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Le DG de l’ACGT sur le partenariat sino-congolais: «Aucun Chinois, ni gouverneur ne participe à la collecte ou la répartition des recettes»

Reçu par le patron de Télé 50, Jean Marie Kasamba, dans le cadre de son émission «JMK rencontre», le Directeur général de l’Agence congolaise de grands travaux -ACGT-, l’Ir Charles Médard Ilunga Mwamba, a donné tout
l’éclairage du fonctionnement du partenariat sino-congolais piloté par son agence. Aucun partenaire chinois ou gouverneur de province ne participe à la collecte ou à la répartition des recettes réalisées par les péages, a-t-il affirmé. La collecte est faite par la Rawbank et la clé de répartition par l’Etat, qui alloue 80% dans le financement des travaux.

Le partenariat sino-congolais signé dans le cadre privé-public avec comme clé de voûte, minerais en échange des infrastructures, continue à faire couler beaucoup d’encres, surtout après le changement du régime. Dans l’opinion, chacun voit les choses à sa manière. Les plus pessimistes pensent que ce partenariat n’a rien bénéficié aux RD-Congolais. Au contraire, il enrichit les Chinois et certains RD-Congolais dont les gouverneurs des provinces, pour être plus précis.

Les autres voient dans ce partenariat unique, un modèle par lequel le Congo peut se développer. Mais qu’en est-il en réalité? Pour mieux éclairer la lumière de tous, nul n’est mieux placé que l’ingénieur Charles Ilunga Mwamba, Directeur général de l’ACGT, structure placée sous la tutelle de la vice-Primature en charges des Infrastructures, travaux publics et routes -ITPR-, et qui est chargée de piloter ce grand projet. Pendant 30 minutes, l’ingénieur en construction et président du Conseil d’Administration des ingénieurs de la RD-Congo a fait toute la lumière sur ce partenariat axé sur une vision des ambitions de grands travaux qui se poursuit de Kabila à Tshisekedi. Il l’a jugé très avantageux pour le pays qui dispose d’un plan stratégique de 5 ans.

C’est grâce audit partenariat que la RD-Congo a renoué avec la tradition de la réalisation de grands ouvrages à l’exemple des ponts Mpozo et Lualaba. Le premier érigé au Kongo-central, mesure 200 m et le second dans la province du même nom, mesure 700m. La voirie urbaine de grandes agglomérations à l’exemple de la capitale Kinshasa a subi une métamorphose par la modernisation de plusieurs artères. Entre autres l’avenue de Tourisme, le Boulevard du 30 juin, Martyrs, Lumumba et autres. Depuis 2010, le projet qui travaille sur base des concessions en a reçu trois grandes; dont la réalisation est pilotée par l’ACGT, a affirmé Charles Médard Ilunga. Il s’agit des routes Kinshasa-Matadi, Lubumbashi-Likasi-Kolwezi, et Lubumbashi Kasumbalesa pour un volume d’investissement d’un milliards de dollars américains.

Toutefois, le volume d’exécution dépasse largement le chiffre ci-haut cité, a-t-il indiqué. Cette collaboration a permis à l’ACGT d’acquérir une expertise très appréciée par les partenaires et sollicitée ailleurs en Afrique. Grâce au coût très avantageux qu’elle propose, l’ACGT a encore obtenu d’autres concessions de la part de l’Etat. Toutes les provinces sont concernées dans le programme. Mais leur réalisation commence toujours par les projets à plus grande rentabilité.

Très récemment, l’ACGT et les partenaires chinois viennent d’effectuer des missions dans l’ancienne province du Grand Equateur pour un projet de construction d’une ligne électrique entre les villes de Mbandaka et du Bandundu. En termes d’apports pour chaque partie, le DG Charles Médard Ilunga a expliqué que l’Etat RD-congolais, maitre d’œuvre finance seul la réalisation de ses infrastructures. Les partenaires chinois viennent comme société des projets. Ils sont chargés d’amener le premier financement et assument tous les risques. Sur place, ils trouvent un cahier des charges auquel, ils doivent se conformer.

L’Etat RD-congolais, maitre d’ouvrages leur remet les péages pour le remboursement. Mais, il convient de souligner que ni les partenaires chinois, ni les gouverneurs des provinces, qui sont également partenaires, n’interviennent dans la collecte des recettes, confiée aux soins de la seule Rawbank. Ils n’interviennent pas, non plus dans la clé de répartition définie par l’Etat RD-congolais, qui consacre 80% au financement des travaux des infrastructures.

C’est ainsi qu’à titre d’exemple, il a indiqué que les travaux de la route Boma-Moanda, sont entièrement et exclusivement financés grâce aux recettes réalisées sur les péages de la route Kinshasa-Matadi. Pas celles de l’ensemble de la République, mais uniquement les produits réalisés sur la route Kinshasa-Matadi, a souligné le DG de l’ACGT.

Aux gouverneurs des provinces qui assument certaines responsabilités, telles qu’assurer la sécurité, l’Etat RD-congolais ne leur alloue rien que 5% des recettes pour leur permettre de bien assumer leur devoir. S’agissant de l’accroissement des recettes réalisées aux péages et leur traçabilité, la collecte et la gestion, Charles Médard Ilunga a affirmé que depuis l’instauration de cette pratique, l’augmentation a été multipliée par trois. Il a expliqué que le processus de la numérisation des recettes des péages pour une meilleure transparence, fluidité et leur bon encadrement est en cours. Mais, l’accent a d’abord été mis à la modernisation des infrastructures pour un prélèvement efficient des charges totales et à l’essieu, afin qu’elles soient normalement facturées et éviter la fraude. Un effort est en train d’être fourni pour enrailler le phénomène des exonérations des gros véhicules ou convoies qui assurent une plus forte agressivité sur les chaussés, mais qui sont très souvent exonérés sous le label de l’Etat.

Pourtant, la facturation du péage est périèque, les véhicules légers paient moins que les lourds. En conclusion, le DG de l’ACGT a clairement démontré que la RD-Congo tire des avantages dans le partenariat public-privé avec des opérateurs économiques chinois. C’est grâce à ce partenariat, la RD-Congo dispose d’une usine des mines, la plus moderne en RD-Congo, la SECOMINES. Celle-ci fonctionne, produit et commercialise, la dette commence à être payée et les intérêts commencent à baisser. Les recettes des péages sont collectées par la banque, et l’Etat, maitre d’ouvrage, a seul défini la clé de répartition dont 80% sont affectés au financement des travaux.

Les 5% accordés aux provinces, leur servent à assurer la sécurité et autres charges de leurs ressorts. Aucun Chinois, ni gouverneur n’intervient dans la procédure. Bref, c’est un partenariat gagnant-gagnant qui doit continuer entre la RD-Congo et ses partenaires.


Simon Okende w’Okende

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