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Malaise au gouvernement: bruits de crise ministérielle entre la Justice et l’Intérieur

Le VPM en charge de l’Intérieur et Sécurité, l’UDPS Gilbert Kankonde, trouve abusive la désignation de son collègue VPM de la Justice, le PPRD Tunda ya Kasende, pour présider la Commission ad hoc sur l’instabilité des institutions provinciales au Kongo central, Sankuru, en Ituri et dans le Haut-Lomami. Il a adressé une lettre de protestation au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba

En exécution de la décision du Conseil des ministres du 6 décembre 2019 dirigé par le Président de la République Félix Tshisekedi, le Premier ministre a institué le 10 décembre 2019 une Commission ministérielle ad hoc chargée de réfléchir sur la question de la crise institutionnelle dans les provinces du Kongo central, du Sankuru, de Haut-Lomami et de l’Ituri.

La présidence de cette Commission priée de «proposer des mesures concrètes en vue de la normalisation des rapports entre les institutions provinciales et ramener la paix dans toutes les provinces» a été confiée au vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, le PPRD Tunda ya Kasende. L’avocat est passé à la vitesse supérieure et a convoqué à Kinshasa les gouverneurs et les présidents des Assemblées législatives des provinces concernées.

Mais le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, l’UDPS Gilbert Kankonde, s’en est trouvé courroucé. Et pour cause: il a trouvé abusive la désignation de son collègue de la Justice pour présider cette Commission sensible.

Il l’a fait savoir dans une correspondance adressée dernièrement au Premier ministre Sylvestre Ilunga, à laquelle «AfricaNews» a eu accès. Estimant qu’il s’agit d’une matière relevant de ses attributions, le VPM en charge de l’Intérieur s’est permis «de rappeler les dispositions des articles 53, alinéa 1er, et 55 de l’Ordonnance n°17/024 du 10 juillet 2019 portant Organisation et Fonctionnement du gouvernement, Modalités de collaboration entre le Président de la République et le gouvernement ainsi qu’entre les membres du gouvernement».

L’article 53 alinéa 1er dispose: «Le vice-Premier ministre, le ministre d’État ou le ministre préséant convoque et préside la Commission à laquelle il appartient».

L’article 55 dispose, en ce qui le concerne: «En cas de nécessité, le Conseil des ministres peut créer, à titre exceptionnel, des Commissions interministérielles ad hoc en vue d’étudier des questions spécifiques. La Commission ad hoc est présidée par le vice-Premier ministre, par le ministre d’État, le ministre ou le ministre délégué principalement  concerné par la matière traitée».

Voici que le patron du portefeuille de l’Intérieur s’est appuyé sur cette articulation pour fonder sa démarche, faisant remarquer à l’autorité du Premier ministre que «celle-ci répond à la préoccupation du Président de la République» et marquant sa «disponibilité» pour présider aux destinées de cette Commission.

Le malaise est là. Mais certains milieux sont d’avis que le Premier  ministre est dans la logique selon laquelle «c’est une question de droit et non de politique pure et de sécurité».

«Cette question ne peut se régler qu’à l’éclairage de la constitution. C’est donc du ressort de la Justice même si l’on vise un arrangement à l’amiable», ont ajouté ces milieux.

Natine K.

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