La nécessité de quantifier les réserves minières de la RD-Congo et d’instituer un Ordre national
des géologues précipite une nouvelle sortie médiatique du député élu de Kolwezi proche de la MP
Vice-président de la Commission Environnement et Ressources naturelles de l’Assemblée nationale, le député Patrick Kakwata, géologue de formation, fait part de son ras-le-bol né de l’injustice, où le Brésil peut se faire payer pour sa forêt mais pas la RD-Congo, du reste, absente des débats axés sur Transaqua, un projet à l’étude visant la canalisation des eaux de la RD-Congo vers le Nord du continent dont une grande partie est frappée par la désertification.
Pendant qu’il entreprend d’éveiller la conscience nationale des RD-Congolais sur ces enjeux, Kakwata appelle à la mobilisation générale pour la tenue d’un forum économique national. Objectifs: quantifier les réserves minières du pays et envisager sérieusement des projets de son émergence.
Patrick Kakwata a estimé vendredi devant un groupe des journalistes kinois que tous les moyens devraient être engagés pour convoquer un forum économique national où les élites, les acteurs politiques RD-congolais et sociaux, toutes tendances et sensibilités confondues, devraient cogiter sur le devenir économique du pays.
Au-delà de ces assises, il s’agit d’initier des études dont la finalité serait la quantification des réserves minières du pays dont la couverture d’exploitation actuelle se situe à 18%, à en croire le géologue Kakwata. Il s’agit aussi d’encourager le regroupement des spécialistes en la matière au sein de l’Ordre national des géologues.
Initiative du député de Kolwezi, une proposition de loi y relative a été déposée à l’Assemblée nationale, a-t-on appris. «Nul ne peut accepter que les habitants de la RD-Congo vivent dans l’extrême pauvreté alors qu’ils ont un pays réputé riche en ressources naturelles», a indiqué Kakwata, révolté par l’absence des données fiables et crédibles sur les réserves minières de la RD-Congo ainsi que la propension des opérateurs miniers à cacher aux autorités du pays les résultats de leurs recherches pour des raisons évidentes.
«Nous avons d’importants gisement de fer, environ 10 milliards de tonnes estimées, par exemple, mais les infrastructures font défaut pour pouvoir sérieusement envisager leur exploitation à ce jour», a ajouté l’élu de Kolwezi.
Selon lui, sauver les eaux et les forêts RD-congolaises c’est sauver ce qu’il y a de plus précieux aux yeux de tous les compatriotes; quantifier les réserves minières aiderait à fixer les priorités d’exploitation susceptible de créer les richesses capables d’amener la RD-Congo à relever le défi de l’émergence. «Le Brésil se fait payer pour sa forêt et pourquoi pas notre pays?», s’est interrogé le député.
«Le pays a tous les atouts, il lui faut maintenant des opportunités», a martelé encore Kakwata, convaincu que cette certification assurerait la traçabilité et contribuerait à réduire la fraude dans le secteur des ressources naturelles. Kakwata a, par exemple, évoqué l’importante contribution de la GECAMINES -près de 80%- au budget de l’Etat au début de la décennie 1980 alors que sa production se limitait à 450.000 tonnes l’an, avant de déplorer le faible apport du secteur minier -20%- au budget de l’exercice 2014 alors que la production du cuivre a explosé avec 1 million de tonnes.
AKM