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Affaire Kalev: les scandales banalisés

Les avocats de Kalev Mutondo montent une nouvelle fois au créneau après l’intensification des violations des lois et des droits de leur client

L’intensification des violations des lois et des droits, dans l’Affaire Kalev, a atteint des proportions inquiétantes. Elles suscitent des inquiétudes et remettent en cause l’Etat de droit en RD-Congo, tant les scandales sont normalisés voire banalisés dans le seul but de nuire à l’ancien Administrateur général de l’Agence nationale des renseignements -ANR. De marbre, les avocats de Kalev Mutondo ne laissent filer la moindre occasion pour dénoncer toutes ces violations. Une fois de plus, ils sont montés au créneau pour «dénoncer et protester contre les différentes perquisitions opérées aux résidences» de leur client avec à la manœuvre des militaires.

Jeudi 12 août 2021, par voie de correspondance, le Bâtonnier Mbere Moba Cyprien, au nom du collectif des avocats de Kalev Mutondo, a officiellement informé, sur un ton de dénonciation, le Procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/ Gombe d’une «descente motorisée, en deux temps, de plusieurs hommes armés en tenue de PM» dans deux résidences de l’ancien flic en chef: celle de l’avenue Nguma et celle du quartier Okapi.

Selon ce courrier, la descente, qualifiée, par prétérition, de perquisition par le Conseil de Kalev, a eu lieu mardi 10 août 2021 entre 17 et 18 heures et provoqué 3 principales conséquences. La première: «sept personnes non concernées par le dossier Kalev Mutondo ont été arrêtées et amenées à une destination jusque-là inconnue». La deuxième: «les maisons de ses locataires ont été fouillées et leurs biens cassés et emportés». La troisième conséquence fait craindre le pire, tant elle est susceptible de jeter, de la manière la plus ignoble qui soit, de l’opprobre sur la personne de Kalev Mutondo. Ses avocats renseignent que la «résidence de Nguma est fermée et les clefs emportés à telle enseigne que les effets tels qu’armes et munitions de guerre peuvent y être déposées ou jetées par ceux qui ont intérêt de voir mon client être condamné et emprisonné».

La perquisition du mardi 10 août 2021 vient s’ajouter à deux autres intervenues en mars dernier. «Le 10 mars 2021: une perquisition domiciliaire faite en dehors des heures légales a eu lieu dans la résidence de mon client située au quartier Joli Parc sur l’avenue Macampagne», rappelle le Bâtonnier Mbere. Puis: «Le 18 mars 2021: une deuxième perquisition sans respect des règles de forme et de fond a eu lieu dans la résidence du quartier GB de mon client». Cette fois, ce sont les éléments des Forces spéciales commandos des FARDC qui ont été mis à contribution, provoquant comme conséquences: «un local déjà fouillé a été scellé, des effets des tiers ont été saisis et les clefs de toutes les portes emportées jusqu’à ce jour».

La succession des faits dans l’Affaire Kalev intrigue au point de fourmiller des questions dans le cerveau des observateurs bien qu’avertis mais incapables de cerner un tel acharnement. «Des militaires, conduits par un général, utilisés dans une cause civile et privée…», disent-ils pour tenter, en vain, d’appréhender ces différentes perquisitions, dont la dernière est intervenue quatre mois après que «les plaignants ont décidé librement de porter l’Affaire directement devant le Tribunal…». Point n’est besoin, à ce niveau, de rappeler qu’alors que les parties sont en plein procès et Kalev disposés à comparaître, les plaignants ou les victimes sèchent les audiences.

De ce fait, qu’est-ce qui fonde encore et toujours toutes ces perquisitions? Quelle est la tâche légale des FARDC dans ce dossier? Des interrogations fusent. Elles restent cependant sans réponse, les lois étant profanées avec entre autres l’entrée en danse des militaires dans une affaire civile. Remonté, le Bâtonnier Mbere Cyprien a sollicité au PG près la Cour d’appel de Kinshasa/ Gombe que «justice soit faite dans toute sa rigueur à l’égard des auteurs de ces actes qui n’honorent pas notre cher et beau pays la RD-Congo». Il s’en est également remis à l’Auditeur général des FARDC, l’invitant à «jouer sa partition dans le cadre de faire respecter les lois, les règlements et la discipline au sein des Forces armées».

LOI

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