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Scott Campbell, l'homme qui tue l'image de la RD-Congo à l'ONU

Le Directeur du Bureau conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’homme -BCNUDH-
Le Directeur du Bureau conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’homme -BCNUDH-
Le Directeur du Bureau conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’homme -BCNUDH- est-il en mission de démolition en RD-Congo? Le contenu  de la dernière livraison de son rapport ne laisse aucun doute sur la nature militante de ses enquêtes. Ce fonctionnaire international proche de la rwandophile officielle américaine Susan Rice s’est lancé dans un véritable Congo Bashing  pour des raisons jugées «à la fois idéologiques et triviales» par nombre  de ses interlocuteurs RD-congolais 
Dans un monde plus que jamais ouvert, caractérisé par la multiplication des acteurs sur la scène internationale et par le devoir de redevabilité pour les gouvernants, adossé à une demande citoyenne forte au sein des États, on ne peut dénier à des agences internationales ou des ONGs, nationales et internationales, le rôle considérable qu’elles jouent et qui correspond à un réel besoin. Ce rôle consiste à attirer l’attention des décideurs; à apporter à ces derniers un soutien opérationnel dans un objectif de complémentarité.
En République Démocratique du Congo, les conflits récurrents à l’Est du pays et le renouveau de la démocratie ont entraîné le développement de plusieurs missions conduites par des agences onusiennes et autres ONGs notamment qui, sur des sujets divers, enquêtent et dressent des rapports ad hoc.
Ceux-ci ont en principe pour vocation de tirer la sonnette d’alarme en apportant des informations complémentaires aux autorités gouvernementales et au public sur des questions vitales liées au vivre-ensemble des communautés et des peuples.
C’est dans ce cadre, qu’à juste titre, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme -BCNUDH- a adressé récemment au Gouvernement de la RD Congo, son projet de Rapport sur les avancées et les obstacles dans la lutte contre l’impunité en matière de violences sexuelles en RD-Congo.
Le but de cette démarche était de faire confirmer ou infirmer les faits ainsi repris dans ce rapport. Cette pratique bien installée dans la coutume internationale vise à rendre utile la coopération entre les acteurs de la communauté internationale et l’Etat partenaire auprès duquel ils sont accrédités.
À la lecture dudit rapport, force est de constater que Scott Campbell, le Directeur du BCNUDH qui l’a signé a une conception assez originale de la coopération entre l’organisme qu’il dirige et la République Démocratique du Congo. En effet, la première impression qui se dégage est celle du déjà vu et du déjà entendu pour quiconque a l’habitude de parcourir la littérature haineuse du courant extrémiste de l’opposition dite messianique RD-congolaise, spécialisée dans les attaques ad hominem dépourvues d’objectivité et de perspectives alternatives.
Sans mauvais jeu de mots, dès les premières lignes de l’introduction, le lecteur voit se profiler la conclusion selon laquelle les violences sexuelles en RD-Congo se nourrissent aux mamelles de l’absence de volonté politique, de l’impunité et de la corruption!
La manière même dont tout cela est rendu est questionnable. Aussi bien les formules stéréotypées, les approximations, les allégations, les généralisations, les affirmations gratuites que la dialectique asymétrique, les incohérences sans oublier certaines contradictions flagrantes respirent un certain mépris sinon la mauvaise foi doublée d’un procès d’intentions de la part des auteurs.
La litanie des griefs mis en regard dans une confusion délibérée entre les forces loyalistes -FARDC- et des groupes armés -rebelles-, s’agissant des violences faites aux femmes, ne sont rien d’autres qu’un tissu d’affirmations pour la plupart gratuites destinées à jeter l’opprobre sur l’ensemble des FARDC.
C’est ainsi que l’auteur écrit qu’en l’espace de trois ans, entre 2010 et 2013, ce sont les groupes armés -rebelles- combinés qui ont été les principaux auteurs des 1.820 cas de violences sexuelles répertoriées mais ajoute le plus sérieusement du monde que les FARDC ont, «à elles seules, été responsables du plus grand nombre de victimes avec 1.281 cas sur les 1.820»! – Point 19.
