«Fatshi doit remanier son cabinet s’il veut réellement réussir son mandat, sinon il va s’éterniser à demander pardon au peuple meurtri par ses conseillers», a recommandé sur Twitter un certain Mohamed Eyenga à la suite du soutien apporté par Jean-Marc Kabund au député national Ngoyi Kasanji, victime des attaques verbales de la part du Conseiller principal du Chef de l’Etat en charge des questions économiques et financières…
Le cercle rapproché du président de la République traverse ces derniers jours une passe difficile. A l’origine, le comportement jugé violent et choquant de certains conseillers de Félix Tshisekedi, qui pousse certains compatriotes à appeler à leur sanction, sans attendre, pour sauver l’image écornée de l’Institution Président de la République. «La cour présidentielle est infestée par ces conseillers indignes de leur rang et le Chef de l’Etat se doit de sévir en se séparant de tous ces mauvais collaborateurs», a vociféré un député national membre de l’Union sacrée.
Parmi ces collaborateurs jugés indélicats, Vidiye Tshimanga Tshipanda, Conseiller spécial en charge des questions stratégiques du Chef de l’Etat, auteur le 30 décembre 2021 d’un ignoble acte de violence sur un compatriote lors d’une réunion des dirigeants de Daring Club Motemba Pembe, un club de football kinois où Tshimanga occupait le poste de président de coordination.
Tshimanga a dû présenter les excuses et évoquer, dans un communiqué publié le 31 décembre, la légitime défense, déclarant avoir été victime d’un coup savamment monté pour nuire à sa personne mais les images de son offensive désolante et infractionnelle avaient déjà fait le tour des réseaux sociaux et provoqué à la fois un tollé et des critiques à l’encontre de la Présidence de la République.
Vingt-quatre heures plus tard, Ablavy Eboma, Conseiller principal au Collège Mines et Energie de Félix Tshisekedi, s’est lui aussi illustré par un acte infractionnel dans une scène de violence sur un employé de la Présidence de la République sur le site de Katende. Selon les informations recoupées, le CP Eboma a voulu avoir accès dans le chantier du barrage de Katende, quelques heures avant la visite du président Tshisekedi en tournée de la région, mais il a perdu son sang froid après s’être buté à un refus catégorique du préposé agissant pour le compte d’un autre envoyé spécial du Chef de l’Etat.
La vidéo abondamment relayée sur la toile montre sieur Eboma menaçant, brutal, en train de se vanter d’avoir risqué sa vie pour l’UDPS et avoir été pendant 10 ans conseiller juridique d’Etienne Tshisekedi, père biologique de l’actuel dirigeant de la République Démocratique du Congo.
A ces images bouleversantes dans lesquelles les conseillers Tshimanga et Eboma passent pour les acteurs principaux est venue s’ajouter celle aigre du CP en charge des questions financières et économiques, Marcellin Bilomba, filmé en train de tenir des propos discourtois à l’égard du député national Alphonse Ngoyi Kasanji. Bilomba s’est senti visé par la dénonciation du coût exorbitant de la construction d’une école élevé à 3 millions de dollars faite par l’élu du Kasaï Oriental. Il n’a pas trouvé mieux que de tenir à son égard des propos frisant l’insulte. «Je ne peux même pas l’appeler honorable (…) S’il veut entrer dans la cour des grands, il doit respecter ceux qui veulent travailler. Je pense que Ngoyi Kasanji a détruit cette province. Il a détruit la MIBA et il n’a aucune leçon à donner. Ngoyi Kasanji est un juriste assimilé. Il n’a qu’à apprendre et à observer auprès des maîtres de l’ouvrage en tant que député pour obtenir les termes de référence, le cahier de charges, les bordereaux des prix et des quantités pour les faire contrôler par les architectes et ingénieurs pour montrer qu’il y a eu surfacturation (…) Qu’il vienne apprendre. Quand on apprend à 40 ans, il y a du retard», a dit Bilomba.
Comme pour désapprouver le langage ordurier de ce Conseiller principal, Jean-Marc Kabund, son chef de parti à l’UDPS, a pris la défense du député national, «qui n’a fait que son travail de contrôleur de l’action de l’exécutif», demandant «à la justice de se saisir de la dénonciation pour établir des responsabilités».
En réaction à cette prise de position ferme de Kabund, nombreux Twittos ont déploré le casting opéré par le président de la République dans le choix de ses conseillers, allant jusqu’à demander le limogeage de ceux qui se sont fait remarquer par des agissements inciviques et indignes des fonctions leur confiées. «Fatshi doit remanier son cabinet s’il veut réellement réussir son mandat, sinon il va s’éterniser à demander pardon au peuple meurtri par ses conseillers», a recommandé sur Twitter un certain Mohamed Eyenga, tout de suite complété par John Bulungu, secrétaire général de l’association Thérèse Kapangala: «Mr le Président @fatshi13, nous vous prions! Dès votre rentrée à Kinshasa et avant toute chose, veuillez commencer à licencier et à faire arrêter vos conseillers. Il est temps de réduire votre cabinet et ne laisser que les meilleurs d’entre eux. Trop c’est trop».
Tino MABADA