La Cour des comptes est répertoriée parmi les institutions publiques en situation de dépassement budgétaire de 126%, à en croire le rapport de reddition des comptes exercice 2022 présenté au Parlement par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi. Elle perd toute crédibilité comme organe de régulation de la bonne gouvernance.
Elle ne peut plus donner une seule leçon de bonne gouvernance aux institutions et organismes publics.
La juridiction placée sous le commandement du premier président Jimmy Munganga se retrouve parmi les Institutions publiques en situation de dépassements budgétaires en 2022. «La Cour des comptes s’est tirée une balle aux pieds et perd toute crédibilité comme organe de régulation de la Bonne Gouvernance», commente un député national en marge du débat général sur la reddition des comptes exercice 2022.
Selon plusieurs sources, la cause principale de cette situation serait l’absence d’une Loi rectificative des Finances en 2022. «En effet, dès lors que les assignations budgétaires étaient atteintes au mois d’octobre 2022, le gouvernement du premier ministre Sama Lukonde devrait présenter une Loi rectificative. Faute de l’avoir fait, les excédents budgétaires réalisés ont été utilisés sans cadre budgétaire et les dépassements déplorés étaient inévitables», explique un commissaire aux comptes, regrettant que trois institutions destinées à faire observer l’orthodoxie budgétaire soient tombées dans le panneau de la mauvaise gouvernance. Impossible, dès lors, de pouvoir contrôler le gouvernement.
Le rapport Kazadi renseigne qu’à l’instar de la Cour des comptes, le Sénat et l’Assemblée nationale ont également dépensé au-delà des budgets leur alloués en 2022. La chambre haute affiche un dépassement de 184% et la chambre basse 145%.
«Les contrôleurs consacrent eux-mêmes l’indiscipline, normal qu’il n’y ait personne pour rappeler à l’ordre les contrôlés. La conséquence est dramatique pour certaines institutions comme les assemblées provinciales dont les membres alignent plusieurs mois d’arriérés de leurs émoluments», martèle un député provincial, victime de la gourmandise de certaines institutions au niveau central.
En dehors de la Cour des comptes, du Sénat et de l’Assemblée nationale, 4 autres institutions et 22 ministères accusent des taux d’exécution au-delà de 100%. Il s’agit de la Présidence de la République 190%, la Primature 132%, du secrétariat général du gouvernement 257%, de la CENI 145%, des Affaires étrangères 401%, et de Intérieur et Sécurité 183%.
Il s’agit aussi de la Défense et anciens combattants 249%, de l’Economie nationale 100,83%, des Finances 182%, du Budget 334 %, de la Justice 202%, des Relations avec le Parlement 132%, de la Santé 124%, de l’EPST 107%, de l’ESU 113%, de l’Agriculture 141%, de l’Industrie 334%, du Commerce extérieur 138%, de la Communication et Médias 130%,
des Affaires foncières 216%, Environnement 371%, des Sports et Loisirs 288%, de l’Intégration régionale 155%, des Actions humanitaires 627%, des Affaires coutumières 102% et de l’Aménagement du territoire 365%.
Natine K.