Il s’agit, à l’évidence, d’une volonté manifeste de minorer les avancées pour noircir le tableau sur les insuffisances dans le but de confirmer les aprioris qui permettent de donner une utilité accrue au mandat de Scott Campbell et ses semblables dans une RD-Congo ainsi maintenue au statut d’«Etat failli». Pourtant, le Gouvernement RD-congolais qui reconnaît volontiers des insuffisances en matière de protection des Droits de l’Homme dues à un passé d’autocratie, de séditions et de sévices, n’a jamais ménagé ses efforts pour y pallier. Il considère les disfonctionnements en la matière comme autant de défis à relever avec l’appui et l’expertise de ses partenaires.
Les lourdes accusations de  complaisance, de «volonté politique d’asseoir l’impunité» -sic !-, de «manque de volonté politique dans la lutte contre l’impunité des violences sexuelles» et de banaliser les crimes commis, proférées dans le langage cru propre aux activistes de l’UDPS/Tshisekedi qui, de notoriété publique, constituent l’essentiel de l’équipe d’«enquêteurs» mise en place par Scott Campbell, que des sources concordantes présentent comme un protégé de la très rwandophile officielle américaine Susan Rice -points 3,41,43 et 58.
Il est désolant qu’au lieu de constituer un appoint indispensable devant aider au rétablissement, à l’enracinement et à la consolidation de l’Etat de Droit qui a été laminé en RD-Congo au cours de plusieurs décennies, ce rapport, comme tant d’autres signé Campbell sur les Droits de l’Homme d’ailleurs, participe plutôt de la stigmatisation et du déchirement du tissu social. Ce rapport évoque «l’impunité, l’incompétence, la corruption et l’ingérence de l’Exécutif dans le pouvoir judiciaire» avec une incroyable légèreté car il ne se soucie nullement d’en faire la moindre démonstration par des preuves précises pouvant permettre au Gouvernement supposément bénéficiaire de l’expertise du BCNUDH.
Il faut être d’une singulière cécité, d’une particulière mauvaise foi ou être mû par d’inavouables intentions, voire cumuler tous ces ingrédients pour brosser du Congo/Kinshasa et des FARDC une image aussi détestable. Ne pas reconnaître à leur juste valeur les efforts indéniables des autorités RD-congolaises pour asseoir dans la durée un Etat de droit, protéger et aider à la réinsertion sociale des femmes victimes des violences sexuelles, pour rechercher et sanctionner les auteurs de ces abus relève de ce sport très prisé outre-Atlantique qu’un journaliste de Jeune Afrique nomma en son temps le «Congo bashing».
Rien à voir avec ce qu’on attend d’un agent du système des Nations-Unies «mis à la disposition de la RD-Congo pour soutenir ses efforts d’amélioration en matière des droits humains». Il est curieux, entre autres choses, que le rapport du BCNUDH passe sous silence des décisions aussi importantes que celle du Président Joseph Kabila de nommer auprès de lui un Conseiller spécial en charge de la lutte contre les violences sexuelles ainsi que celle du Gouvernement de créer un fonds spécial pour l’indemnisation des victimes des violences sexuelles. On aurait souhaité que le BCNUDH accompagne ces efforts.
Malheureusement et ses enquêteurs-militants ont transformé cette structure sur laquelle reposaient tant d’espoirs en une banale caisse de résonnance des thèses anti congolaises éculées.
La réalité est dense et les problèmes qui se posent en l’espèce sont complexes. Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, les avancées en matière de droits de l’Homme sont considérables en RD-Congo quand bien même certaines organisations prennent le parti d’assener des fausses légendes d’infamie sans aucun discernement ni approfondissement des problématiques.
Scott Campbell et le BCNUDH devraient cesser de concevoir leurs activités comme parallèles, concurrentes ou rivales à celles du Gouvernement de la RD-Congo. Le job description d’une agence onusienne est toujours fondée sur le principe de la complémentarité car le Gouvernement et ses partenaires multilatéraux sont appelés à regarder dans la même direction et à coopérer.
Barthélemy MOBUNGA/Correspondant particulier  

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