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RDC : L'UDPS menace, les Wewa cassent en protestation contre les propositions de lois Minaku-Sakata

Le Président de la République et le Premier ministre saisis par l’Assemblée nationale qui a haussé le ton après la casse des véhicules des députés nationaux par les manifestants …    

Une énième violation du siège du Parlement RD-congolais par les motocyclistes. En fait, le Palais du peuple a été pris d’assaut mardi 23 juin 2020 par les conducteurs des motos communément appelés «Wewa» empêchant ainsi les parlementaires d’accéder dans l’Hémicycle au motif qu’ils sont venus protester contre les propositions de lois initiées par les députés Aubin Minaku et Garry Sakata. La Police nationale les a dispersés à coup de gaz lacrymogènes. Au moins 5 jeeps de la PNC ont été déployées et des barricades installées pour stopper l’avancée des manifestants. Bilan: la grille métallique située à l’entrée principale du Palais du peuple cassée et des jeeps des députés dont celle de Nsingi Pululu, élu de Kinshasa, endommagées.

Des vidéos montrant un groupe de ces motocyclistes en train de perpétrer des actes de violence devant la résidence du député national Aubin Minaku, sur les hauteurs de Binza, à une dizaine de kilomètres du Palais du peuple, ont également circulé ce mardi.

La veille, l’UDPS a demandé à ses alliés du Front commun pour le Congo -FCC- de retirer les trois propositions de lois sur la réforme judiciaire en République Démocratique du Congo initiées par les députés Garry Sakata et Aubin Minaku alors que ce dernier a nié avoir concocté ces propositions de Lois dans le but de caporaliser la magistrature. «Au cas où le FCC s’obstinerait dans sa logique d’imposer sa volonté au peuple congolais par un passage en force, l’UDPS se réserve le droit d’opposer à la majorité artificielle au Palais du peuple, la majorité populaire, véritable détentrice du pouvoir», a menacé dans un communiqué Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel.

Les Wewa sans aucun indice d’appartenance à l’UDPS ont exécuté cette menace et sont passés en mode violence mardi. Des témoins ont affirmé cependant avoir vu les colonnes de ces motocyclistes partir de Limete, près du siège de l’UDPS et y retourner quelques heures après les incidents déplorés aux alentours du Palais du peuple.

Le Président de la République et le Premier ministre saisis par la Chambre basse du Parlement        

Réunie le même jour dans les après-midi, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale a condamné avec la dernière énergie ce comportement. «Aujourd’hui encore les ‘’Wewa’’ ont violé le siège du Parlement. Ils ont violenté les députés et sont parvenus à caillasser les véhicules des élus nationaux. Pour  voter une loi, il y a toute une procédure à suivre parce que son adoption n’est pas automatique», a souligné Célestin Musao, le rapporteur de l’Assemblée nationale. Et de poursuivre: «il est inadmissible que les militants d’un parti politique qui prône la démocratie arrivent à poser de manière répétitive de tels actes». Tout en insistant sur le fait que l’adoption d’une loi n’est pas automatique, le rapporteur de la Chambre basse a invité la population au calme. «La population doit rester calme. Il n’y a pas péril en la demeure. Non. Les lois sont votées à l’Assemblée nationale où l’on trouve toutes les tendances politiques en présence», a-t-il martelé. «Dans sa communication, la présidente de la Chambre basse, Jeanine Mabunda, a d’abord rappelé les événements du 12 juin dernier qui ont coûté la vie du député Kakule. Tout en condamnant ces actes, elle a insisté sur le fait que le siège de l’Assemblée nationale est inviolable. A ce sujet, elle a informé les membres de la Conférence des présidents que le Bureau avait déjà saisi le Président de la République et le Premier ministre», a souligné le Rapporteur de l’Assemblée nationale, Célestin Musao.

La question de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- a aussi fait partie de la communication de la présidente de l’Assemblée nationale. «La présidente a informé les membres de la conférence qu’elle avait reçu les confessions religieuses venues lui expliquer comment s’était déroulée leur réunion au sujet de la désignation de leur membre à la CENI. La présidente leur a fait savoir que l’Assemblée nationale a pour rôle d’entériner simplement les candidats désignés par différentes parties. A ce sujet, elle a informé que les partis politiques seront aussi informés quant à la désignation de leurs candidats à la CENI», a renchéri le Rapporteur de l’Assemblée nationale.

KISUNGU KAS

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