Du 24 mars au 21 avril 2018, soit en espace de près d’un mois, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie-PPRD-, a déployé son dispositif stratégique de mobilisation dans la capitale RD-congolaise. Pour preuves, le SG permanant du Parti présidentiel, Ramazani Shadari, a successivement drainé des foules par milliers à Maluku dans le district de la Tshangu, à la place YMCA dans le district de la Funa, au Théâtre de verdure à Lukunga et à la Foire internationale de Kinshasa dans le district de Mont Amba. L’homme surnommé «Coup sur coup» a aussi fait preuve d’un grand mobilisateur des foules sur plusieurs autres sites. Notamment au site touristique «Chez le conseiller» à Mbudi, à la faveur de l’installation de la ligue des femmes et à Mikonga lors de l’installation de la ligue des jeunes du PPRD. En clair, de l’avis des observateurs, Emmanuel Ramazani Shadary et son PPRD ont mobilisé plus que ce qu’a fait toute l’opposition réunie, mardi 24 avril 2018, à la place Sainte Thérèse de N’Djili à Kinshasa.
Si l’UDPS a bénéficié du soutien et de la présence des militantes et militants de toute l’opposition, sauf le G7 autrement appelé «Ensemble pour le changement», certains témoins de l’événement, eux, estiment à plus ou moins 5000 personnes qui ont pris part au meeting de la fille aînée de l’opposition, mardi 24 avril 2018 à la place Sainte Thérèse de N’Djili. Selon des analystes, l’UDPS n’a pas été à la hauteur de sa renommée. Ils s’étonnent du fait que, 36 ans d’existence après, l’UDPS avec ses alliés ne soient pas arrivés à mobiliser même un million de personnes dans une capitale de près de 10 millions d’habitants. Pour eux, il y a lieu de se poser la question de l’existence réelle de l’opposition RD-congolaise et de ses chances de gagner les élections en décembre 2018.
D’autres analystes mieux avertis reconnaissent par ailleurs à feu Etienne Tshisekedi son charisme naturel en la matière, mais ils pensent que son successeur devra réfléchir mille fois. De même en est-il d’autres grands mobilisateurs, jadis dans l’opposition, passés dans le camps du pouvoir et qui avaient un rôle mobilisateur aux côtés de l’UDPS, aujourd’hui entourée par des regroupements politiques sans impact et un conglomérat de partis politiques mallettes.
Si Emmanuel Ramazani et son PPRD ont dû relever le défi de la mobilisation à Kinshasa où, à tort, le PPRD était donné pour mort, il y a lieu de saluer l’option levée par son initiateur de jeter son dévolu sur l’équipe dirigeante actuelle du parti présidentiel. Déjà, le décor électoral semble planté, surtout lorsqu’on sait qu’après le PPRD, aujourd’hui en tête de mobilisation à Kinshasa avec ses militants, sans l’apport des alliés de la Majorité présidentielle, au regard du fiasco récolté par l’UDPS et alliés à la place Sainte Thérèse de N’Djili, aucun autre parti politique ne peut relever un tel défi à lui seul.
Pour les observateurs, avec Emmanuel Ramazani Shadary et son équipe de combat, l’avenir politique du parti présidentiel s’annonce meilleur. Ils estiment que la victoire électorale prochaine que le PPRD clame à tous les niveaux s’avère possible. Ce, au regard de la visibilité de cette formation politique dans la capitale où il fait flotter ses drapeaux -stratégie vite servilement imitée par un autre parti politique.
Tino MABADA