La direction de la section primaire du Lycée français de Kinshasa, avenue Kalemie à Gombe, est mise en cause dans un dossier de recrutement des élèves. Un parent accuse le Lycée français René Descartes Kinshasa de discrimination pour avoir refusé d’enrôler ses deux enfants sans motif valable, indexant l’Ambassade de France en République Démocratique du Congo. Estimant que l’école a cessé d’être républicaine, la matrice de l’égalité et ce lieu où s’élabore l’esprit citoyen dès le plus jeune âge, ce père de famille, habitant et travaillant à Kinshasa en République Démocratique du Congo, a même saisi un député français. Pour sa part, l’Ambassade de France à Kinshasa dit ne pas être au courant de ces pratiques, affirmant n’avoir «aucun pouvoir de contrôle ni de regard sur ce lycée». Ce que contredit un enseignant faisant savoir que «ce lycée est totalement pris en charge par l’Etat français et est placé sous l’autorité directe de l’ambassadeur de Paris à Kinshasa».
C’est intolérable, humiliant et décevant. Pendant que la loi française n°2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de confiance, Code de l’éducation, en son article L131-1 et le Décret n° 2019 -826 du 02 août 2019 sur l’obligation d’assiduité des enfants de moins de 3 ans consacre clairement l’obligation pour un enfant d’aller à l’école, les responsables du Lycée français de Kinshasa vont à l’encontre de cette disposition légale, foulant ainsi aux pieds les lois de la République française tout en se rendant coupables de discrimination. Un père de famille a été lésé à deux reprises après avoir essuyé le refus de la direction du Lycée d’inscrire ses deux bambins, pourtant de nationalité française. Il regrette que cette attitude de mépris bafoue l’éducation des enfants français, non sans dénoncer cette discrimination et appeler à l’intervention d’un élu français afin que les choses puissent revenir dans l’ordre et ses enfants soient rétablis dans leurs droits.
Dans cette correspondance à Carlos Martens Bilongo qu’AfricaNews a pu consulter, le parent appelle à une intervention en faveur de l’inscription de son enfant, étalant cette ségrégation au grand jour. Le père préjudicié et blessé dans son amour propre explique à cet élu comment ses enfants ont été discriminés. «Je tenais tout d’abord à vous féliciter pour votre réélection en tant que député au premier tour», écrit-il. Et de poursuivre: «Monsieur le député, je viens par le présent mail vous faire part de la discrimination subie envers ma famille par le système éducatif et administratif français en République démocratique du Congo avec leur système de deux poids, deux poids deux mesures. Le premier fait remonte en 2017 et le second en 2024».
Puis encore: «Je vous explique: en 2017, lorsque je veux inscrire mon premier fils (…) à l’école française, nous avons eu comme réponse qu’il n’y avait pas de place et malgré sa nationalité française. Il n’était pas prioritaire car l’école était obligatoire à partir de 6 ans».
Le père indigné ajoute qu’aujourd’hui encore, lors de l’inscription de son fils de 4 ans, «le dossier a été refusé sans la moindre raison ou encore une correspondance pour expliquer le motif du refus».
Défaillance condamnable de l’Ambassade
Dépité, il rappelle les textes légaux violés par ce comportement des responsables du Lycée français de Kinshasa, notamment les prescrits pertinents de la loi n°2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de confiance Code de l’éducation – Aricle L131-1- et le Décret n° 2019 -826 du 02 août 2019: obligation d’assiduité des enfants de moins de 3 ans, stipulant clairement l’obligation pour un enfant d’aller à l’école.
«Mais à notre grande surprise, nous voyons un refus total de la part de l’école française d’inscrire notre fils dans une école consulaire française», dit-il, fustigeant «la violation de la loi et avec une ambassade de France comme de coutume aux abonnés absents depuis notre présence en République démocratique Française».
Blasé par cette défaillance de l’ambassade, le géniteur des enfants maltraités prend l’initiative de se tourner vers le député Bilongo «afin de pouvoir aider à obtenir une solution» et «entrer dans -ses- droits et que -son- fils puisse profiter du système éducatif de son pays dont il a entièrement les droits».
Joint au téléphone par AfricaNews jeudi, le Service presse et relations publiques de l’ambassade de France à Kinshasa dit ne pas être au courant de ces pratiques. La dame ou demoiselle à l’appareil a également prétendu que l’Ambassade n’a pas de pouvoir de contrôle ni de regard sur le Lycée français de Kinshasa. «Faux! Elle n’a pas dit vrai», a indiqué un enseignant sous le sceau de l’anonymat, faisant savoir que «le Lycée est totalement pris en charge par l’Etat français et est donc placé sous l’autorité directe de l’ambassadeur de Paris à Kinshasa». Sur son site, où s’affiche le drapeau tricolore avec la mention «France Diplomatie», l’AEFE confirme qu’il est un établissement public sous tutelle du ministère des Affaires étrangères, créé par la loi du 6 juillet 1990. Il «coordonne le réseau d’enseignement français à l’étranger avec la double mission d’assurer la continuité du service public d’éducation pour les enfants français hors de nos frontières et de contribuer à la diffusion de la langue et de la culture françaises à l’étranger. Ce réseau scolaire unique au monde compte 580 établissements qui accueillent 392 000 élèves de la maternelle à la terminale dans 139 pays».
Au demeurant, des analyses vont dans tous les sens pour dénoncer cette discrimination alléguant que Marine Le Pen et Jordan Bardella, deux cadres du Front national -FN-, devenu par la suite Rassemblement national -RN- n’ont pas encore pris le pouvoir en France, les effets de leurs discours discriminatoires se font déjà entendre dans une école française située à Kinshasa, au cœur du continent noir.