soutenir les rebelles du M23.
De son côté, Kigali est revenu sur son refrain favori, accusant carrément les FARDC de connivence avec les FDLR, un groupe armé dans le collimateur du Rwanda. Mais à ce désaccord diplomatique, se greffent désormais les accusations politiques internes. L’Opposition, le FCC notamment, a entrepris de bousculer le régime de Félix Tshisekedi, accusé d’être en grande partie responsable de la crise actuelle.
Selon le Front commun pour le Congo, si le M23 a repris les combats dans l’Est, «c’est à cause des négociations entamées il y a 3 ans pour la réinsertion et le rapatriement de ses meneurs».
À ce propos, Marie-Ange Moshebekwa, la députée nationale et membre du Bureau politique et du Comité de crise du FCC, a été tranchante au micro de la même radio. «Le FCC dénonce la gouvernance chaotique, irresponsable et sans vision du président Félix Tshisekedi et de son gouvernement, gouvernance dont cette guerre est la triste conséquence. Le FCC exige du Félix Tshisekedi et de son gouvernement des explications claires sur les accords militaires et économiques signés avec le Rwanda, l’Ouganda et le Kenya. Les actes du gouvernement frisent la complicité avec les ennemis de notre nation et les acteurs de la balkanisation de la RD-Congo», a-t-elle lancé.
Puis: «À aucun moment l’ancien président Joseph Kabila n’a conclu des accords secrets avec ces pays et, aujourd’hui, le peuple RD-congolais voit ce qui se passe. Il y a eu des accords non seulement économiques mais également sécuritaires qui ont été conclus qu’on refuse de publier jusque-là».
Tino MABADA