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Tanganyika: Une pétition initiée contre le gouverneur Richard Ngoy

Les jeunes de l’association «Parlement débout sans tabou» -PDST- de la province du Tanganyika ont initié une pétition contre le gouverneur Richard Ngoy, afin de demander son départ pacifique et immédiat de l’Exécutif de leur province. Trois ans après la création de cette nouvelle entité politico-administrative issue du démembrement du Katanga, ces jeunes constatent que le décollage de cette province traine le pas. Ils estiment que le gouvernement provincial du Tanganyika n’a aucune vision dans le sens d’aider sa population. Ces jeunes réunis au sein du PDST évoquent l’insécurité grandissante, l’absence d’initiatives visibles dans le domaine des infrastructures, la crise artificielle de l’assemblée provinciale ainsi que les conditions de vie sociales et économiques de plus en plus dégradantes.
 
Les jeunes du PDST invitent les Tanganyikais à faire bloc afin d’obtenir le départ de l’exécutif provincial sans délai en signant la pétition. Pour les pétitionnaires, le gouverneur et son adjoint ont été élus sur base d’un projet de société théoriquement riche mais qu’ils n’arrivent pas à exécuter. «La province souffre d’une gestion chaotique caractérisée par plusieurs crises au sein de la société et qui impactent très négativement sur le développement voire le décollage de la province», ont-ils souligné. D’après ce groupe de jeunes, ces crises multidimensionnelles tirent leurs racines du manque de volonté politique de la part des autorités provinciales. «Sur le plan sécuritaire, le Tanganyika est aujourd’hui l’une de trois provinces du pays où règne l’insécurité à plusieurs dimensions. Notamment, les conflits intercommunautaires, des vols à main armée, des braquage et kidnappings, des terreurs et intimidations internes. Sur le plan social et économique, la population du Tanganyika est parmi celles qui se trouvent socialement dans des conditions déplorables. L’injustice sociale caractérise le comportement des autorités de la province qui, administrativement, signent des arrêtés pour engager des personnes dans les services des compétences provinciales. Elles nomment du numéro 1 de ce service au huissier sur le même arrêté pour se rassurer que leurs neveux, nièces, frères et sœurs sont protégés», ont-ils déploré. A ce sujet, expliquent les jeunes PDST du Tanganyika, les autorités provinciales ont échoué à unifier les couches sociales de la province. Le tribalisme se développe dans beaucoup de milieux avec des conséquences fâcheuses sur les relations interpersonnelles, sans oublier le retard de salaires. Par ailleurs, le Tanganyika est potentiellement riche de par ses ressources naturelles, son sol et le majestueux lac. Son emplacement touristique pourrait lui permettre, comme destination touristique, de gagner beaucoup de moyens financiers et engager plusieurs jeunes si et seulement si la capacité managériale de l’autorité était forte. De leur côté, les commerçants dénoncent la multiplicité des taxes et des services de l’Etat au port de Kalemie. Les ressortissants de cette province dénoncent aussi le fait que le gouverneur et son adjoint se soient mués en opérateurs économiques. «Ils ont créé des structures qui contractent des marchés de fournitures de matériaux pour les chantiers publics financés par le Gouvernement», dénoncent-ils.
Ainsi, touchés par la souffrance de la population, les jeunes du PDST du Tanganyika se sont vus dans l’obligation de collecter des signatures des ressortissants de cette province pour exiger le départ respectueux du gouverneur Richard Ngoy et de toute son équipe. Cette pétition, renseigne-t-on, sera signée par tout citoyen enrôlé dans le Tanganyika, parce qu’après la collecte des signatures, le document sera transmis aux instances compétentes pour des décisions appropriées. «Il s’agit pour nous d’exercer notre liberté d’expression, garantie par l’article 23 de la Constitution de la République. Donc, personne ne peut se laisser intimider par quiconque parce qu’il a signé ou il veut signer la présente pétition», ont conclu les initiateurs de la pétition.

Ya KAKESA

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