
Aussitôt lancée dans la zone opérationnelle 3, l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs a mal tourné à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, où le haut représentant de Moïse Katumbi Chapwe pour le Grand Kivu, Salomon Kalonda, et sa délégation, ont fait les frais dans un centre d’enrôlement. Bien que les sites abritant les centres d’enrôlement soient déclarés inviolables et sous haute sécurité policière, l’incivisme et l’intolérance politique ont eu raison sur le bon sens. Des jeunes gens à la solde d’un parti politique adverse ont perturbé non seulement la quiétude des requérants mais menacé, par le fait même, le bon déroulement du processus d’enrôlement.
Bien entendu, le film d’horreur qu’a offert cette attaque contre un leader politique, proche collaborateur d’un candidat président de la République issu de l’Opposition, notamment Moïse Katumbi, venu s’enrôler dans sa province d’origine, est un signe de sabotage et de rancœur mal placée. La scène et ses séquences ressemblent à un film de crime prémédité, ficelé dans les laboratoires obscurs. L’attaque du centre d’inscription situé à l’EP Mandeleo au quartier Basoko dans la commune de Kasuku à Kindu contre Salomon Kalonda et sa délégation, avec le bilan d’un mort et une quarantaine de blessés, est un acte de lâcheté, à en croire plusieurs langues. L’homme de Katumbi et sa suite ont vécu un cauchemar le jour de son enrôlement. Séquestrés, menacés et attaqués à coup des machettes, ils ont été victimes des actes de banditisme. Le curé de la paroisse de Basoko, lui-même ciblé et blessé par ces assaillants, a témoigné non sans exhiber son pantalon déchiré.

«Voici comment je suis blessé tout simplement parce que je voulais sauver des innocents», a-t-il dit. Et de regretter: «je ne sais pas si nous sommes dans quel pays? Un groupe de plus de 30 personnes enfermées dans la salle d’enrôlement. A ma grande surprise, nous avons vécu un groupe de jeunes manipulés qui viennent commettre des actes de banditisme. Après avoir réussi à évacuer tout le monde, ils ont forcé les fenêtres aux coups de machettes, de pilons, de cailloux, de pierres en train de jeter sur les victimes qui sont dans la salle. Et cela sous l’œil impuissant des autorités parce que cette affaire s’est déroulée pendant 2 heures». Le curé n’a pas laissé faire.
«J’étais obligé, moi-même, de m’exposer quand j’ai vu que personne n’intervenait, même le policier qui était là avec une arme a pris fuite parce qu’il n’avait pas de munitions. Alors j’ai vraiment vu que les gens étaient abandonnés à leur triste sort. En tant que pasteur, je ne pouvais pas laisser faire. C’est ainsi que je me suis interposé entre ces gens qui étaient munis des machettes, bâtons, pierres… Et moi-même je suis victime. Je suis blessé», a témoigné le curé. Et de préciser: «quand j’ai commencé à subir des coups, je me présentais: je suis prêtre, je demande de ne pas faire couler le sang des innocents». Selon ce curé qui a sauvé la vie de Salomon Kalonda et les membres de sa délégation, certains parmi les assaillants l’ont soutenu.
«Parmi ces gens-là, il y avaient aussi des personnes qui commençaient à m’appuyer. C’est ainsi que nous avons réussi à évacuer ce groupe de gens», a conclu le curé. Dans le camp Katumbi, il se raconte que Salomon Kalonda et sa suite ont été attaqués par des jeunes de l’UDPS à la sortie du centre d’inscription de l’école Mamboleo où il venait de se faire enrôler et cette attaque a causé un mort et plusieurs blessés. «On a frôlé la mort. Ces jeunes instrumentalisés ont menacé de mettre le feu au centre. Nous sommes restés enfermés pendant de dizaines de minutes en attendant les interventions. J’ai reçu personnellement des coups et perdu ma caméra. J’ai très mal à l’épaule», a témoigné un journaliste dans la suite de Salomon Kalonda, condamnant ces violences inadmissibles. Du côté de l’UDPS, on a réfuté ces allégations affirmant que les combattants du parti présidentiel agissent à visage découvert et ne peuvent pas commettre de tels actes. L’UDPS en appelle à la saisine de la justice.
SK Della au secours des blessés
Après s’être remis de l’attaque subie au centre d’enrôlement de l’EP Mamboleo, Salomon Kalonda a sillonné, dès le lendemain, les hôpitaux et autres centres hospitaliers où étaient internés des blessés de la triste attaque. Le haut représentant de Moïse Katumbi a entamé sa ronde au centre de santé Kutumaini. Ici, 44 blessés sont pris en charge par le Dr. Florent Aboli. Sur place, SK Della a réconforté tous ces patients, les exhortant au pardon et à la non-violence. *

Il a promis de payer les frais médicaux de tous ceux qui l’avaient accompagné au centre d’enrôlement et victimes du banditisme. Cette nouvelle a réjoui les bénéficiaires. Puis, il s’est rendu à l’Hôpital militaire de garnison de Kindu et au Centre hospitalier Kitulizo où il a également réconforté les victimes qui y étaient admis. Enfin, en mille comme en un seul mot, tout le monde condamne cette attaque barbare et injustifiée.