Politique

Jérôme Lusenge responsabilise Minaku

Une délégation des députés nationaux issus de l’Opposition comme de la Majorité présidentielle ont déposé vendredi 18 mars un memo à l’Assemblée nationale sur les massacrés des Nande à Beni, Butembo, Rusthuru dans la province du Nord-Kivu. Sur terrain, les enquêtes peinent à aboutir et les assassins se la coulent douce. Tragédie.
 
La communauté Nande n’est pas en paix. Victime des massacres, elle est sauvagement attaquée à la suite de l’insécurité qui se vit dans la province du Nord-Kivu. La communauté Nande dénonce dans un mémo, adressé à Aubin Minaku, président de l’Assemblé nationale, l’existence d’un plan de génocide contre le peuple Nande à Beni, Butembo et Rusthuru. Les trois députés de l’Opposition comme de la Majorité présidentielle, notamment Jérôme Lusenge Bonane, Grégoire Kiro et Crispin Mbindule ont invité le président de la Chambre basse du Parlement à prendre ses responsabilités.
De son côté, Aubin Minaku a promis de s’impliquer personnellement dans ce dossier afin que ce point soit minutieusement débattu dans cette session de mars. Cela non seulement pour parler en l’air, mais aussi et surtout, pour planifier un programme qui mettra fin à ces massacres. «Un schéma clair et pratique sera mise à la disposition du Chef de l’Etat pour que les tueries de l’Est deviennent une histoire malheureuse du passé», a renseigné le président de la Chambre basse.
 
Pour ce faire, il a félicité les membres de la communauté Nande pour leur activisme, dynamisme et leur forte capacité sur le plan des affaires. «Le Nord-Kivu demeure une province de la RD-Congo, notamment avec la communauté, telle que les ancêtres ont légué. C’est cela une grande richesse et une capacité», a-t-il conclu.
 
Le député national Jérôme Lusenge Bonane attend l’application de cette promesse. Car, a-t-il estimé, la question des massacres au Nord-Kivu ne doit pas être bipolarisée. «Nous voulons plutôt que les 500 députés de l’Assemblée nationale prennent cette question en main pour voir si effectivement il y a des infiltrés rwandais en RD-Congo qui commettent des meurtres décriés à tout moment», a déclaré le député national Lusenge, affirmant que les populations du Nord-Kivu attendent la mise en œuvre des décisions prises par Aubin Minaku. Et d’ajouter: «nous sommes certains qu’il va continuer à nous écouter, mais nous demandons seulement à nos frères hutus RD-congolais d’adhérer à la thèse selon laquelle tout homme mauvais doit être mis à la disposition de la justice. La guéguerre Hutu-Nande n’a pas d’importance. Il suffit seulement de respecter les lois».
 
A l’en croire, tout celui qui paraît être suspect, doit être dénoncé, quel que soit son origine, afin qu’il soit mis hors d’état de nuire.
 
Gouvernement interpellé
 
Jérôme Paluku, vice-président de la communauté Nande à Kinshasa, a interpellé le gouvernement à faire cesser ce massacre. Car ce qui se passe au Nord-Kivu, a-t-il fait savoir, concerne toute la RD-Congo. Pour lui, il est temps que le gouvernement prenne ses responsabilités et le Parlement doit en faire une question nationale, surtout que des malins cherchent à passer par le Nord-Kivu pour balkaniser la RD-Congo. Il a rappelé que cette démarche consiste à amener la question de l’insécurité au Nord-Kivu, auprès de l’hémicycle, afin que le Parlement et les parlementaires prennent en charge cette question et qu’ils puissent l’intégrer dans les matières qui seront traitées au cours de la session de mars 2016.
Pour cela, Jérôme Paluku a soutenu qu’il ne s’agit pas d’une simple question de conflits entre les Hutus et les Nandes, car ces deux peuples ont longtemps cohabités et ne peuvent s’entretuer comme c’est le cas présentement. En effet, a-t-il dit, on ne peut pas transformer une question des réfugiés rwandais qui sont en terres RD-congolaises et devant rentrer chez eux en une simple question des conflits entre Hutu et Nande. D’où la nécessité pour le Parlement de faire de tout son mieux afin que tous les réfugiés rwandais qui sont au Nord-Kivu soient d’abord identifiés. D’autre part, Jérôme Paluku croit que les migrations massives doivent également cesser, surtout que Beni est une zone opérationnelle.
«Curieusement, les gens quittent le territoire de Masisi pour aller soi-disant chercher des terres là où les gens sont en train d’être tuer. Nous avons dénoncé le fait que les mêmes modes opératoires à Beni sont utilisés au sud de Lubero. D’où l’importance de s’y pencher sérieusement pour que les populations de ces deux coins puissent vaquer librement à leurs activités», a-t-il expliqué.
Même réaction pour le député Crispin Mbindule qui ajoute que leur démarche devait se faire avant la conférence des présidents pour que ces derniers puissent inscrire cette question dans les matières devant être débattues au cours de la session de mars. «Les questions de Miriki et de Beni où une commission parlementaire doit descendre pour une enquête. Car jusque-là, dit-il, ce sont les FDLR et les ADF-Nalu qui sont accusés sans que l’on sache qui sont réellement les complices», a-t-il conclu.
 
Bijou KULOSO
 
 

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